La boucle montérégienne

1. Identification du problème

Le problème apparent :

Le problème auquel Gérard Lachance fait face est qu’il doit aller de l’avant avec le projet de la boucle montérégienne, tout en respectant un budget donné ainsi que les recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), en lien avec les terrains où les pylônes électriques seront construits. Le tout, en considérant les revendications et objections des différentes parties prenantes.

Le problème découle du fait qu’il ne peut pas tous les accommoder. Transformer en zigzag le tracer linéaire, recommandé par les études faites, est excessivement coûteux et ridicule (selon Gérard). Il doit donc faire face à l’union des producteurs agricoles (UPA), à la MRC du Val-Saint-François et aux propriétaires terriens touchés par le projet car sans leur accord, Gérard aura du mal à compléter son projet sans ternir l’image d’Hydro-Québec.

Le problème de fond :

Le fond du problème vécu par Gérard est composé du syndrome du “pas dans ma cour” venant de plusieurs propriétaires concernés, et du fait que les procédures normales pour un projet de ce type ont été accélérées suite à un décret du gouvernement. Cette procédure anormale créé une certaine réticence de la part des citoyens. Ils finiront par, non seulement contester le tracer du projet, mais à remettre en cause sa raison d’être. Plusieurs finissent même par dénoncer les méthodes d’Hydro-Québec qui selon eux aurait recours à de l’intimidation pour arriver à ses fins.

Un regroupement de 200 citoyens ira même jusqu’à bloquer la circulation d’une route durant près d’une heure, afin de revendiquer la poursuite d’audiences publiques. La mauvaise image que plusieurs parties prenantes ont du projet est ce qui en freine l’avancement et complexifie la gestion.

2. Analyse de l’entreprise et étude de la réponse

Afin d'analyser ce cas de façon rigoureuse, nous avons identifié les forces, les faiblesses, les opportunités, les menaces et les parties prenantes d'Hydro-Québec dans le cadre du projet de la boucle montérégienne.

Les forces :

Il est clair que l'une des forces d'HQ est d'avoir su renforcer le sentiment d'appartenance de la population québécoise face à son unique fournisseur d'électricité. La gestion de la crise du verglas a permis à Hydro-Québec de démontrer à la population québécoise son efficacité et sa réactivité. Il n'a fallu qu'une semaine à Hydro-Québec pour rétablir l'électricité pour les trois quarts de foyers touchés et cela est une des raisons pour lesquelles les gens ont confiance en Hydro-Québec. Les employés ovationnés dans certains endroits publics démontrent l’appréciation du public face à l’implication d’Hydro-Québec dans la crise du verglas.

Les faiblesses :

Suite à l'obtention du décret gouvernemental qui a permis à Hydro-Québec d'aller de l'avant avec son projet sans avoir à suivre les procédures normales, certaines parties prenantes vivent dans l'inquiétude face à l'avancement rapide du projet. Hydro-Québec n'a pas que des bons coups à son historique. Des projets suspendus, comme celui de la Baie-James où les chasseurs et pêcheurs cris et inuits des villages avoisinants, ont soulevé leur insatisfaction et leur mécontentement, viennent faire de la mauvaise publicité pour HQ et amplifient les inquiétudes de ceux qui se sentent dépassés par la rapidité du projet en cours. Hydro-Québec n'a peut-être pas su expliquer les paramètres de la situation et faire comprendre à la population (surtout celle de la région touchée) toute l'importance du projet à accomplir.

Les opportunités :

Depuis la révolution tranquille, Hydro-Québec à permis au Québec de développer ses secteurs industriels à forte consommation d'énergie, d'assurer une certaine stabilité tarifaire et de créer la Régie de l'énergie. Après tous ces accomplissements, Hydro-Québec se retrouve dans une situation précaire où le MRC du Val-Saint-François, ses citoyens et l'UPA (les propriétaires terriens) tentent d'empêcher la réalisation du projet de la boucle. Le fait d'avoir les décrets gouvernemental en main, d'avoir les études techniques et environnementales du BAPE et après tous ces accomplissements antérieurs, Hydro-Québec a toutes les cartes en mains pour faire valoir ses compétences et gagner l'appui du public. Le projet a été mal reçu par certaines parties prenantes, mais avec l’appui du gouvernement et ayant une certaine légitimité pragmatique, Hydro-Québec a encore l’opportunité de corriger la situation.

Les Menaces :

Les deux plus grandes menaces auxquelles HQ doit faire face, sont la force de lobbying de l’UPA et la Coalition des Citoyens et Citoyennes du Val-Saint-François. Autant les propriétaires terriens que les citoyens de la région donnent de fausses intentions à HQ et mettent en doute sa capacité de prendre en considération leurs intérêts. Certains spéculent même que ce projet à pour but de permettre à HQ de vendre de l'électricité sur le marché américain et ce, au détriment de la population locale. Si rien ne change, ils feront tout en leur pouvoir pour empêcher ce projet d'aller de l'avant.

Les principales parties prenantes :

L'analyse des principales parties prenantes nous démontre l'importance de la collaboration en situation conflictuelle et le modèle de Mitchell et Al. nous permet d'identifier facilement lesquelles des parties prenantes méritent une attention particulière de la part d'Hydro-Québec. En effet, si une ou plusieurs parties prenantes se retrouvent en situation de pouvoir, d'urgence et de légitimité, elles peuvent s'avérer très dangereuses. Le mécontentement de l'UPA et du MRC du Val-Saint-François a mené à la création d'une partie prenante très menaçante

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