La Ronde Et Autres Fait Divers

Avec « La ronde et autres faits divers » J.M.G. Le Clézio nous plonge dans un univers banal inspiré de faits divers variés tels que le vol, l’accident de voiture, le suicide et la fugue. « La ronde » nous présente une étude de personnages anti-héros, faibles et anodins, dépeints dans une ambiance qui respire le mal de vivre et le malaise. La toile de fond est la grisaille quotidienne des cités H.L.M., parsemée de quelques taches de couleurs qui ne font rien pour égayer l’atmosphère sombre et désespérée.

« La ronde et autres faits divers » est la première des onze histoires relatées dans le livre. Le Clézio s’inspire d’une réalité moderne où les caractères sont des êtres solitaires et faibles dépourvus de grands espoirs.

Avec « La ronde », Le Clézio présente trois personnages, Martine, son amie Titi et la dame au tailleur bleu. Les rues sont grises et désertées à cette heure tardive, mais Martine n’a aucune envie d’être à la maison emprisonnée entre les quatre murs d’un appartement qui suinte de graisses et une famille aussi triste que le caniveau. Alors, pour se faire accepter par une bande d’amis, Martine passe son examen d’initiation et commence la ronde des vélomoteurs à travers les rues de la cité. Elle arrache le sac à main de la dame au tailleur bleu et est renversée par un camion au prochain carrefour.

Le Clézio expose le contraste poignant entre le crime et le châtiment ultime et disproportionné, il nous emmène dans le monde des faits divers et y apporte outre la tragédie sordide, une touche de tendresse pour ces caractères faibles. Le récit s ‘achève sur l’image de la jeune fille étendue à terre, mais l’auteur n’en dit pas plus, il nous laisse cogiter sur les conséquences et les origines de ces actes sordides et sur l’injustice du sort qui ne commence pas avec le délit mais est alimentée par cette ronde de faits divers. Avec « La ronde », Le Clezio, prix Nobel de Littérature 2008 analyse l’histoire cachée derrière les titres des faits divers.

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