La Responsabilité Sociétale des entreprises
Étude de cas : La Responsabilité Sociétale des entreprises. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Mars 2013 • Étude de cas • 492 Mots (2 Pages) • 861 Vues
Il me semble que oui. Dans son esprit, j’étais censé appartenir à la cohorte des fondateurs.
Aujourd’hui, à quarante-sept ans, je suis contraint d’admettre que ma mission ne sera pas remplie.
Je ne serai pas le premier d’une lignée, je serai le dernier, le tout dernier des miens, le
dépositaire de leurs tristesses accumulées, de leurs désillusions ainsi que de leurs hontes. A moi
incombe la détestable tâche de reconnaître les traits de ceux que j’ai aimés, puis de hocher la tête
pour qu’on rabatte les couvertures.
Je suis le préposé aux extinctions. Et quand viendra mon tour, je tomberai comme un tronc, sans
avoir plié, et en répétant à qui voudra l’entendre : “C’est moi qui ai raison, et c’est l’Histoire qui
a tort !”
Ce cri orgueilleux et absurde résonne constamment dans ma tête. Il pourrait d’ailleurs servir
d’exergue à l’inutile pèlerinage que j’effectue depuis dix jours.
En retournant vers ma terre inondée, je pensais sauver quelques vestiges de mon passé et de
celui des miens. Sur ce chapitre, je n’attends plus grand-chose. Quand on cherche à retarder
l’engloutissement, on court le risque de le hâter… Cela dit, je ne regrette pas d’avoir entrepris ce
voyage. Il est vrai que chaque soir
Je porte dans mon prénom l’humanité naissante, mais j’appartiens à une humanité qui s’éteint,
notera Adam dans son carnet deux jours avant le drame.
Jamais je n’ai su pourquoi mes parents m’ont appelé ainsi. Dans mon pays natal, ce prénom
était rare, et personne dans ma famille ne l’avait porté avant moi. Je me souviens d’avoir posé un
jour la question à mon père, il m’avait simplement répondu : “C’est notre ancêtre à tous !”,
comme si je pouvais l’ignorer. J’avais dix ans, et je m’étais contenté de cette explication. J’aurais
peut-être dû lui demander, tant qu’il était en vie, s’il y avait derrière ce choix une intention, un
rêve.
Il me semble que oui. Dans son esprit, j’étais censé appartenir à la cohorte des fondateurs.
Aujourd’hui, à quarante-sept ans, je suis contraint d’admettre que ma mission ne sera pas remplie.
Je ne serai pas le premier d’une lignée, je serai le dernier, le tout dernier des miens, le
dépositaire de leurs tristesses accumulées, de leurs désillusions ainsi que de leurs hontes. A moi
incombe la détestable tâche de reconnaître les traits
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