La Place Du Parlement Sous La 5eme Republique
Mémoire : La Place Du Parlement Sous La 5eme Republique. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar maxxj51 • 29 Mars 2015 • 2 483 Mots (10 Pages) • 1 757 Vues
La place du Parlement sous la Vème République
En réaction aux dérives de la IVème République vers le régime d’assemblée, la Constitution du 4
octobre 1958 a entendu imposer une discipline au Parlement en renforçant le rationalisme
parlementaire qui avait été pourtant mis en place en 1946. Au travers de cette technique, les
rédacteurs de la Constitution de la Vème République ont souhaité mettre fin à l’instabilité
gouvernementale et renforcer l’efficacité du pouvoir exécutif.
Ainsi, le Parlement, composé de l’Assemblée Nationale (représentant le peuple) et du sénat
(représentant les territoires), a vu son rôle premier, qui est d’adopter les lois, restreint et sa place
décliner au profit du gouvernement et du président de la République, qui a véritablement émergé
comme premier des pouvoirs publics avec la révision constitutionnelle de 1962 instaurant son élection
au suffrage universel. Ce déclin du parlementarisme a été en outre accentué par l’émergence d’un
véritable contrôle de constitutionnalité des lois avec la création du Conseil Constitutionnel.
Dans ces conditions, la place du Parlement paraissait initialement réduite et ses marges de
manœuvre restreintes. Pour autant, la pratique institutionnelle et les révisions constitutionnelles
successives ont permis d’amorcer un rééquilibrage institutionnel au profit du Parlement, en se voyant
notamment reconnaître un rôle dans le contrôle de l’action gouvernementale.
De sorte que si la Constitution de 1958 a initialement restreint les pouvoirs du Parlement au profit de
la stabilité de l’exécutif (I), la pratique institutionnelle et les réformes constitutionnelles successives ont
néanmoins tendu à un rééquilibrage partiel au profit du Parlement (II).
I) La Constitution de 1958 a entendu initialement restreindre les pouvoirs du
Parlement au profit de la stabilité gouvernementale.
A) La Constitution de la Vème République réduit significativement le pouvoir législatif du
Parlement.
Si le fait que l’initiative des lois appartient concurremment au gouvernement et au Parlement ne
constitue pas une nouveauté, en revanche la Constitution de 1958 innove en ce qu’elle délimite le
champ d’intervention de la loi, énoncé en son article 34, qui précise les matières dans lesquelles la loi
se borne à définir les principes généraux et celles dans lesquelles la loi peut être plus précise. En
parallèle, l’article 37 ouvre dans toutes les autres matières la possibilité au gouvernement d’adopter
des règlements autonomes, tandis que l’article 38 lui permet de recourir aux ordonnances pour
intervenir pour une durée limitée, sur le domaine relevant en principe du champ de la loi.
Par ailleurs, le gouvernement se voit reconnaître plusieurs possibilités visant à restreindre le pouvoir
législatif du Parlement : il peut recourir au vote bloqué, décider de convoquer la Commission Mixte
Paritaire visant à accélérer le jeu de navettes entre les assemblées parlementaires pour l’examen des
textes et opposer l’irrecevabilité si une proposition de loi empiète sur le domaine du règlement. La
Constitution instaure en outre des mécanismes systématiques de restriction du pouvoir des
parlementaires en matière d’amendement, qui ne peuvent venir aggraver une charge publique ou
diminuer des ressources publiques (article 40), en matière de lois de finances où l’initiative est
Épreuve de droit constitutionnel ou administratif Session 2012
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systématiquement appliquée, avec un nombre de jours maximum d’examen des textes par chacune
des assemblées. A ces mécanismes s’ajoutent la maîtrise de l’ordre du jour des assemblées par le
gouvernement, celles-ci ne disposant initialement de l’initiative que pour une séance mensuelle, de
même que la limitation du nombre de commissions permanentes chargées d’examiner les textes et de
constituer des groupes de travail, initialement fixé à six.
L’instauration du contrôle de constitutionnalité des lois (article 61) constitue un autre élément essentiel
de limitation des pouvoirs du Parlement. Le rôle initialement dévolu au Conseil constitutionnel consiste
à vérifier que la loi n’empiète pas sur le domaine réglementaire et qu’elle est conforme d’une façon
générale à la Constitution. A cette fin, la saisine du conseil constitutionnel était au départ réservée au
Président de la République, au Premier ministre et aux présidents de chacune des assemblées
parlementaires. Les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent aux pouvoirs publics. Le contrôle
automatique des lois organiques et des règlements des assemblées vient renforcer en théorie le
déclin du Parlement dans son pouvoir de légiférés.
De plus, l’émergence du droit communautaire et le développement du droit international sont venus
concurrencer le pouvoir législatif. Le droit communautaire dérivé (règlements
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