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La Linguistique Entre Historicisme Et Comparativisme

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Par   •  25 Octobre 2012  •  624 Mots (3 Pages)  •  1 579 Vues

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langues indo-européennes.

Dans un contexte imprégné des idées philosophiques et les conquêtes scientifiques de l’époque, notamment sous l’influence de l’évolutionnisme observé dans les sciences naturelles (le darwinisme), Schleicher a réussi à élaborer un schéma de l’histoire des langues indo-européennes, sous la forme d’un arbre généalogique (Stammbaum theorie). C’était une révolution qui a mis fin à la conception traditionnelle de la grammaire générale préconisée jusque-là, conception basée sur la systématisation de la langue.

Dans son ouvrage Deutsche Grammatik, Jacob Grimm, quant à lui, compare les langues dans une perspective historique. Sa contribution était d’une grande importance : il a fondé les lois des correspondances phonétiques. Désormais, la comparaison tend à devenir historique.

La seconde moitié du 19° siècle a connu un tournant décisif quant aux études sur la langue. La langue est conçue comme histoire, elle est étudiée dans son évolution au fil du temps. Cette nouvelle conception s’inscrit dans un cadre historique marqué par l’émergence du positivisme de Comte. C’est avec les néogrammairiens que l’étude historique de la langue connait son apogée. En effet, ils ont critiqué le caractère absolu des lois phonétiques (formulées par Grimm) qui acceptent des exceptions. Pour eux, les lois doivent être régulières, universelles et immuables pour être appliquées d’une manière mécanique en excluant le sujet parlant. En plus, ils font appel à des facteurs psychologiques commandant les exceptions.

Force est de constater alors que les néogrammairiens représentent une phase transitoire importante. D’une part, ils ont favorisé un passage du comparatisme à l’historicisme. D’autre part, ils ont annoncé la théorie de Chomsky, la grammaire générative qui se base sur l’introduction des facteurs psychologiques liés au sujet parlant, dans l’approche du langage.

En opposition à la thèse néogrammairienne, Schuchardt démontre qu’il est difficile de tout expliquer par l’application mécanique et aveugle des lois phonétiques. La preuve en est que l’évolution d’une langue est conditionnée par son contact permanent avec d’autres langues. Dans sa théorie des ondes, il affirme qu’il n’y a pas de frontières nettes entre les dialectes, car les changements linguistiques qui se produisent dans un point particulier peuvent se propager -telles des ondes- dans l’espace pour atteindre d’autres communautés linguistiques. Cette propagation se fait en fonction de la force et de l’intensité du changement surgi à un point donné.

La théorie des ondes a battu en brèche presque toutes les approches antérieures. D’un coté, l’idée de l’homogénéité des dialectes (soutenue par la dialectologie des néogrammairiens) a cédé la place à celles de l’hétérogénéité. De l’autre coté, le schéma de l’arbre généalogique a perdu sa pertinence, ce qui a rendu illusoire la quête d’une langue originelle. Ainsi, se révèle-t-il le caractère révolutionnaire de cette théorie qui marque une mutation radicale dans le paysage de la linguistique.

Malgré l’importance quantitative et qualitative des idées, des approches, des études qui ont traversé tout le 19° siècle,

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