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L IMAGE DE LACITE

Analyse sectorielle : L IMAGE DE LACITE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Septembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  1 568 Mots (7 Pages)  •  616 Vues

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S’appuyant sur des études d’anthropologie et de psychologie, Kevin Lynch postule que la capacité des citadins à se former une image mentale partagée relativement forte de leur ville (« imagibilité » ou « imageability ») devrait être un critère fondamental de l’urbanisme. Une image forte permet à la fois aux gens de s’orienter facilement, d’apprécier l'esthétique des lieux, de forger un sentiment d’appartenance et même de consolider des croyances ou une vision du monde. Pour comprendre ce langage de la forme des villes, Lynch a analysé en détail les forces et les faiblesses de Boston, Jersey City et Los Angeles au moyen d’entrevues avec des citadins à qui on demandait de dessiner des plans de leur ville, de s’exprimer sur ce qu’ils en ressentent et de transmettre des descriptions de leurs itinéraires quotidiens.

La qualité des images dépend de trois critères : l’identité (l’individualité, l’unicité), la structure (spatiale et paradigmatique) et la signification (émotive ou pratique). Il s’agit de principes minimaux, c’est-à-dire qu’un élément de la ville doit pouvoir être perçu à la fois comme distinct des autres et en relation avec les autres, en plus de pouvoir se voir attribuer une fonction. On doit pouvoir reconnaître où on se trouve, mais aussi situer cet endroit par rapport au reste de l’ensemble. Ces critères renvoient aussi à des intentions et à des usages souvent contradictoires, notamment l’opposition entre la régularité et la singularité, ou encore entre le beau et le fonctionnel. Néanmoins, Lynch insiste sur l’importance des contrastes à l’intérieur d’une ville pour mettre en valeur un élément qui fait sa beauté et sa richesse, que ce soit une voie commerciale, une pièce d’architecture ancienne, un espace vert, un édifice important. Selon sa thèse, l’urbanisme peut interférer dans la transformation de l’image d’une ville, mais celle-ci dépend d’abord du comportement et des perceptions d’une multitude d’individus.

La principale contribution de Lynch est d’avoir classé la forme des villes en cinq types d’éléments minimaux, auxquels le chapitre 3 est consacré : les voies (« paths »), les limites (« edges »), les quartiers (« districts »), les noeuds (« nodes ») et les points de repère (« landmarks »)1. Ces types permettent de mieux décrire comment les images de la ville se construisent, même si tous les éléments sont interdépendants les uns des autres, liés entre eux sous la forme de complexes ou de localités intermédiaires. Un même élément peut appartenir à plus d’un type, parfois selon le citadin interrogé. Par exemple, les autoroutes sont des voies pour la plupart des automobilistes, mais deviennent des limites pour les piétons. De même, ce qui est un quartier commercial à une échelle rapprochée peut devenir, à une échelle plus large, un noeud. Les villes sont d’ailleurs des ensembles si vastes qu’il est essentiel de se former plusieurs images d’elles à différentes échelles; la nécessité des images mentales découle précisément de cette impossibilité de saisir tout l’espace d’une ville en un seul coup d’oeil.

1 Pour plus de précision, leurs définitions sont transcrites intégralement dans la section des citations.

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La plupart des gens dessinent mentalement la ville en commençant par des voies, de manière à former une structure axiale, ou de manière à tracer leurs itinéraires personnels les plus fréquents. Pour des raisons structurelles, certaines voies sont difficiles à dessiner : elles sont discontinues, elles se croisent en des carrefours compliqués, leurs angles ne sont pas droits, ou encore elles ont des courbes difficiles à percevoir en chemin, mais qui changent radicalement la direction. Les voies importantes, mais similaires aux autres, peu différenciées, peuvent aussi causer des problèmes de mémorisation. Toutefois, les rues secondaires toutes parallèles servent souvent de simple moyen de mesure le long d’un axe, et n’ont pas besoin d’être identifiées clairement. Les quartiers peuvent être distingués par l’apparence physique des lieux, parfois par l’atmosphère et le bruit, mais aussi par les gens qu’on y rencontre (classe sociale ou critères ethniques). Les points de repère, quant à eux, fonctionnent le mieux lorsqu’ils sont associés à des noeuds, regroupés en grappes ou reliés en séquences. L'île de Manhattan, à New York, est donnée comme exemple de ville où l’on peut s’orienter facilement, ce qui signale une forte imagibilité. En effet, la structure quadrillée des rues et des avenues numérotées est très ordonnée, encadrée par des limites évidentes (des cours d’eau de chaque côté), et, contrairement à Los Angeles qui est aussi un quadrillage de voies, les quartiers et les noeuds sont hautement différenciés par leurs points de repère.

Citations importantes

« Comme un morceau d’architecture la ville est une construction dans l’espace, mais sur une vaste échelle et il faut de longues périodes de temps pour la percevoir. La composition urbaine est donc un art utilisant le temps, mais il est rare qu’on puisse y employer

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