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L'extraordinaire, synthèse de documents

Dissertation : L'extraordinaire, synthèse de documents. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2017  •  Dissertation  •  1 553 Mots (7 Pages)  •  10 256 Vues

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Culture générale et expression

PREMIERE PARTIE : SYNTHESE DE DOCUMENTS

        La vie de l’individu est constituée d’un quotidien ordinaire, encadrée par un rythme connu et répétitif. Pourtant, dans ce quotidien, éclatent des moments impromptus, hors normes, extraordinaires où les comportements et les sentiments sont totalement différents. Comment l’extraordinaire fait-il irruption dans l’ordinaire de l’homme ? A l’aide du présent corpus, nous verrons tout d’abord comment peut se manifester un moment extraordinaire puis nous aborderons pourquoi et comment ces moments extraordinaires sont nécessaires dans la vie de l’individu.

        Dans la société actuelle, le travail occupe une grande partie de la vie, ponctuée par un rythme familier, coutumier avec des tâches précises et répétitives nécessaires pour subvenir aux besoins de l’homme. Rassurant car connu, le quotidien est régi par des règles qui dictent les comportements des individus comme le souligne Roger Caillois dans son essai intitulé L’Homme et le Sacré. En effet, la vie de l’homme est calibrée, celui-ci se doit d’être responsable, de respecter le système établi avec ses codes définis, conscients ou non d’ailleurs. Ainsi s’installe une pression énorme sur lui qui doit contrôler son comportement et ses paroles tout en en respectant la place qui lui est imposée par la société elle-même.

La fête vient éclater ce carcan lourd et oppressant. Jean Cazeneuve décrit le caractère exceptionnel et rare de la fête dans le quotidien ordinaire de l’individu dans son essai La vie dans la société moderne. La fête marque ainsi une rupture forte et temporaire qui peut se présenter sous la forme bien par le biais de bals comme l’indique Roger Caillois ou pour fêter carnaval avec des déguisements comme le décrit Jean Cazeneuve. Dans ces moments qui peuvent être collectifs, manger, boire, danser, chanter constituent des comportements inhabituels, nouveaux, extraordinaires. La fête devient alors une des manifestions de l’extraordinaire, son symbole dans un quotidien terne et banal.

        L’homme attend avec impatience ces jours de fête. Synonyme de joie, ces moments sont très souvent immortalisés par des photographies  comme nous le montre par exemple l’image du corpus intitulée Photographie d’une fête entre amis immortalisée par un selfie. Pourquoi ces moments de fête sont-ils aussi importants ? Elles permettent (comme leur nom l’indique) de fêter, de célébrer quelque chose : la réussite d’un projet personnel et professionnel comme l’héroïne Gervaise dans L’Assomoir qui peut exprimer et partager sa joie et sa fierté avec son entourage. Egalement, des moments charnières dans l’année, des célébrations sont symbolisées afin de ponctuer le rythme quotidien par des moments extraordinaires comme le bal du 14 juillet pour reprendre l’exemple de Roger Caillois où un peuple se prépare et attend pour se retrouver et s’amuser dans le cadre d’une commémoration positive et commune. Le mardi gras, autre exemple repris dans La Vie dans la société moderne, permet à chacun de se livrer à tous les excès avant d’entamer la période de pénitence et de jeûne du Carême.

Durant ces périodes de fête, l’individu rompt totalement avec son univers habituel, les barrières tombent, les gens se lâchent, se permettent des comportements qu’ils se refusent le reste de l’année : ils s’enivrent, se goinfrent, gaspillent, dansent avec excès avec des inconnus (ou plus encore), chantent à tue-tête sans aucune gêne. Les carnavals sont propices à ce genre de comportements car le déguisement casse les codes et l’homme se permet beaucoup plus de folies et d’audace, protégé par l’artifice du grimage et du masque.

Ces fêtes sont ainsi une soupape où chacun se défoule, relâche la pression du reste de l’année, prend du plaisir et partage ces moments de joie, de spontanéité avec la famille, les amis, les collègues ou même des inconnus qui sont là avec le même objectif. La perspective de ces moments extraordinaires qui peuvent être planifiés longtemps à l’avance comme le décrivent dans leurs essais respectifs Roger Caillois et Jean Cazeneuve, permet à l’individu de supporter la dureté, l’ennui et la pression qu’il endure dans son quotidien le reste de l’année.

La fête comme moment extraordinaire possède une vertu thérapeutique, comme moment exutoire, de défoulement comme nous l’avons décrit ut supra mais aussi un prétexte de réconciliation comme le fait la protagoniste dans L’Assomoir.  C’est également un excellent moyen de mise en abîme, une prise de recul qui permet de relativiser et d’analyser notre quotidien qui se révèle alors, en opposition avec la fête, comme un univers connu, maîtrisé, rassurant et donc positif comme le fait remarquer Jean Cazeneuve dans La Vie dans la société moderne.

        Dans un contexte où l’homme s’est construit un rythme précis, routinier et ordinaire afin de subsister, la fête, moment extraordinaire fait voler en éclat ce système temporairement pour que l’individu explore, exulte, explose, transgresse. Ce moment exceptionnel est une soupape excessive mais nécessaire pour l’équilibre de l’homme. De nos jours, même si ces fêtes ne sont pas aussi riches que celles d’antan comme semblent le regretter Roger Caillois, elles demeurent le moyen dans notre société de continuer à vivre et d’apprécier la routine qui en découle.

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