L'assommoir, chap X, Zola
Commentaire de texte : L'assommoir, chap X, Zola. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Mirillion • 6 Avril 2020 • Commentaire de texte • 2 115 Mots (9 Pages) • 1 074 Vues
Le texte dont nous allons réaliser le commentaire est extrait du chapitre X de L’Assommoir,
roman d’Émile Zola paru en 1877. Cet ouvrage appartient au mouvement naturaliste, dont Zola est
par ailleurs un des principaux fondateurs, et dépeint ici les pauvres conditions de vie des ouvriers de
l’époque, en proies à l’alcoolisme. L’extrait met en scène Gervaise, rejoignant son mari à
l’Assommoir, un établissement servant de l’alcool. Nous pouvons donc nous demander comment
Zola dresse-t-il le tableau de la misère et de la déchéance de la classe ouvrière. Dans un premier
temps, nous verrons que l’auteur fait la description d’un décor réaliste, puis nous verrons en quoi
l’alcool devient une menace pour les personnages, avant de terminer par l’inexorable déchéance
dont ils sont victimes.
Tout d’abord, nous remarquons que Zola fait dans cet extrait de texte la description d’un
décor réaliste.
Il nous est possible de voir que plusieurs personnages sont mentionnés dans cet extrait.
Premièrement, nous remarquons que toute la scène décrite est observée du point de vue de
Gervaise, il s’agit là d’une focalisation interne. C’est en effet par son regard que se font les
descriptions, comme le prouvent les verbes « elle regarda » et « Gervaise en vit ». Ses sensations
sont aussi décrites, comme le montre les expressions « elle trouva », ou encore « elle eut la
sensation ». Ce point de vue permet au lecteur de mieux s’identifier au personnage, et ainsi mieux
se représenter la scène décrite. Mais Gervaise n’est pas le seul personnage mentionné: il est aussi
question de plusieurs hommes présent dans cette taverne, tous plus ou moins ivres et sales. « Bec-
Salé », « Bibi-la-Grillade », « Mes-Bottes » sont les surnoms de certains d’entre eux, surnoms tirés
de l’argot, destinés à souligner leurs origines modestes. Tous se trouvent dans de piteux états, l’un
étant « joliment ravagé », l’autre ayant un nez comparé par une hyperbole un « dahlia bleu de
bourgogne », insistant sur leurs états lamentable. Ils sont décrits comme « sales », leurs barbes
comparées à des « balais à pot de chambre », et certains ne semblent même plus conscients de leur
état. Les vêtements qu’ils portent sont des « guenilles », soulignant une fois de plus la pauvreté de
ces personnages.
Par ailleurs, le lieu dans lequel tous se sont rassemblés est, semble-t-il, du même acabit. Il
s’agit de L’Assommoir, l’enseigne d’un établissement vendant et distillant de l’alcool de mauvaise
qualité, où les ouvriers se rendent dans le but de s’assommer en buvant, d’où le nom. La taverne est
sale, « une petite mare (d’alcool) coulée sur la table ». Au comptoir, deux hommes, péjorativement
qualifiés de « deux autres », laissant entendre qu’ils n’ont même plus d’identité propre, ce sont juste
de vulgaires alcooliques parmi tant d’autres, ne parviennent même plus à boire et ne s’en rendent
plus compte « se jetaient leur petit verre sous le menton […] en croyant se rincer la dalle ».
L’expression « se rincer la dalle » signifiant de façon argotique, familière , « boire », l’auteur par ce
choix de vocabulaire, poursuit sa description réaliste. Dans la pièce, l’alambic, « machine à soûler »
fonctionne à la vue de tous, fabriquant de l’alcool en continu, permettant aux clients de rester des
heures durant dans l’établissement sans se soucier d’une quelconque pénurie.
De cette pièce s’élève une atmosphère lourde : il y fait « très chaud », et tout se déroule dans
un espèce de ralenti : les adjectifs « tranquillement » et « lentement » prouvent que cette pièce
semble plongée dans une léthargie générale. De plus, l’air dans la pièce n’est pas clair : les
présences de « fumée », « gaz », et « poussière » nous décrivent une atmosphère trouble, sans doute
comparable à la vision des personnes intoxiquées par l’alcool. Le champs lexical de l’eau
« noyant », « buée », « nuage » contraste d’ailleurs avec l’omniprésence de l’alcool dans le texte,
mais elle ne semble pas éclaircir les esprits des consommateurs, mais plutôt les embrumés
d’avantage, comme si il n’était désormais plus possible pour eux de se sortir de cette torpeur. Du
« bruit » sort aussi de cette brume, « assourdissant et confus », prouvant que comme pour la vue,
l’ouïe n’est pas elle non plus très affûtée. En somme, l’atmosphère de la pièce est décrite comme
plongeant tous ses visiteurs dans un état comateux, rendant l’idée de quitter l’établissement encore
plus difficile.
Cependant, nous pouvons par la suite nous rendre compte que cette description prend par la
suite une nouvelle tournure, celle de la menace que représente l’alcool.
D’abord, nous remarquons que l’alcool est omniprésent dans le texte, de par son champs
lexical notamment : « casse-gueule », « verre », « tournées »,
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