Journal de bord de Zadig (Voltaire)

Journal de Bord

Appartient à :
Zadig

d’après l’œuvre
de Zadig ou la Destinée
de Voltaire

Date de 1ère parution en 1747

Bonheur…

M

on cher journal ! Il faut que je t’écrive une partie de mon histoire, afin de pouvoir apaiser mon esprit et me sentir mieux ! Voilà, comment tout cela a commencé : Moi, Zadig, jeune Babylonien, j’étais jeune, riche et beau. J’aimais passionnément Sémire et j’étais sur le point de l’épouser. D’un naturel optimiste, j’étais persuadé que mon bonheur allait durer. Hélas, tout ne fut que désillusion sur désillusion. Orcan, un rival jaloux de l’amour entre moi et Sémire, projeta de faire enlever ma promise. Je pris la défense de ma bien-aimée. En chassant les ravisseurs, je fus gravement blessé à l’œil avec un risque de devenir borgne. Durant ma convalescence, Sémire m’abandonna pour épouser Orcan.

… et malheur

A

lors, je me réfugia dans les bras d’Azora, celle-ci se montra infidèle, je la répudia. Déçu, je m’adonna à l’étude des sciences mais elle ne m’apporta que des problèmes… mes connaissances et ma pertinence de l’analyse me firent aller en prison. Libéré, je me consacra à la philosophie.

Je reçus alors les savants de Babylone mais cela me causa la jalousie du courtisan Arimaze surnommé “l’envieux” qui voulait me nuire. Je composa quatre vers qui entre les mains d’Arimaze furent transformés et faillir me faire condamner. Grâce à mon charisme hors du commun, je pus réussir néanmoins à me sortir de situations difficiles en m’appuyant sur des analyses très pertinentes et des démonstrations irréprochables. Epatant le roi Moabdar et la reine Astarté, je devins leur favori et le roi me demanda de l’aide pour ses affaires. Par la suite, je fus nommé premier ministre.

Fuir

G

râce à mes nombreuses qualités, j’entrepris une politique éclairée. Mon malheur naîtra de mon bonheur : je tomba très amoureux de la reine Astarté qui partagea aussi mes sentiments, mais elle resta fidèle à son roi. Injustement dénoncé et menacé de mort, je n’avais qu’une solution : fuir Babylone pour éviter la vengeance du roi, devenu jaloux.

Egypte

J

e commenca alors une période d’errance. Sur le chemin de l’Egypte, je porta secours à une femme battue par un égyptien. Je tua celui-ci, je fus arrêté comme meurtrier et vendu comme esclave. Grâce à mon habileté, ma science et ma sagesse, je devins l’ami de mon maître Sétoc. Je parvins ensuite à faire abolir une coutume barbare appelée “le bûcher des veuves”. Mais cette réforme me valut la haine des prêtres.

Lors d‘un souper à Bassora, réunissant des convives de divers pays, les invités se querellèrent pour d’obscures questions de rites. Je parvins à les réconcilier en leur prouvant qu’ils étaient tous du même avis et qu’ils adoraient le même Dieu. Mais les prêtres qui n’avaient toujours pas accepté la réforme du “bûcher des veuves” parvinrent à me faire condamner.

J’échappa à la mort grâce à l’intervention d’Almona, la veuve que j’avais naguère sauvée du bûcher. Setoc épousa Almona et j’envisagea de rentrer à Babylone afin de revoir Astarté.

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