Jacques Prévert

Jacques Prévert (1900-1977) est un écrivain et cinéaste français, il a fréquenté le groupe surréaliste mais il a pris ses distances. Il s'engage notamment dans les luttes contre les inégalités sociales et soutient les ouvriers en grève. L’œuvre « Tentative de description d’un diner de têtes à Paris-France » de Jacques Prévert est un texte poétique appartenant au mouvement surréaliste publié en 1931. Elle fait partie du recueil Paroles publié lui en 1946. Il s'agit d'un texte contestataire, satirique et polémique par l'Absurde, mais aussi humoristique car Prévert réalise une parodie d'un dîner officiel à l'Élysée. Notre extrait correspond au début du poème. En quoi la description d’un diner de tête permet-elle à Jacques Prévert de procéder à une critique de la société ?

Tout d’abord, Jacques Prévert procède à une présentation des invités en énumérant à la manière d’une liste de courses « Ceux qui pieusement [...] pour faire rire le monde, portaient sur leurs épaules de charmants visages de veaux, et ces visages étaient si beaux et si triste » (vers 1 à 35) la reprise anaphorique « Ceux qui » (vers 1 à 33) sert à décrire les invités qui rentrent fièrement a l’Elysée. Il utilise de nombreux néologismes afin de montrer qu’il se défait des règles de la poésie et de l’écriture en général, il établit une présentation très détaillée pour montrer la diversité des invités mais bâclée pour montrer qu’il ne leur porte aucune estime « L’un une tête de pipe en terre , l’autre une tête d’amiral anglais ; il y en avait avec des têtes de boule puante, des têtes de Galliffet » ici en toute ironie Prévert fait allusion au Général Français qui a réprimé la commune de Paris au moment de l’affaire Dreyfus. Si Prévert procède à une présentation des invités, il est clair qu’il cherche ici à nous figurer son dédain envers cette classe de la société trop artificielle à son gout.

Par la suite, l’auteur procède à une description du comportement des invités, il les décrits comme bruyants « en faisant craquer les graviers »(vers 33), « en criant »(vers 38), « à grands cris »(vers 40), ils sont mal élevés, hypocrites « ceux qui croa-croa »(vers 6) cette métaphore désigne les prêtres comme des "corbeaux, à cause de la couleur noire des soutanes, que portaient les curés, semblable au plumage de l'oiseau en question, Prévert porte vraiment une réelle haine en le clergé « Ceux qui pieusement, Ceux qui copieusement » ici il utilise la paronomase « pieusement, copieusement » il veut nous montrer que l’engagement du prêtre qui est censé vivre du strict nécessaire n’est pas tout le temps respecté « copieusement » et qu’ils vivent dans l’abondance. Certains n’ont pas d’opinion propre ils font tout pour plaire, ils ne savent pas fonctionner sans modèle « Ceux qui brossent à reluire », « Ceux qui baissent les yeux », « Ceux qui sont chauves à l’intérieur de la tête » (vers 15, 16 et 18). Si Prévert procède à une description du comportement des invités il est clair que c’est une manière de dénoncer les agissement des Hommes politiques, religieux, de l’armée tout en gardant un ton comique qui est religion dans ces poèmes qu’ils soient tristes ou joyeux.

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