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Institut Médico-Educatif « Les Fougères »

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Par   •  29 Janvier 2018  •  Guide pratique  •  1 526 Mots (7 Pages)  •  519 Vues

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Union Régionale des Associations du Secteur Sanitaire et Social

Institut de Formation aux Métiers Educatifs Sanitaires et sociaux

PROJET EDUCATIF

EXPRESSION THEATRALE

Institut Médico-Educatif « Les Fougères »

Stage Long

En vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé

Stéphanie BOCALY                                                SESSION 2018          3ème année Educateur Spécialisé                                                

Constat :

Lors de ma pratique en tant que stagiaire à l’Institut Médico-Educatif (IME) « Les Fougères », plus particulièrement à l’Institut Médico-Professionnel (IMPro), j’ai observé une agressivité ambiante entre les adolescents ayant une déficience intellectuelle. Cette agressivité aussi bien verbale que physique se manifeste aussi bien en présence qu’à l’insu des professionnels.

En effet lors de l’accueil du matin, j’observe que certains jeunes se moquent de camarades ayant des difficultés d’élocution, se donnent des coups de pieds sous les tables, refusent que certains s’asseyent à côté d’eux, s’invectivent et se menacent.

Les temps de transitions comme la récréation, le déjeuner, la pause méridienne, le goûter, le départ sont aussi des moments où les enfants manifestent plus facilement cette agressivité.

Afin de mieux appréhender le fonctionnement de l’IMPro, je me suis rendue sur les différents ateliers professionnels. Par mes échanges avec les professionnels et mes observations, j’ai pu constater que dans les ateliers également, les jeunes pouvaient avoir des comportements agressifs.

Durant mon temps d’accompagnement, j’ai noté que les rappels à l’ordre étaient fréquents et émanaient de quasiment l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire. De plus j’ai observé que les comportements agressifs concernent plus de la moitié du groupe de jeunes.

Lors du temps fort qu’est le déjeuner, j’encadre un groupe de sept adolescents dont quatre ont attiré mon attention :

Alexis[1] est âgé de seize ans et se montre agressif avec certains de ses pairs à table. Dans la promiscuité physique, il menace ou bouscule quiconque le gène ou l’interpelle. Il se montre particulièrement agressif avec son camarade Philippe qui est trisomique et installé à côté de lui à table, refusant par exemple d’être servi par lui. Je remarque qu’il est généralement agréable et serviable avec les filles, leur attribuant des diminutifs affectueux.

Raphaël est âgé de quinze ans. Il est dans un rapport de provocation avec ses pairs. Il les interpelle très souvent bruyamment à table, tout en les ignorant du regard mais en me fixant. La plupart du temps, il est dans la provocation ou l’agressivité face à des camarades qu’il pense plus faibles que lui ou lorsqu’il est à distance respectable de celui qui pourrait mal réagir. Lorsque je l’interpelle, il minimise la situation ou nie les faits. Il peut cependant se montrer poli et respectueux des règles tant envers ses pairs qu’envers les professionnels.

Marvin est un adolescent âgé de 16 ans. Il se positionne en tant que leader dans le groupe. Il a beaucoup de difficultés à contenir ses colères. Un regard, une bousculade, un mot peuvent le conduire à une agressivité physique et verbale importante. J’observe qu’il agit ainsi quelle que soit la personne qui se trouve en face de lui.  

Laurent, âgé de quinze ans, a des comportements agressifs et bagarreurs. Il répond à la provocation par l’agressivité physique ou verbale. J’observe également que les jeux avec certains de ses camarades peuvent aller jusqu’à échanger des coups de poing et des coups de pieds. Laurent est souvent fatigué, peu enclin à aller dans les ateliers auxquels il est assigné et se montre insolent lorsque son éducatrice l’interpelle.

Mes différents échanges avec l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire et mes recherches personnelles m’ont amené à mieux comprendre ce que sont l’adolescence, la déficience intellectuelle et l’agressivité pour faciliter mon accompagnement auprès de ces jeunes.

Analyse :

Selon la psychologue Catherine ROUHIER, « L’agressivité est une tendance à attaquer l’intégrité physique ou psychique de l’autre. Mais elle est aussi une composante du dynamisme général de la personnalité et des comportements adaptatifs d’un individu. Cette double définition met en évidence l’ambiguïté majeure de ce concept. La traduction anglaise utilise deux mots différents qui permettent de sortir de cette difficulté. « Agressivity » traduit l’agressivité dans son sens négatif commun alors que « Agressiveness » fait référence à une agressivité positive et serait synonyme de combativité. L’agressivité négative a plusieurs caractéristiques : c’est une attitude destinée à nuire personnellement à une autre personne ou à soi-même ; le lien avec l’autre n’est jamais rompu ; « le visage de l’autre » n’est pas nié, il reste présent chez l’agresseur durant tout le conflit ; l’autre, après le conflit, redeviendra un interlocuteur avec qui la coexistence est possible. »[2]

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