Impact du stéréotype sur l'optimisme comparatif des femmes

Titre courant : IMPACT DU STEREOTYPE SUR L'OPTIMISME COMPARATIF

Impact du Stéréotype « femme au volant, mort au tournant » sur l'Optimisme Comparatif des Femmes.

Blanc Jordi (21603147), Bousquet Amandine (21303631), Cayla Sophie (21602622), Mary Arkia (21612324), Trova Audrey (21610244)

PY00302V Méthodologie expérimentale

Perrissol Stéphane, Groupe 2 SED

Résumé

        La présente étude explore l'effet du stéréotype « femme au volant, mort au tournant » sur l'optimisme comparatif des femmes. 60 femmes réparties en deux groupes ont répondu à notre enquête : le premier groupe a visionné une série d'images publicitaires incluant un stéréotype négatif à l'égard des femmes avant de répondre à un questionnaire mesurant le niveau d'optimisme comparatif, le deuxième groupe a répondu au questionnaire sans visualiser les images publicitaires. Les résultats ont permis de comparer le niveau d'optimisme comparatif avec et sans activation du stéréotype.

L'impact du stéréotype « femme au volant, mort au tournant » sur l'optimisme comparatif des femmes.

        En France, 75% des morts sur la route sont des hommes(securite-routiere.gouv.fr). Pourtant, le stéréotype « femme au volant, mort au tournant » est présent depuis de nombreuses années. La création du « certificat de capacité à conduire » en 1893 s'inscrivait dans ce sens, puisque seuls les hommes de plus de 21 ans pouvaient obtenir ce certificat. En 1898, la première femme obtient son certificat et ce n'est qu'en 1899 qu'il devient ouvert à tous...  (http://www.autoecolea75.fr/auto-ecole/index.php/historique-categories-de-permis.html)

Si, à l'heure actuelle de telles discriminations ont largement diminué, en matière de conduite automobile l'adage « femme au volant, mort au tournant » persiste malgré des chiffres pourtant évocateurs : 92% des conducteurs impliqués dans un accident mortel avec taux d’alcoolémie positifs sont des hommes, 83% des conducteurs condamnés pour homicide involontaire sur la route sont des hommes et 62% des blessés sur la route sont encore des hommes (securite-routiere.gouv.fr).

Le stéréotype « désigne les catégories descriptives simplifiées par lesquelles nous cherchons à  situer autrui ou un groupe d’individus » (Fisher, 1987). Ce sont des traits ou des comportements que l'on attribue à un individu de façon arbitraire. (www.psychoweb.fr)

Depuis notre plus jeune âge, ce stéréotype centré sur la femme est présent dans notre quotidien. Publicités, films, paroles de parents et/ou de l'entourage, tous ciblent ou font un jour allusion à la maladresse des femmes au volant. Une des publicités récentes témoignant de ce fait est la publicité de la marque « Kinder » (https://www.youtube.com/watch?v=zjJtCHpJnvw ). Dès lors, il convient de s'interroger sur l'influence de ce stéréotype sur l'optimisme comparatif des femmes en situation de conduite automobile.

L’optimisme comparatif (OC) est un processus de comparaison sociale entre soi et autrui : c’est la tendance à percevoir des évènements positifs plus probables pour soi que pour autrui (ou des évènements négatifs moins probables pour soi que pour autrui) (Milhabet, Desrichard, & Verlhiac. (2002).

La conduite est un domaine particulièrement propice à l’OC (Delhomme, 2000). La plupart des automobilistes pensent être moins vulnérables que les autres aux accidents de la route (Dejoy, 1989 ; Finn et Bragg, 1986). Cette affirmation diffère selon la cible précise des études et la population choisie. D’après Finn et Bragg (1986), l’OC est absent chez les conducteurs d’âge moyen lorsqu’ils se comparent à leurs pairs alors qu’il est présent lorsqu’ils se comparent aux jeunes conducteurs. Cependant, lorsque les conducteurs sont exposés à une situation où ils peuvent contrôler un élément (changement de voie, conduite à vitesse élevée…) leur OC est plus élevé (Mc Kenna, 1993). Le stéréotype à l'égard des femmes pourrait également être un facteur susceptible d'influencer la manifestation de l'OC et d'engendrer des comportements à risque ou modifier la perception des risques des conducteurs.

Le stéréotype peut entraîner une « menace de stéréotype », c'est la peur de confirmer un stéréotype négatif d'un groupe par ses performances (Pautard, 2012). L'activation du stéréotype peut entraîner une baisse de résultats chez les sujets victimes du stéréotype. Lors d'un test en hautes compétences mathématiques, Spencer, Steele & Quinn (1999), ont démontré que les femmes après activation du stéréotype ont moins bien réussi que les hommes (le stéréotype étant activé en précisant à deux groupes sur quatre, un de femmes et un d'hommes, en début de test qu'il y avait une différence entre hommes et femmes dans les résultats du test, les deux autres groupes, un d'hommes et un de femmes, n'ont pas reçu cette information. Le groupe de femmes ayant reçu l'information a moins bien réussi le test). L'étude de Pautard (2012) a démontré que l'activation du stéréotype chez la femme via l'utilisation d'images humoristiques ciblées faisait augmenter son OC contrairement à ce qu'elle pensait au début de son étude (à ce sujet elle pense que la cible de comparaison du questionnaire à savoir « conducteur » peut expliquer ce résultat, en effet, les femmes ont pu assimiler « conducteur » à un conducteur masculin et non un conducteur  moyen homme ou femme).

Afin de préciser les résultats de l'étude de Pautard, dans notre questionnaire le terme « conducteur » a été remplacé par le terme « conducteur moyen »(homme ou femme) pour éviter toute confusion par rapport  au sexe de l'élément de comparaison dans le questionnaire. L'activation du stéréotype se fera à travers le visionnage d'images publicitaires véhiculant un stéréotype négatif à l'égard des femmes et non à travers des images s'appuyant sur un ressort humoristique.

Le but de notre étude est donc de mesurer l'impact du stéréotype « femme au volant, mort au tournant » présent dans les publicités sur l'OC des femmes.  Nous présumons que l'activation du stéréotype via des publicités chez la femme induira une augmentation de son optimisme comparatif (H1).

Méthode

Participants

60 femmes âgées entre 30 et 40 ans ayant le permis depuis environ 10 ans se sont portées volontaires pour participer à cette étude. Toutes ont été choisies aléatoirement dans une rue piétonne de Toulouse (l’âge, la durée de permis et le nombre de km parcouru par an leur a été demandés avant toute entrée dans l’étude afin que les groupes soient homogènes). Toutes les participantes habitent à Toulouse et travaillent en périphérie de la ville, elles utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail quotidiennement. Toutes ont été informées qu'elles participaient à une étude sur la conduite automobile.

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