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Homère cas

Commentaire de texte : Homère cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Septembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 640 Mots (7 Pages)  •  873 Vues

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Muhlethaler

Louis

HK1

Extrait choisi v. à v.

Selon Jean-Pierre Vernant, l’Iliade, avant d’être un poème homérique, est un chant poétique. J-P Vernant poursuit en affirmant qu’ « Achille a une espèce de valeur exemplaire pour définir une certaine conception de l’honneur héroïque, d’un type de conduite tout à fait exceptionnelle et qui gardera pendant, au fond, très longtemps et jusqu’à l’époque classique, une espèce de valeur paradigmatique exemplaire du point de vue du système des valeurs de la Grèce. »Dans le combat qui oppose Hector à Achille se trouvent de nombreuses images de dureté, qui, en plus de montrer l’âpreté du combat, montrent la dureté du caractère des personnages. Or, il est intéressant de noter que les deux personnages sont des héros ; même si Achille l’est dans un sens encore plus fort qu’Hector, Hector lui est aussi est un héros. C’est ce qu’affirme J-P Vernant dans un échange intitulé l’Idéal héroïque : « Il n’est pas, si vous voulez, comme Achille, une sorte de héros poussé à sa pointe extrême. Il y a chez Hector, beaucoup plus de contenu humain. Il est en même temps un mari. Il est en même temps un père. Il est en même temps un fils. Il est défini comme cela par le texte. Il est quelqu’un qui a des rapports étroits avec les Troyens et les alliés des Troyens ». Cette scène consiste donc en une confrontation entre les deux héros homériques, Achille voulant prendre sa revanche sur Hector qui a tué Patrocle. Selon nous, l’image de la dureté de la mort dominent tout ce passage et nous attacherons donc à montrer comment cette image se manifeste. Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps en quoi Hector est associé à la dureté, puis nous verrons en quoi la mort vient s’opposer à cette dureté en suggérant une idée d’adoucissement et d’enveloppement, et enfin nous verrons en quoi ce texte présente l’intérêt de tenter de saisir au plus près l’instant de la mort qui est l’instant ultime de la vie

Tout d’abord, le lexique du métal de l’équipement des guerriers associé à la dureté est présent dans cet extrait: « le bronze, en masse, et l’or », « pesant d’or », « casque scintillant », « cœur de fer dans l’âme. », « sa pique de bronze », « armes sanglantes ». Ces images attestent de la dureté des personnages. La désignation d’Hector par Achille comme étant un chien : « ne me supplie pas, chien », « il n’est personne pour défendre ta tête des chiens » animalise Hector de façon péjorative. En effet les chiens n’ont pas de sépulture, et donc pas de possibilité de recevoir les « honneurs funèbres » réservés à Patrocle. C’est ce qu’annonce Achille dans ce parallélisme où l’on retrouve, du fait du point-virgule séparant les deux propositions, une parataxe : « Toi, les chiens et les oiseaux te déchireront horriblement ; Patrocle, lui, recevra des Achéens les honneurs funèbres ». Une telle sentence apparait comme une humiliation aux yeux d’Hector. L’idée que le corps entier d’Hector est destiné à la destruction se trouve présente à travers les expressions : « à couper et à dévorer ta chair toute crue ! », « les chiens et les oiseaux te dévoreront tout entier », « la mort l’enveloppa ».

Mais si de nombreuses images connotent la mort, cette mort est finalement présentée de manière assez douce, si bien que l’on retrouve l’idéal de la belle mort( kalòs thánatos), théorisée par J-P Vernant.

L’expression « la mort l’enveloppa »suggère (cf. Penser et représenter le corps dans l’Antiquité de Sylvie Galhac). L’opposition entre l’ancienne dureté d’Hector et sa douceur mortelle est rendue par l’expression : « Ah ! il est bien plus doux à toucher, Hector, que quand il brûlait nos vaisseaux avec le feu ardent ! », ce qui est renchéri par l’hyperbole : « aucun ne s’approchait de lui sans le blesser ». L’image du feu est répétée à travers cette évocation. C’est paradoxalement à travers le stade mortel que transparaît la beauté d’Hector. Ainsi se produit-il un rassemblement des Achéens autour d’Hector, « contemplant la taille et la beauté admirable d’Hector ». S’il faut éviter à tout prix la mort en combattant jusqu’au bout, la mort apparaît comme une divinisation : « divinité funeste ». Par ailleurs, on constate que’ Achille lui-même est conscient de l’imminence de sa mort : « La divinité funeste, je l a recevrai, moi, quand Zeus le voudra ainsi que les autres immortels .» A travers cette phrase apparaît le caractère destinal de la mort, qui semble de surcroît être imposée par les dieux. Il est intéressant de constater qu’Achille sera tué par une flèche de Pâris guidée par le Dieu Apollon. Or Apollon est le dieu du soleil, ce qui explique peut-être les références au feu. De surcroît, on trouve dans ce texte une exaltation du pathos de la part d’Hector : « Je t’en supplie » , « Ne

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