Grandir signifie-t-il gagner des centimètres en hauteur ?

Sujet : Grandir signifie-t-il gagner des centimètres en hauteur ?

Introduction :

        Lors de l’enfance, l’être humain ne cesse de grandir et ce phénomène est encore plus poussé lors de l’adolescence. Le pédiatre suit cette évolution en observant les centimètres que l’enfant gagne. Cependant la formule courante : « tu grandiras mon enfant » va au-delà de ce premier sens et fait plutôt référence à un développement psychologique. Ainsi grandir signifie-t-il gagner des centimètres en hauteur ?

Grandir est l’action de devenir plus grand, de croître, mais aussi grandir quelque chose est le rendre plus important, l’exagérer.

Gagner des centimètres en hauteur renvoie au développement physique d’un corps qui gagne en taille. Gagner évoque par ailleurs la récompense d’une action, le gain d’un accomplissement.

La formulation de la question nous interroge donc sur la définition de grandir : est-ce que grandir équivaut à gagner des centimètres en hauteur ?

La définition de grandir est-elle seulement de gagner des centimètres ? Est-ce nécessaire de gagner des centimètres pour prouver que l’on a grandi ? Est-ce que grandir pourrait donc se traduire par autre chose ?

I. Grandir en gagnant des centimètres 

        Il est commun de lier grandir et gagner des centimètres. C’est en effet la première expérience que l’homme vit. À la naissance, le bébé gagne en centimètres rapidement, c’est grâce à cette indication que l’on observe que celui-ci grandit. La taille est donc témoin de la croissance, témoin de cet acte de grandir, que l’enfant ne contrôle pas. Il grandit donc malgré lui, par le fait de prendre des centimètres en hauteur. Ces centimètres sont le résultat d’un grandissement général du corps de l’enfant : ses muscles et son cerveau se développent, ses os grandissent, sa peau s’allonge etc… Toutes ces actions qui permettent de prendre des centimètres en hauteur sont des synonymes de grandir. Ainsi grandir serait intimement lié au fait de gagner des centimètres en hauteur. L’auteur Ramuz fait ce lien aussi dans son livre Aimé Pache, peintre vaudois : « Il se mit à grandir si vite que les gens disaient : « On le voit pousser » ». Cette comparaison avec l’action de « pousser », qui rappelle la croissance des végétaux, montre bien ce lien entre grandir et gagner des centimètres. Tout comme le végétal, l’enfant qui grandit pousse, donc gagne en centimètres en hauteur.

        Cependant grandir pour l’homme ne s’arrête pas qu’à la taille. En effet d’autres facteurs interviennent : l’enfant qui gagne des centimètres en hauteur gagne aussi des centimètres en largeur, en circonférence etc… Ainsi il devient aussi plus gros, et à partir d’un certain moment cet enfant, maintenant devenu adulte, aura plus tendance à gagner des centimètres en largeur plutôt qu’en hauteur.

        Ainsi grandir se traduit et s’observe par une transformation physique du corps, qu’il soit humain ou non (végétaux). Cependant ces critères sont-ils les seuls témoins d’une action de grandir, est-ce nécessaire de prendre des centimètres pour pouvoir dire que l’on a grandi ?

II. Grandir autrement

        Gagner des centimètres est, comme on l’a vu, témoin de croissance et donc de l’action de grandir, cependant grandir ne signifie pas que cela. En effet nous pouvons aussi grandir intellectuellement. Lorsque l’on apprend quelque chose, notre cerveau le retient, et nous développons notre savoir. Il y a donc aussi une action de grandir. De plus si un enfant grandissait seulement en taille, on ne pourrait pas le considérer comme une « grande personne ». En effet devenir grand signifie aussi devenir autonome, élargir ses connaissances etc… Ainsi on acquiert plus de droits, ceux-ci conférés par l’Etat : le droit de vote par exemple qui offre la possibilité de donner son avis dans la vie politique de son pays. L’enfant, en grandissant, s’accomplit ainsi en tant qu’Homme et en tant qu’individu dans la société pour enfin devenir un adulte.

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