François Mitterand et la Vème République

Sujet : François Mitterrand et la Vème République

La IV République s'effondre de manière dramatique et inéluctable suite aux événements de la crise du 13 Mai 1958, marqué par le retour au pouvoir du général de Gaulle. Fort de sa légitimité personnelle, il exerce le pouvoir en fonction de sa personnalité et de ses convictions. Pourtant, François Mitterrand, l’homme de la IVème République, qui réfute et critique de manière virulente la pratique gaullienne des institutions avec pour argument  le  « Coup d’État permanent » du général, est paradoxalement le seul à avoir présidé celle-ci quatorze ans. Par ses réformes et sa pratique du pouvoir, il l’a durablement façonnée. Premier président de gauche de la Vème République en 1981, il a eu coeur d’inscrire cette victoire dans le temps long du socialisme français, loin d’abattre les institutions comme il le promettait depuis trente ans. Ainsi, quelle a été la conception de Mitterrand au regard des institutions durant sa présidence et de quelle manière les a t-il ancré au sein de la Constitution ? Après avoir marqué les esprits par la publication de son pamphlet contre la Ve République, la pratique mitterrandienne du pouvoir accepte la logique de la Constitution, lui donnant ainsi une toute nouvelle conception et renonçant à toute remise en question de cette dernière. En tirant bénéfice de celle-ci notamment lors de la période de la cohabitation, il enracine en même temps la Vème République.

I - Progression de la conception mitterrandienne du pouvoir qui débouche sur une acceptation de la logique des institutions de la Constitution (1958 - 1981).

Mitterrand, procureur implacable du régime (1958 - 1965).

=> Rappel du projet de la Constitution de la Vème République. Le 2 Juin 1958, l’Assemblée lui donne les pleins pouvoirs pour 6 mois pour préparer une Constitution : les communistes, les mendésistes et une partie de la SFIO s’y opposent donc la gauche démocrate et parlementaire en défaut = Mitterrand reproche une instauration du pouvoir qui ne bénéficie qu’au président et fragilise la démocratie représentative au Parlement et prône le « NON » à cette nouvelle Constitution.

Résultat => Approuvée par référendum le 28 Septembre 1958 + législatives du 23 au 30 novembre 1958, majorité gaulliste de 70%.

=> Lors de la modification de la Constitution, cf à l’application de l’article 11 au lieu de l’article 89, de Gaulle déclare le 31 Janvier 1964 qu’une « Constitution, c’est un esprit, des institutions, une pratique ». Mitterrand y voit un argument pour qualifier le pouvoir gaullien de « Coup d’Etat permanent » dans son pamphlet de 1964.

Organisation présidentielle (1965 - 1971)

=> Au élection de 1965 = Mitterrand représente la SFIO après le renoncement de Gaston Defferre, Création de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FDGS), résolu à « s’opposer à l’arbitraire du pouvoir », François Mitterrand met au 1er tour le général de Gaulle en ballottage. Même si ce dernier remporte finalement l’élection au second tour (avec 55,2 % des voix), François Mitterrand représente l’opposition de gauche et s’impose sur la scène politique

=> Cf crise de Mai 1968; Mitterrand croit constater la « vacance du pouvoir » et cette prise de position a des conséquences aux législatives anticipées du 23 et du 30 Juin 1968, où il se voit contraint de siéger comme non-inscrit à l’Assemblée nationale, donc grand absent des présidentielles de 1969 et gauche éliminé au premier tour.

Retour en force de la gauche présidé par Mitterrand (1971 - 1981)

=> Fin des années 1960, la gauche se rénove. Le 27 Juin 1972, Mitterrand parvient à rallier le PS, le PCF et les Radicaux de Gauche dans un Programme commun de gouvernement, base des « 110 propositions pour la France » lors de sa candidature de 1981. Même si échec, domination de la gauche avec 49,5% des vois lors de l’élection de 1974. Puis

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