LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Everyone Cohen - "Quelle est la place de l'image en Histoire ? "

Fiche de lecture : Everyone Cohen - "Quelle est la place de l'image en Histoire ? ". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Octobre 2016  •  Fiche de lecture  •  1 699 Mots (7 Pages)  •  656 Vues

Page 1 sur 7

Evelyne Cohen, historienne et enseignante à l’université de Lyon, fut avant cela chercheuse au CNRS de 1972 à 1982 ainsi que chargée de TD et maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université Paris Diderot de 1982 à 2009. Actuellement responsable de l’axe Atelier Image-Son-Mémoire, ses recherches portent principalement sur l’histoire culturelle, la symbolique politique ainsi que l’histoire de la télévision et des médias. C’est par ailleurs ce qu’elle aborde avec sa contribution au livre de Chistian Delporte et Laurent Gervereau “Quelle est la place de l’image en histoire?” paru en 2008, au travers de son article “Pour une histoire visuelle et sensible de la télévision”.

Pour recontextualiser, il est important de rappeler que l’histoire est à l’heure actuelle plurielle, scindée en plusieurs branches et spécialités. Ces dernières, toutes complémentaires, offrent une vision qui se veut la plus large et la plus précise possible du travail historique mené. L’histoire se compose aujourd’hui, entre autre, de la micro-histoire, qui s'intéresse aux spécificités des phénomènes sociaux, de l’histoire du temps présent, qui détaille les grandes ruptures du XXème siècle, ainsi que de nombreuses formes transversales d’histoires, telles que l’histoire du genre, l’histoire de la sensibilité ou encore l’histoire de l’entreprise. Au milieux de cette pluralité, l’histoire culturelle a enregistré une nette montée en puissances au cours de ces trente dernières années. Fille de “l’histoire des mentalités” elle bénéficie de ses acquis tout en cherchant a dépasser ses limites et ambiguïtés. Cette dernière, autrement appelée “Nouvelle Histoire”, est un courant historiographique associé a la troisième génération de “l’école des Annales” de Julien Febvre et Marc Bloch, et a vu le jour dans le courant des années 1970, notamment grâce au travail de Jacques le Goff, Pierre Nora, George Duby, Robert Mandrou ou encore Phillipe Ariès. Ce mouvement met en avant les représentations collectives et les structures mentales des sociétés, étudiant ainsi les phénomènes de longue duré, l’anthropologie ou encore la vie quotidienne. On lui reprochât malgré tout le fait d’avoir perdu l’ambition de faire une histoire totale, fondement même du mouvement défendu par Bloch et Febvre, et de mettre fin aux grands travaux collectifs mis en place dans les années soixante, (entre autre à cause du fait de la multiplication du nombre d’historiens individualistes depuis). Pour en revenir à l’histoire culturelle, elle se décline pour certains sous la forme de “sous-disciplines”, telles que l’histoire des institutions et des politiques culturelles, l’histoire de la mémoire, des sciences, des symboles ou encore l’histoire des médias et de la culture médiatique.

C’est donc cette histoire des médias, et tout particulièrement sur l’apport historiographique de ce nouveau support que l’on nomme télévision qu’Evelyne Cohen s’est penchée. Au travers de son étude, elle détaille les avantages de ce nouvel outil, utile au travail d’historien, mais aussi ses limites; celles ci même qui doivent être dépassées afin de toucher à ce qu’elle appelle “une histoire du sensible par la télévision”. Nous verrons ainsi point par point les différents éléments de son argumentation afin de montrer comment ce courant de pensé se construit d’après le document, tout en le critiquant pour nuancer le propos.

Tout d’abord, il est important de noter que la télévision française est réellement née juste après les progrès de l'électronique qui ont permis à la transmission d’images de qualité suffisante dans les années 1930. L’histoire liée a ce média est donc postérieure, et concerne une période s'étalant de 1945 à aujourd’hui. Selon E. Cohen, l’ensemble de la production audiovisuelle peu prêter à une analyse, d’une part visuelle, avec la contextualisation des images, leur conception, transmission et réception; et d’autre part sensible, par le biais des perceptions, sensibilités et imaginaire qu’elle véhicule. L’histoire culturelle offre, selon elle, une approche critique de ces sources, intégrant qu’on ne perçoit pas de la même façon les images que l’on visionne aujourd’hui, grâce au bases de données, que le téléspectateur au moment où elles furent diffusées. S’appuyant sur les travaux de Roger Chartier, elle rappelle que tout document, et particulièrement l’audiovisuel, n’est pas perçut de la même façon dans et hors contexte, modifiant la compréhension qu’on peut en avoir. Consciente de ces limites et s’appuyant sur ce mouvement, elle va part son travail essayer de le dépasser.

La télé, de part son format original, fut tout de suite considéré comme un média imbattable pour restituer un évènement. En effet, ajoutant au son déjà présent en radio l’image, elle permet de voir et d’entendre ce que d’autres personnes ont vu ou entendu il y à cinquante ou soixante ans. Ces documents représentent selon elle des “traces” du passé. Cela apporte bien évidemment de nouvelles attentes, l’historien s’imagine de suite retrouver intacte l’évènement tel qu’il se déroulât au moment des faits. Elle prend l’exemple du personne qui, voulant retrouver une journée de programme télévisé. Cela se passe selon elle en trois étapes. Premièrement, il aurait rechercher, en croisant ses sources, la programmation des images diffusés. Dans un second temps, il peut rechercher les images dans des bases de données telles que l’INA (l’institut national de l’audiovisuel). Dans

...

Télécharger au format  txt (11.3 Kb)   pdf (44.8 Kb)   docx (9.2 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com