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Etude sur le logos

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Par   •  17 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 467 Mots (10 Pages)  •  399 Vues

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Etude portant sur le LOGOS suite à la lecture de

"L'argumentation dans le discours" de Ruth Amossy

Corpus tiré du Canard Enchaîné n°5026 (22/07/17) : « C'est qui, le parti le plus poursuivi en France ? » de C.N. et « Des maux de Travers » d'Erik Emptaz.

Introduction

Selon le dictionnaire Larousse, le logos est une "Rationalité suprême, conçue comme gouvernant le monde dans certaines philosophies" mais si l'on se concentre sur l'éthymologie dans le grec classique, le logos signifie "la parole et tout rôle qu'elle assume".

Cette notion s'inscrit dans un objectif de persuasion de l'auditoire lors d'une prise de parole écrite ou orale. Si l'ethos se base sur la crédibilité et le pathos sur l'émotion, le logos lui se base sur la logique : c’est la persuasion par le raisonnement. Nous allons nous intéresser ici à la clarté du message et à la logique du raisonnement argumentatif tout autant qu'à l’effectivité et à la justesse des exemples.

Au travers de l'analyse de notre corpus composé de deux articles tirés du n°5026 du Canard enchaîné et paru le mercredi 22 février 2017, nous avons pu relever divers éléments permettant de comprendre comment le logos peut influencer nos opinions. En effet, les dits et les non-dits, les sous-entendus, l’ironie, et le choix précis des mots sont tous des outils utiles dans le discours lorsqu'utilisés de façon pragmatique.

Le choix de nos articles s'est fait tout d'abord par la sélection du journal support (Le Canard Enchaîné) qui nous semblait propice à l'exercice de par sa ligne éditoriale, puis par affinité avec le style de l'auteur en prenant également en compte la notion de temporalité, ici avec deux articles politiques ancrés dans l'actualité. A travers ces articles, nous allons présenter les différentes techniques d’argumentation dans le discours qui sont propres au logos.

Analyse : « C'est qui, le parti le plus poursuivi en France ? » de C.N.

Le sujet et la cible :

Il s'agit d'un article journalistique qui vise des personnes politiques, précisément le Front National. Dans cet article, le journaliste ne dénonce pas seulement le parti Front National, il critique aussi vivement les électeurs qui le supportent. De cette manière, les partisans du Front National sont décrits comme les complices d'une bande d'arnaqueurs et de corrupteurs.

Au de-là des arguments rationnels, l'auteur s'adresse aussi directement au lecteur à travers les questions « vous en voulez encore ? »  et « Ça ne s'entend pas ? Ça ne se voit pas ? »  Pour créer des dialogues et ainsi établir un lien de connivence.

Le texte manifeste un humour fondé sur les jeux de mots et des tournures, des figures de rhétoriques, etc pour mener une stratégie discursive dynamique.

Les technique d'argumentation :

Dès la première paragraphe, la tonalité ironique ressort : la comparaison entre les électeurs du parti Front National et les « arapèdes » produit un effet humoristique et un processus de voilement, qui portent le sous-entendu en elle-même. L'auteur voudrait relever le fait que malgré les affaires judiciaires contre Marine Le Pen, les électeurs du FN restent fidèles et derrière elle comme les coquillages collés à leur rocher. Cette comparaison renforce l'identification du collectif politique qui le rend toute de suite reconnaissable, qui impose une adhésion et un consensus social.  

Ensuite, le jeu de mots « ripoublique », « ripoublicain » renvoie à « ripou » stigmatise l'hypocrisie du Front National et l'aveuglement des électeurs. Le connecteur ''mais'' issu de la phrase « mais qui, aujourd'hui, est devenu le plus « ripoublicain » de tous » met en évidence la contradiction des comportements des électeurs du FN.

Signes de ponctuation :

Les signes de ponctuation sont des indices des saillances euphémiques qui portent les sous-entendus.

Tout d'abord, dans l'attaque, « Ah, ils s'accrochent, ils s'agrippent, les électeurs frontistes ! On dirait des Fillon ! », le point d'exclamation souligne une dimension hyperbolique qui renforce la valeur ironique de l'énoncé. Un jugement est mis en avant qui attire toute de suite l'attention du lecteur.

Les interrogations apparues à la fin de l'attaque et au début de chaque paragraphe portent deux valeurs argumentatives : l'orientation de l'énoncé et l’enchaînement. C'est une question rhétorique, l'auteur n'attend pas la réponse. En revanche, il renforce la posture de dénonciation. La formule « vous en voulez encore ? » est apparue quatre fois dans le texte, elles portent les présupposées en sous-entendant que « les preuves, il y en a encore et toujours ». Il joue donc un rôle de persuasion.

Les points de suspension jouent sur la tension entre le dit et le vouloir dire, ils appartient au lecteur de compléter lui-même l'énoncé manquant, dans le cadre d'une mécanique de connivence. Dans l'énoncé « C'est beau, l'amour… », l'auteur propose une recontextualisation de l'énoncé précédent qui souligne la dimension burlesque, et qui reconstitue le non-dit derrière l'énoncé de manière sarcastique.

Champs lexical :

Le registre est familier. Le vocabulaire populaire « arapède », « fric », « fifille  établit un sentiment de familiarité. Les adjectifs « doué », « chic », « fidèle » inscrits dans une logique sarcastique dans laquelle la politesse de la forme implique une violence au fond.

Les verbes « ils s'accrochent », « ils s'agrippent » construisent son expressivité par un effet d'exagération.

Le choix de vocabulaire  « trésorier », « profiteur », « poursuivi » désigne un jugement et une prise de parti : l'auteur délégitime le Front National en soulevant ces affaires judiciaires cachées et scandaleuses.

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