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Etude de situation clinique

Étude de cas : Etude de situation clinique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Septembre 2015  •  Étude de cas  •  2 239 Mots (9 Pages)  •  2 241 Vues

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Dans un premier temps, je vais décrire la situation rencontrée sur le terrain, en décrivant le contexte institutionnel, en présentant la personne accompagnée et en restituant les éléments d’observation.

Dans un second temps, j’en dégagerai une analyse avec l’aide de questionnement relatif à cette situation, et en formulant des hypothèses théoriques afin de décrire de nouvelles perspectives pour mes pratiques éducatives.

La situation rencontrée sur le terrain, se déroule dans une Maison d’Enfant à Caractère Social.

Le placement en MECS a notamment lieu dans les cas de violence familiale (physique, sexuelle, ou psychologique), de difficulté psychologiques ou psychiatriques des parents, de problème d’alcoolisme, de toxicomanie, de graves conflits familiaux, de carences éducatives, de problèmes comportementaux de l’enfant…

Le foyer a pour mission, d’accueillir, de protéger les enfants et adolescents qui leurs sont confiés, de veiller à leur santé, leur sécurité, leur moralité dans le respect de l’autorité parentale.

Le foyer est composé de trois groupes : « les petits » (6-12 ans), « les moyens » (12-14 ans) et « les adolescents » (14-18 ans).

L’équipe pluri-professionnelle est composée d’un chef de service, d’un psychologue et de cinq éducateurs par groupe (moniteurs éducateurs et éducateurs spécialisés).

M. est une jeune fille de 12 ans, actuellement en 6ème SEGPA (Sections d’Enseignement Général et Professionnel Adapté). Elle est atteinte de la maladie de Recklinghausen. Cela fait six ans qu’elle est dans l’institution et sur le groupe des « petits ». Elle devrait être sur le groupe des « moyens » mais M a peur de ce changement, car elle se retrouverait la plus petite du groupe. L’équipe éducative prépare ce passage en douceur, car ils connaissent sa fragilité, et M fait souvent office de souffre-douleur auprès des autres enfants.

 Son placement a  été demandé car sa mère souffre de problèmes psychiatriques. Son père n’a pas reconnu sa fille, elle ne l’a jamais connu. Elle a un frère et deux sœurs plus âgés qu’elle, qui ont été également placé avant d’être majeurs et de prendre leur indépendance. Ils ont décidé de couper les ponts avec M. leur petite sœur, car ils jugeaient trop douloureux de la voir. En juillet 2014, M. a émis le souhait de ne plus voir sa mère lors d’une audience car sa mère était trop souvent absente lors des visites médiatisées.

A mon arrivée au foyer, on m’a présenté M. comme une abandonnique, ayant de grosses carences affectives. On m’a conseillé de garder une certaine distance avec elle pour ne pas me faire « bouffer », en me la décrivant comme énergivore, « affectivore » et une anthropophage de l’amour.

M. a été la première à venir vers moi, à me poser des tas de questions : tu as quel âge ? As-tu des enfants ? Combien de temps tu vas rester ? J’ai senti un besoin de m’accaparer du reste du groupe, à vouloir que je mange à sa table. C’est une enfant qui peut faire de grandes démonstrations d’affection, et ensuite être dans le rejet. Il faut assez souvent la recadrer, lui poser des limites, car son besoin d’attirer l’attention l’a fait se disperser. Elle peut faire preuve de grandes variations émotionnelles. Le comportement à avoir est complexe, si on maintient trop de distance, on peut créer des conditions défavorables à son épanouissement, et si on s’occupe trop d’elle, on est confronté à deux problèmes : la montée progressive d’exigences, et les protestations émanant du groupe.

C’est pour cela que j’ai choisi cette situation, car M. m’a fait me poser plusieurs questions sur mon positionnement professionnel, et son profil d’enfant carencé m’a donné envie d’approfondir mes connaissances.

Depuis octobre 2014, M. est parrainée par une dame (que j’appellerai Mme.H) par le biais d’une association, ce qui permet à M. de passer une journée entière (le samedi de 8h-18h) par semaine ou toutes les deux semaines avec Mme.H.

M. a très vite était ravie de ce parrainage, mais a aussi très vite projeté sur dans cette nouvelle relation. On n’a pu s’en rendre compte lorsqu’elle nous racontait ses journées, elle dit « ma maison » pour parler de la maison de Mme.H, qu’elle espérait pouvoir y vivre bientôt, et il y a eu très rapidement des « je t’aime » prononcé de sa part.

Le lundi 10 novembre 2014, le collège de M. faisait le pont, ainsi que l’école d’un autre enfant du groupe. L’éducatrice qui était avec moi pour la matinée m’a proposé de m’occuper de M. en lui faisant faire une dictée dans sa chambre, et elle ferait de même avec l’autre enfant. Le choix de les faire travailler séparément est dû à la différence d’âge et pour éviter qu’ils se perturbent.

M. râle, souffle car elle ne veut pas travailler, mais finit par accepter et se concentrer. Au moment de la correction, elle recommence à râler, se plaint, pleure. Elle dit en avoir marre du foyer, que les éducateurs ne servent à rien, et qu’elle va se suicider en se jetant par la fenêtre d’une classe du collège. Elle me décrit parfaitement comment elle va s’y prendre, que ça fait longtemps qu’elle y pense. Elle dit qu’on sera enfin débarrassé d’elle. L’éducatrice vient nous voir en entendant les pleurs et demande ce qu’il se passe. M lui répète la même chose. L’éducatrice lui dit d’arrêter son cinéma, et que je ne dois pas me laisser avoir, qu’elle a pour habitude de tenir ce genre discours. M. me dit qu’elle en a marre parce que personne ne la croit et que tout le monde s’en fout d’elle. Je décide de rester dans la chambre avec elle, pour chercher à comprendre, car son récit détaillé de son suicide m’inquiète, et que je pense qu’il y doit y avoir quelque chose d’autre qu’une dictée pour déclencher cette crise. M. continue à se plaindre des éducateurs, en me disant qu’ils ne servent à rien, qu’ils sont tous nuls. Je m’assois à côté d’elle, je lui dis que j’entends ce qu’elle me dit, et lui demande comment les éducateurs devraient être pour ne pas être nuls ? Que je veux comprendre pourquoi elle pense ça. Elle me répond en pleurant « je veux une famille ». Je laisse un silence, puis je mets ma main sur sa jambe pour la calmer. Elle me raconte ensuite qu’elle a passé la journée de samedi chez Mme H, et qu’elle s’est fait crier par elle et les éducateurs parce qu’elle a menti à Mme H pour aller sur l’ordinateur en prétextant vouloir écouter de la musique, mais qu’en réalité elle a été sur le Facebook de Mme H pour envoyer un message à sa sœur. Je lui demande si elle a compris pourquoi elle s’est fait crier ? Elle me répond que non, qu’il y a rien de grave. Je luis explique en me mettant à sa hauteur, que premièrement utilisait le compte Facebook de quelqu’un d’autre sans autorisation  ne se fait pas, qu’il peut également y avoir des dangers sur internet, et que mentir n’est pas bien, car elle brise la confiance qu’on lui donne. Je lui dis que si elle a envie de prendre contact avec un membre de sa famille, qu’elle peut en parler aux éducateurs, ou bien même à Mme H, et qu’on peut l’accompagner dans ses démarches. Mais qu’elle ne doit pas le faire en cachette comme elle l’a fait. Quand je lui parle, je pose ma main sur elle, pour attirer son attention et la rassurer. Elle dit qu’elle croyait qu’on l’avait crié parce qu’elle n’avait pas le droit d’écrire à sa sœur. Je la rassure, lui frotte le bras, je lui dis que ce n’est pas grave, et je lui demande si maintenant elle a compris ? Elle me dit que oui, et si je peux en parler à l’équipe pour expliquer qu’elle veut écrire à sa sœur ainée, pour lui dire qu’elle est parrainée par Mme H. Elle veut lui raconter qu’elle est contente de voir cette dame. Je lui réponds que tout à l’heure, à la réunion d’équipe je leur dirai. Elle me serre dans ses bras en pleurant et me demande si elle peut me poser une question. Je lui dis oui, que je l’écoute. Elle demande si à cause ça, elle n’aurait plus le droit d’aller chez Mme H ? Je lui réponds qu’elle a toujours le droit de retourner chez Mme H, et qu’on a reçu l’autorisation de sortie pour le samedi qui arrive. Je lui dis que si elle a des questions, des peurs, des envies qu’elle n’hésite pas à en parler à l’équipe, qu’on est pas là que pour gronder, faire les devoirs…mais aussi pour l’écouter et répondre à ses questions.

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