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Définir la communication

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Par   •  13 Janvier 2014  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  913 Vues

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I. Comment définir la notion de communication ?

Polysémique cette notion est en outre ambiguë, alors que le terme d’échanges paraît plus facile à cerner. Il faut centrer la réflexion autour de la communication linguistique, mais opposer l’échange spirituel des idées, des sentiments aux échanges économiques c’est s’enliser dans les préjugés à propos du matériel et du spirituel. Dans la communication tout est matériel et tout est spirituel.

Il n’y a qu’à suivre l’étymologie latine, le verbe communicare signifie mettre en commun, rendre commun, faire part de quelque chose à quelqu’un ou, plus généralement, transmettre une qualité d’un objet à un autre. Par exemple l’aimant communique sa vertu au fer, un homme communique un renseignement. Les deux termes liés vont partager ou prendre part à quelque chose qui leur sera de ce fait commun. Dans l’Encyclopédie l’article communication est ainsi définie par Diderot : « La communication est commerce réciproque »

Ce commerce se fait-il toujours sur un même plan d’immanence et en interaction comme le suppose la définition de Diderot, ou bien le terme émetteur informe-t-il le récepteur en imposant une forme de façon unilatérale? Lorsque l’échange se fait dans la communication réciproque, comme pour l’interlocution, le mode de l’intersubjectivité où les participants sont interactifs et de même niveau domine. C’est souvent le cas dans la communication interpersonnelle, dans le face à face où se joue la reconnaissance des consciences. Au contraire, la « communication-information » revêt souvent un caractère de prescription normative, elle fait passer ce qui doit être reçu, assimilé. C’est une communication sans retour qui s’inscrit dans une relation de pouvoir et de domination.

Les définitions de l’usage courant insistent sur l’ambivalence du mot communication qui désigne aussi bien l’action par laquelle se transmet quelque chose que le résultat de cette action : communiquer a pour effet de produire une communication, comme l’on dit à propos des discours que l’on tient devant une assemblée savante ; situation de « communication de groupe ». Il s’agit alors du message en tant qu’information portée à la connaissance de ceux qui vont le recevoir et, on l’espère, l’interpréter. Mais l’ambiguïté du terme se fait jour quand il prend le sens de « communication de masse », notamment à propos de ce qu’on désigne par le terme de « mass-medias ». Sur quoi met-on l’accent ? Est-ce sur l’action de faire passer un message ou bien sur le résultat de cette opération qui s’achève ainsi et qui n’appelle aucune réponse. La différence est d’importance, la communication humaine se distingue de la communication mécanique des transmissions entre choses, par le fait de son inachèvement. Si le récepteur entretient un lien de réciprocité avec l’émetteur, il est tout aussi actif et maintient ouvert indéfiniment l’échange possible, même dans l’écoute silencieuse. « La communication profonde veut le silence » dit Georges Bataille. Car la réception d’une parole, quel que soit le moyen par lequel elle nous parvient, est une activité de l’esprit.

C’est un lieu commun de critiquer la communication de masse. Existe-t-elle seulement ? L’idéologie techniciste (que je distinguerai des théories de l’information et de la communication) la présente comme l’ensemble des moyens techniques servant à diffuser des messages écrits ou audio-visuels à un public de plus en plus large et de plus en plus hétérogène ; c’est ce qu’on nomme « la com. » Ainsi font les publicistes et les conseillers en communication des responsables politiques ou dirigeants d’entreprises. S’adressant à une foule innombrable et indéfinie (même quand le public est « ciblé ») ils n’attendent évidemment aucune réponse, mais bien souvent la réalité des comportements dément cette prétention. Le public ne répond pas aux attentes, ne vote pas, ne consomme pas, ne se comporte pas comme il devrait le faire s’il avait « compris » le message. Communication défaillante, erreur de communication entend-on sans rire.

Mais ce serait accorder beaucoup de crédit à ce genre de calculs que de reprendre les arguments d’une soi-disant critique de « la com. » dans la mesure où elle part du même présupposé que les manipulateurs d’opinion : la stupidité du « grand public », euphémisme actuel pour cacher le mépris traditionnel envers la populace ou la plèbe. C’est pourtant une vérité d’expérience que « l’homme pense » ! Ainsi tout homme normalement doué sait-il déjouer les petits calculs des technocrates qui font bien mauvais usage des techniques de communication.

Pour définir efficacement la communication, il faut analyser les échanges de paroles. La communication langagière structure donc tout acte de communication, ce qui change le point de vue adopté sur la communication. L’idée d’une communication directe et transparente, des pensées immatérielles sans passer par un médium est une illusion. Toute communication se fait par un canal, au moyen d’un code ou d’un langage. Il faut donc faire passer le communicable par des moyens de communications ; en cela, et seulement sous cet aspect, communiquer des idées, des sentiments exprimables n’est pas foncièrement différent de transmettre des marchandises ou des cadeaux : il faut les transformer en signes communicables et les faire passer par un canal

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