LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Distribution de la parole

Commentaire de texte : Distribution de la parole. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Décembre 2014  •  Commentaire de texte  •  787 Mots (4 Pages)  •  734 Vues

Page 1 sur 4

2. Une distribution de la parole qui rythme la scène

La distribution de la parole est très étudiée : Koltès travaille la variation dans le rythme pour tenir le spectateur en haleine.

La scène repose sur deux tirades symétriques.

La longue tirade de Mathilde est interrompue par la fausse sortie des protagonistes à mi-scène : cela crée une sorte derebondissement dans l’action et le mouvement.

Puis le rythme s’accélère avec la stichomythie.

La cohésion de l’ensemble est assurée par le mouvement d’amplification autour du mot défier.

Transition : Cependant la pièce n’est pas uniquement action et mouvement. Il s’agit d’un théâtre engagé, social : les deux protagonistes, bien individualisés, incarnent deux visions du monde, deux façons de le percevoir.

II. Adrien : un homme de la tradition

1. Un homme tourné vers le passé

Adrien emploie des mots (l. 10 : « il y a peu de temps encore… ») et des temps verbaux qui renvoient au passé (l. 13, 44).

On perçoit à travers ses répliques l’importance qu’a pour lui la « mémoire » (l. 45 : « en mémoire de lui ») ;

Il a le culte des ancêtres, notamment du père.

2. Un homme plein de préjugés, une pensée unique

Il a une vision sectaire des rapports hommes-femmes : « Tu n’es qu’une femme » marque son mépris ou du moins son sentiment de supériorité.

Ses préjugés se marquent dans ses valeurs : la famille (champ lexical très présent) ; le statut social et économique (son « chiffre d’affaires »).

Il donne la primauté au groupe, dont il prend la défense : il n’utilise pas le je mais le nous, ou le pluriel (« les gens honorables »). Il semble ne pas avoir de pensée autonome ; la scène souligne son conformisme moral et social.

3. La morale de la punition

Son vocabulaire, le plus souvent à teneur morale et négatif, est significatif de son éthique fondée sur la punition : il a recours au champ lexical de la faute [exemples], de la condamnation [exemples] et de l’exclusion [exemples].

4. Violence verbale et veulerie

Sa violence contraste avec sa veulerie, sa lâcheté.

Le ton d’Adrien est celui de la violence : la brutalité des mots (des insultes comme « pauvre folle » ou des termes réalistes comme « cracher ») s’allie au rythme emporté de ses répliques qui reposent parfois sur des anaphores (« à genoux… », « pour qui… ? »).

Sa veulerie est sensible dans son style qui abonde en questions rhétoriques (et non en affirmations), qui recourt au conditionnel modalisateur (irréel du passé : « tu aurais été bannie » et irréel du présent : « on te cracherait ») ; ses formulations sont souvent indirectes, cauteleuses.

III. Mathilde : une hallucinée révoltée, 

tournée vers l’avenir et l’action

Mathilde est tout l’opposé : le contraste des tempéraments se double d’une opposition sur la conception de la vie.

...

Télécharger au format  txt (6.2 Kb)   pdf (107.2 Kb)   docx (10.7 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com