Discours d'éloquence sur le harcèlement.

Mesdames, Messieurs, bonjour.

Permettez-nous de commencer notre discours avec ce témoignage. Ana confie : « A force d'entendre que je ne valais rien et que j'étais inutile, j'ai fini par y croire vraiment et j'ai failli y laisser la vie. Ça s'est imprimé dans mon esprit comme une évidence ; mais oui, puisqu'elles le disent et que personne ne proteste, alors c'est vrai, elles ont raison. »

Et vous à la place d'Ana, n'auriez-vous pas aimé que quelqu'un vous défende ?

Le harcèlement scolaire est un problème sérieux qui peut arriver n'importe où, à n'importe qui, à n'importe quel moment. Il peut prendre plusieurs formes ; verbal (insultes, moqueries) , social (rumeurs répandues, tentatives d'isoler la victime des autres) et physique (là je pense que tout le monde voit ce que c'est). En bref, c'est une volonté de la part de ou des agresseurs de nuire et de faire souffrir.

Nous avons un rêve, c'est de vivre dans un monde où tout le monde accepterait ses différences et les différences des autres, tout le monde accepterait les autres tels qu'ils sont, un monde où la tolérance envers autrui ne serait pas une qualité mais une normalité. Un monde où personne ne se soucierait du regard des autres et ferait ses choix dans l'indifférence du jugement, cela ne serait que dans son propre intérêt. Un monde où chaque individu aurait confiance en lui et n'aurait plus à se cacher derrière un masque.

L'augmentation de l'utilisation des réseaux sociaux a également développé le cyberharcèlement, c'est à dire la publications de photos ou de messages déshonorants ou dégradants, le harcèlement par SMS, mails,etc..

Les méthodes employées par les harceleurs sont nombreuses, mais la relation entre les victimes et les agresseurs est toujours la même : celle d'un dominant et d'un dominé.

Et si les agresseurs devenaient les victimes penseriez-vous qu'ils continueraient de détruire des vies juste par pure plaisir ? Je ne pense pas.

Le harcèlement scolaire est une violence insidieuse, souvent invisible, qui peut créer de réelles souffrances chez ceux qui en sont victimes.

En France, le harcèlement scolaire concerne environ 10 à 15% des enfants et des adolescents scolarisés. Selon le site du Ministère de l’Éducation Nationale, 15% des collégiens ne se sentiraient pas en sécurité au sein même de leur établissement scolaire. Mais les chiffres ne sont pas une exactitude et ils sont rares, faute d'études sur le sujet.

Cela s'explique d'une part par le fait qu'il y a une certaine honte chez la plupart des personnes victimes de harcèlement scolaire d'en parler et d'une autre part car quand elles le font, elles ne sont bien souvent pas prises au sérieux.

Si Ana avait été votre sœur, votre cousine, votre petite-amie ou juste une simple amie, seriez-vous resté là à ne rien faire, en la laissant être détruite intérieurement et se faire réduire à néant ?

Protester... c'est exactement ce que nous faisons. Nous ne voulons plus que cela arrive. C'est un peu utopique, dit comme ça, mais personne ne mérite de vivre ce genre de choses. On peut tous éviter que des vies soient brisées. Cela commence par faire comprendre aux autres que harceler, se moquer ou insulter quelqu'un sans raison, ce n'est pas « cool » et cela ne rendra personne plus fort, au contraire. On peut tous intervenir quand cela se passe sous nos yeux, ne pas rester statique, rester là à ne rien faire, parce que rompre le silence c'est cela qui fait toute la différence. Il ne faut pas laisser le harcèlement devenir une banalité.

...