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Le discours de la méthode

Cours : Le discours de la méthode. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2012  •  Cours  •  486 Mots (2 Pages)  •  1 546 Vues

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Le Discours de la méthode (deuxième partie) fait remarquer que nous avons été enfants avant que d’être hommes. Cette lettre en donne l’illustration. Elle nous découvre des pensées dont nous sommes incapables de rendre compte. Ce sont même des pensées que nous ne savons pas avoir, autrement dit inconscientes. Certes elles ne sont inconscientes que dans le sens où elles sont latentes, non dans celui où elles seraient refoulées. Elles ne sont pas conflictuelles avec les pensées de la conscience, elles peuvent aisément être rendues conscientes. Il est pourtant vrai que leur passage à la conscience a un rôle libérateur à jouer, au moins dans le cas où elles sont critiquables. Une catharsis en est rendue possible : le penseur qui les pensait sans savoir qu’il les pensait en était asservi. Les sachant maintenant, il peut ne plus aucunement les penser et s’en libérer. Cependant dans le cas où elles sont légitimes il peut aussi les avouer d’autant plus sereinement qu’elles sont source des affections les plus capables de donner le bonheur.

Certes il peut y avoir une injustice à aimer les gens intelligents et bruns davantage que les gens intelligents et blonds ! Mais il faut s’y résoudre. Les gens qui présentent tel mérite suffisant pour les faire aimer légitimement sont si nombreux que nous ne pouvons manifestement entretenir de relation amicale ou amoureuse avec tous. Nous devons bien nous résoudre à accepter une part de hasard dans les relations humaines. Elles ne peuvent être fondées entièrement sur la raison. Il y a une part de rencontre dans l’amour. Et ce qui fait que la rencontre a lieu c’est, bien plus que ses conditions matérielles (être au même lieu au même moment), la secrète affinité qui porte l’un vers l’autre. On peut douter de l’opportunité d’une inclination qui porte vers une qualité physique (cf. supra), toujours discutable parce qu’elle n’est peut-être fondée que sur un préjugé. Les changements de la mode le montrent assez. On peut se rapporter pour en juger, par exemple, au catalogue de Don Giovanni. Nous ne pouvons d’ailleurs être assurés que la personne dont nous chérissons les qualités du corps, chérira réciproquement celles du nôtre. 

Mais on ne peut douter que l’inclination qui nous porte vers une qualité de l’esprit soit une bonne chose. Ce qui la distingue en effet de la précédente c’est que les personnes qui aiment la finesse ont de l’amitié les unes pour les autres, que celles qui aiment la sincérité ont de l’amitié les unes pour les autres, etc., bref que les qualités de l’esprit, parce qu’elles sont aimées chez les autres en même temps que cultivées chez soi, sont la cause d’un amour réciproque. Si l’amour d’une qualité physique me porte à aimer une personne qui en retour m’aime aussi, ce n’est que le résultat d’un hasard. Par contre l’inclination vers une qualité d’esprit crée les conditions d’un amour mutuel. Là se trouve la raison pour laquelle elle doit être suivi

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