D.R. Marcel Carné

D.R.

Un film de Marcel Carné (1953, noir et blanc), sur un scénario et des dialogues de Charles Spaak, d’après le roman d’Émile Zola, avec Simone Signoret (Thérèse Raquin), Raf Vallone (Laurent), Sylvie (Mme Raquin mère), Jacques Duby (Camille Raquin).

1 h 45 min

mardi 28 mars 2006, 22 h 00

--------------------------------------------------------------------------------

Le film

Camille Raquin, homme de piètre envergure, a épousé sa cousine Thérèse, qui n’est pas heureuse avec lui. Thérèse est vendeuse à la mercerie que tient sa tante et belle-mère, laquelle ne jure que par son fils. Un soir, Raquin, soûl, est ramené par un camionneur italien, Laurent, qui devient l’amant de Thérèse. Laurent n’a qu’une envie : sortir Thérèse de cette condition misérable.

Carné, contemporain de Renoir qui a adapté La Bête humaine, réalise en 1953 Thérèse Raquin, tiré du roman éponyme de Zola. L’œuvre prend quelque liberté, ne serait-ce que par sa transposition à l’époque contemporaine du film, mais elle demeure une riche mise en scène qui oscille entre drame psychologique, tragédie et film policier. Les personnages, « brutes humaines » chez Zola, se muent en victimes d’une banale histoire d’amour qui tourne mal. Carné a ainsi su préserver l’œuvre littéraire tout en s’affranchissant d’un réalisme trop fidèle et trop en décalage avec le cinéma contemporain.

Pistes à suivre

[Français, 2de et 1re]

Genre et registre : de la tragédie à la tonalité tragique

La tragédie place les protagonistes dans des situations extrêmes où le héros est sommé d’agir.

Recenser les protagonistes (Camille, Thérèse, Laurent et Riton le Marin) et définir celui d’entre eux qui justifie au mieux la tragédie. Les éléments filmiques (gros plan sur les visages, zoom, contre-plongée et accompagnements sonores) mettent en exergue le caractère ultime des actions. Définir ces actions tragiques et montrer comment Carné traduit la tragédie en images. Dresser le schéma actantiel du film pour justifier le tragique.

Considérant que les personnages de la tragédie sont soumis au destin et à la fatalité, commenter la scène de la mort du marin et le dernier plan du film. Il peut être utile de montrer comment le refrain quasi anaphorique du marin qui agit « pour s’associer à une fabrique de vélos » annonce cette fin tragique. Mettre en parallèle cette mort tragique avec le propos : « On a fait connaissance (avec la chance) ; j’espère qu’on ne se quittera plus. »

De nombreuses allusions sont faites à l’enfance, la condition sociale et la vie maritale de Thérèse : les repérer et montrer en quoi cette dernière est vouée au malheur, au sacrifice.

...