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Commentaire du texte Bulle Unam Sanctam

Note de Recherches : Commentaire du texte Bulle Unam Sanctam. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2014  •  4 140 Mots (17 Pages)  •  2 402 Vues

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« Le roi ne meurt pas en France », cet adage célèbre est absolu, il repose sur une métaphore, en effet, le roi aurait deux corps, celui mystique et celui physique, ainsi, même si la personne en fonction autrement dit le roi décède, l'institution restera, l'État demeure et un autre roi le remplacera. Cela marche aussi pour l'Église, le pape est comparé au roi or, les deux comme leurs institutions sont en réalité très distinctes. L'adage cité perd de son importance dès lors que l'Église exerce aussi un pouvoir qui va concurrencer celui de l'État, certes le roi ne meurt pas en France en raison de la continuité et de la permanence de l'État mais le pape pourrait prendre le dessus sur lui.

Boniface VIII ou Benedetto Caetani de son vrai nom est devenu pape de l'Église catholique romaine en 1294 jusqu'à sa mort en 1303. Il a fait suite au pape Célestin V, il l'aurait fait emprisonné et donc l'aurait obligé à démissionner. Ce pape est connu comme l'ennemi du roi Philippe le Bel. En effet, ce pontife voulait élever le pouvoir de l'Église au dessus de celui de l'État. Les tensions entre les deux personnages étaient très fortes, leurs règnes a été marqué par ces conflits entre le pouvoir spirituel et temporel.

Ce pape célèbre pour son tempérament impulsif et sa force a rédigé la fameuse bulle « Unam Sanctam » en date du 18 novembre 1302. Cette bulle pontificale qui fut lancée à l'occasion d'un concile de prélats français réunis à Rome prône la supériorité des papes sur les rois. Durant tout son règne, le pape Boniface VIII a proclamé cette suprématie de l'Église sur l'État, ainsi, toute personne devait se soumettre au souverain pontife.

Une bulle pontificale ou papale est une lettre apostolique d'intérêt général portant le sceau du pape.

Le pape rédige un document écrit en forme solennelle qui constate et authentifie un fait, ici, dans la bulle « Unam Sanctam », le pape confirme et certifie la suprématie de l'Église sur l'État. La bulle s'applique à l'ensemble des fidèles. Le mot bulle est un synonyme de décrétale qui est une décision papale sur une consultation donnée sous forme de lettre et qui fait jurisprudence.

La bulle qui est d'intérêt public généralement est opposé au bref apostolique qui est un document envoyé directement à une personne à titre privé. On distingue plusieurs types de bulles. Ainsi, il peut y avoir des bulles doctrinales qui peuvent prendre différentes formes. On a l'encyclique qui est une lettre adressée par le pape à tous les évêques ou encore la lettre apostolique qui s'adresse au contraire à un particulier ou à titre de lettre ouverte pouvant être à la fois de nature publique ou privée. Il y a aussi les bulles d'excommunication qui sont des règles générales accompagnées d'un interdit.

Ainsi, on constate un accroissement des pouvoirs de l'Église, la chrétienté médiévale est marquée par une vraie institution exerçant une puissance certaine. L' Église a pour chef le pape mais il y a aussi une administration entre les clercs, les diocèses ou encore les monastères qui ont été les premiers à transmettre le savoir au début de l'époque médiévale, des écoles épiscopales ont même été crées. L' Église comportait aussi des conciles qui étaient des assemblées d'évêques et de théologiens, qui décide des questions de doctrine et de discipline ecclésiastique et qui rendaient des canons. On peut aussi citer les décrétistes qui étaient des professeurs de droit canonique, en effet, ce dernier était aussi enseigné ce qui confirme encore son importance.

En 1219, une bulle appelée « Super Specula » a été promulguée par le pape Honorius III qui interdisait l'enseignement du droit romain, ainsi, on peut aussi voir que le droit canonique avait une influence sur le droit romain. Elle a également son propre vocabulaire, en effet, dans une bulle d'excommunication, le pape utilisait la formule « fulmine » qui signifiait le fait de lancer la foudre.

Du IX au XVIème siècle, durant les temps médiévaux, la place accordée aux droits savants est sans compter essentielle. Les droits savants sont celui romain et celui canonique, on retrouve dans ces droits dit aussi universels l'opposition entre l'Église et l'État. Lorsque l'on parle de ces deux droits, le Ius Commune qui signifie le droit commun est cité. A l'époque féodale, nous ne connaissions que le droit romain ou germanique autrement dit le pouvoir du roi, en effet, la Gaule était contrôlé pour l'essentiel par le roi des francs Clovis, or, il n'était pas concurrencé par l'Église. Cependant, ce roi connu a été le premier des barbares à être fidèle à l'Église de Rome. Il s'est d'ailleurs fait baptisé en 498. Ainsi, jusqu'aux temps médiévaux, le droit canonique qui est le droit de l'Église s'est peu à peu développé, il a connu son apogée au XIIIème siècle, avec le Corpus Juris Canonici qui est composé de 4 recueils en particulier celui de Gratien datant de 1240 qui fut un monument comparable au Digeste de Justinien au VIème siècle. Boniface VIII a également demandé de réunir les décrétales pour formé « les sextes » en 1298 qui fait aussi parti du corpus qui a constitué le droit canonique de l'Église. Ainsi, à partir du XIIIe siècle, on constate une réelle concurrence entre le droit romain et le droit canonique autrement dit entre le droit de l'État et de l'Église. Le roi et le pape se partage des compétences mais il est difficile de savoir ce qui appartient au droit laïc et au droit canon, la distinction entre les deux n'est pas évidente. Les deux pouvoirs ont des domaines qui leur sont propres mais parfois, ils s'affrontent concernant une certaine attribution alors qu'auparavant, cela était sans conteste le droit romain qui était omniprésent, désormais, le droit de l'Église est prépondérant, les juridictions de l'Église ont ainsi des compétences très étendues.

La bulle « Unam Sanctam » du 18 novembre 1302 est comparé à une sorte de constitution. En effet, elle détermine l'interaction des pouvoirs spirituel et temporel comme le fait une constitution à notre époque. La bulle de Boniface VIII dispose des rapports entre l'Église et l'État en mettant en avant la supériorité de la première sur le deuxième.

En s'appuyant sur la prépondérance du droit canonique à l'époque médiévale, la question qui se pose concerne la manière dont ce droit prend le dessus sur tout le territoire et

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