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Aria

Lettre type : Aria. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2013  •  Lettre type  •  2 638 Mots (11 Pages)  •  784 Vues

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Aria était une adolescente qui aimait avoir une vie rythmée et organisée. Chaque matin de la semaine, l’alarme stridente de son iPhone tirait Aria du sommeil à six heures tapantes. La jeune fille s’accordait en général cinq minutes de repos supplémentaires, où elle restait enfouie sous sa couette, les yeux fermés, à compter les tic-tacs de l’horloge qui résonnaient dans sa chambre. Lorsqu’Aria comptait la trois-centième seconde, elle sortait du lit. Elle arrangeait la couette, tapotait les oreillers et se dirigeait vers la salle de bains, où, été comme hiver, elle allumait le chauffage. Aria prenait ensuite une douche de trois minutes dix, le temps que durait sa chanson préférée. Lorsqu’elle sortait de la cabine de douche, elle aimait dessiner sur le miroir embué qui se situait au-dessus du lavabo. Puis, elle s’habillait, toujours avec grand soin, se maquillait et essayaient de dompter ses cheveux couleur auburn qui tombaient en une cascade de boucles jusqu’au milieu de son dos. Il était en général six heures vingt quand elle sortait de la salle de bains. Elle descendait ensuite dans la cuisine, où elle déjeunait un bagel tartiné de beurre de cacahuètes, un bol de café et un verre de jus de pomme. Ensuite, la jeune fille préparait son lunch pour le midi. Elle se faisait un sandwich, jambon, fromage et tomate, qu’elle accompagnait d’une bouteille d’eau aromatisée au citron, et d’une pomme. Quand tout cela était fini, il était environ six heures quarante. Aria avait ainsi le temps de se laver les dents, et de préparer son sac. Chaque matinée de l’année scolaire se déroulait de la même manière, dans le même ordre, en respectant les horaires.

A sept heures, Aria quittait son domicile, vérifiant deux fois si la porte était bien fermée, et elle partait pour le lycée. Elle descendait Regency Lane, tournait à gauche dans Dymond Road, traversait Fairlawn Avenue puis Crestfield Avenue. Là, son chemin croisait comme chaque matin celui d’un garçon qui était dans le même grade qu’elle, mais à qui elle n’avait jamais adressé la parole. Silencieusement, ils marchaient l’un derrière l’autre. Puis, ils longeaient Dowden Park, et leurs chemins se séparaient. Aria coupait à travers le parc, suivant Crane Boulevard, tandis que le garçon continuait tout droit. Traverser le parc était la partie qu’Aria appréhendait le plus, mais cela lui permettait de gagner quelques minutes sur son trajet. Libertyville était considérée comme une ville tranquille, sans histoire, où il faisait bon vivre, mais tout le monde savait qu’il valait mieux éviter de traîner dans le parc lorsqu’il faisait sombre. Or, lorsqu’Aria y passait, il était sept heures dix, et le jour n’était pas encore levé. L’adolescente accélérait alors le pas, même si depuis trois ans qu’elle prenait ce chemin, elle n’avait jamais croisé personne. Lorsqu’elle sortait du parc, elle ressentait toujours une sorte d’apaisement, de n’avoir pas fait de mauvaise rencontre. Elle continuait à suivre Crane Boulevard, puis tournait à gauche dans Dawes Street. Cette rue-là était très empruntée par les étudiants de Libertyville High School, et Aria finissait généralement le chemin avec d’autres personnes qui étaient dans le même grade qu’elle. Elle remontait alors cette grande rue pendant une dizaine de minutes, jusqu’à arriver à West Park Avenue. Cette route était la plus dangereuse de la ville. Les voitures circulaient à grande vitesse, et les étudiants devaient se dépêcher de traverser pour éviter de se faire renverser. Une fois le passage traversé, Aria tournait à gauche, et elle finissait par arriver à Libertyville High School, à sept heures vingt-cinq.

Elle filait jusqu’à son casier, attrapait ses livres pour la journée et partait pour sa journée de cours. Aria enchaînait les cours, sans pause. Littérature américaine, chorale, arts plastiques, français. Puis, à onze heure trente, elle se rendait à la cafétéria, où elle avalait son repas en dix minutes, avant de courir jusqu’à la piscine du lycée, où elle nageait jusqu’à midi et demi. Ensuite, elle passait son après-midi à somnoler en cours d’histoire américaine et de psychologie. Elle finissait les cours à deux heures et demie, et partait nager avec son équipe de natation pendant deux heures. Et elle rentrait chez elle, épuisée, faisant le chemin inverse de celui qu’elle avait fait le matin même. La vie d’Aria était ainsi réglée comme du papier à musique. Elle n’aimait pas que les choses sortent de l’ordinaire. Tous les jours, elle avait ses habitudes. Mais cette vie bien réglée devait forcément connaître un changement, et cela finit par arriver.

Ce lundi matin de novembre, le réveil sonna mais Aria était déjà éveillée depuis plus d’une heure. Elle était restée allongée dans son lit, enfouie sous sa couette, le visage pressé contre l’oreiller. La jeune fille ne cessait de se ressasser ce qu’il s’était passé, ce samedi soir précédent. Elle s’en voulait, d’être allée à cette soirée. Finalement, lorsqu’elle décida de tirer un trait sur ce qu’il s’était passé, elle se rendit compte qu’il était six heures douze, et qu’elle était en retard sur son rituel quotidien. Lorsqu’elle enleva le grand t-shirt qui lui servait de pyjama, Aria manqua s’évanouir. Sa poitrine était marbrée de bleus, qui descendaient jusqu’à son nombril. Dans son dos, des traces de griffures formaient des lignes rouges et sur ses cuisses, des plaques rouges étaient apparues pendant la nuit. Aria essaya de frotter les bleus apparus sur sa poitrine, dans l’espoir de les faire disparaitre, mais à peine eut-elle posée la main dessus, qu’une douleur cuisante lui fit monter les larmes aux yeux. Elle prit une douche rapide, et s’habilla de façon à ce qu’on ne voit pas les bleus. Seulement, ces derniers remontaient très haut, et Aria dût boutonner son chemisier jusqu’en haut pour camoufler ses blessures. Elle se maquilla et décida de sauter l’étape du petit déjeuner, l’heure de partir se rapprochant dangereusement. Durant tout le trajet, elle luttait contre la douleur que lui arrachait chaque mouvement pour marcher. Cette douleur n’était pas seulement physique, mais également bien ancrée dans sa tête, puisqu’elle lui rappelait ce qui s’était passé samedi soir. Elle passa sa matinée de cours à lutter contre le sommeil. Après sa pause déjeuner, où pour la première fois depuis trois ans, elle avait dû payer dix dollars pour pouvoir manger le repas immonde que préparait la cafétéria, puisque la jeune fille n’avait pas eu le temps de préparer son lunch, ce qu’elle regretta amèrement en mâchonnant le sandwich au fromage fondu caoutchouteux qui lui servit de repas, Aria se dirigea vers les vestiaires de la piscine

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