Analyse du No Country For Old Man (pas de pays pour un vieil homme) de Ethan Coen et Joel Coen

ANALYSE STYLISTIQUE :

Dans l’analyse stylistique nous allons nous intéresser au montage et à l’espace. On voit que ce film utilise de nombreux effets pour décrire l’espace, le montage est particulier avec des effets qui poussent le spectateur à penser certaines choses.

Pour ce qui est du montage, dans No Country for Old Man le montage est parfois particulier, il va faire penser certaines choses, alors qu’en vrai il en est tout autre.

Nous allons étudier la séquence où Anton recherche l’argent que Llewelyn a récupérée sur les lieux d’un règlement de compte entre trafiquants de drogue mexicains. Llewelyn est dans un motel, alors qu’Anton, un tueur froid et mécanique, arrive avec un détecteur servant à détecter l’argent. Anton est dans une chambre et Llewelyn dans une autre. Le montage permet de montrer parallèlement Moss et Chigurh, le premier en train de récupérer l’argent qu’il avait caché dans le conduit d’aération et le second se préparant à aller récupérer la valise contenant les billets (plans : II.67, 68). On constate que le premier prépare sa défensive et cherche à se protégé où à fuir alors que l’autre se prépare à l’offensive. Par la suite on voit Anton s’approcher d’une chambre. Le montage en parallèle nous porte à croire qu’il s’agit de celle de Llewelyn. Le spectateur a donc peur pour celui-ci jusqu’au moment où Chigurh ouvre la porte et où l’on s’aperçoit qu’il s’est trompé de chambre et qu’il s’agit en fait de celle de trafiquants mexicains, qu’il va par ailleurs tuer. Dans cette séquence le montage en parallèle joue un rôle important et créé l’angoisse du spectateur, qui jusqu’au dernier moment pense que Llewelyn va se faire trouver par Anton.

On peut voir pareil montage quand Ed Tom Bell retourne sur les lieux du meurtre de Llewelyn. On voit par le trou de la serrure cassé que les deux hommes se sont vus, par l’intermédiaire du montage, toujours en parallèle, on les voit chacun d’un côté de la porte (cette fois-ci Anton est sur la défensive). On pense alors jusqu’au dernier moment qu’ils vont se rencontrer, mais finalement quand le chérif ouvre la porte Chigurh n’est pas là.

On peut donc dire que dans ce film le montage contribue à faire monter la pression aux yeux du spectateur.

No Country for Old Man se distingue aussi par les procédés stylistiques nombreux permettant de découvrir l’espace et le décrire.

On peut observer tout au long du film que les champs-contre-champs ainsi que les raccords de regards sont très fréquents. Ces procédés stylistiques permettent aux spectateurs de mieux connaître l’espace, le cadre dans lequel se déroule la scène. Le hors champs montre ce qu’on ne voit pas dans l’image.

Nous allons par exemple étudier la scène où Anton se rend dans une station-service. On peut y voir un champs-contre-champs, souvent on voit les personnages durant leurs répliques. Cela permet de situer les protagonistes dans le cadre en l’occurrence Anton et le pompiste. Cela permet aussi de voir l’expression faciale des personnages au moment où l’un parle. Dans cette scène l’expression faciale du pompiste est très importante puisqu’elle nous permet de voir sa peur et son désappointement. Ce champ-contre-champ permet aussi de situer la distance entre le pompiste et Chigurh, la distance entre deux personnages dans une conversation montrant la proximité sociale entre les deux. À ce moment, on voit qu’ils sont assez éloignés pour ne pas être vu comme des proches, mais pas trop pour montrer l’importance de leur conversation et mettre de l’intensité dans celle-ci. Ils sont notamment séparés par le comptoir, ce qui montre qu’il existe une barrière entre les deux hommes, en effet le pompiste ne comprend pas ce que Anton veut, ce qui constitue une barrière à la conversation. Les raccords de regards sont aussi nombreux, comme par exemple quand le pompiste regarde le papier déposé par Chigurh sur le comptoir (plans I.36, 37). Ces raccords de regards nous permettent de placer les objets dans la pièce. Ces raccords mettent aussi l’accent sur ce qui est important, comme par exemple quand ils regardent la pièce de monnaie sur laquelle le pompiste sans le savoir a joué sa vie. On voit également un peu de hors champ dans cette séquence, parfois Anton parle mais on voit seulement le propriétaire de la station-service, ce qui accentue l’importance de son expression du visage face à ce que lui dit Chigurh.

On voit souvent de tels procédés tout au long du film, cette séquence représente bien la stylistique du film.

ANALYSE STRUCTURALE

Dans l’étude de la structure du récit de No Country For Old Man, nous étudierons le développement et la conclusion, avec une séquence de la partie compétence et l’autre qui constitue l’épilogue.

La première séquence étudiée se situe dans le développement, dans la partie compétence. On y trouve Ed Tom Bell et son collègue arrivés dans une maison pour l’enquête en rapport à un règlement de compte entre trafiquants. Arrivés à la maison il n’y a personne, Anton est parti peu avant leur arrivée.

Cette séquence démontre du retard qu’a Ed au début de sa quête, il doit retrouver Chigurh qui a tué l’adjoint, un autre homme et qui recherche à tuer Moss. Ils arrivent après Anton, mais pas très longtemps après, le chérif boit un lait comme Anton auparavant, ceci montre parfaitement le retard du chérif sur l’homme qu’il recherche, le plan du shérif, de face, dans le canapé en train de boire le lait rappel celui sur Anton dans la même action quelque temps plus tôt (plan III, 15). Il y a également une interaction entre Ed et son collègue, il lui donne des informations et Ed réfléchit, leur enquête se fait en interaction. Les deux policiers acquièrent du savoir lors de cette séquence

Par le fait qu’il y ait acquisition de savoir, interaction, et retard dans cette séquence on peut en déduire qu’elle appartient à la compétence. Elle représente très bien cette partie du développement.

Sinon la conclusion et la compétence commencent à partir du moment où le shérif quitte la maison et où l’enquête commence. La césure débute quand Moss se réveille après la fusillade avec Anton. Elle se termine quand Carson repère la valise ou il y a l’argent des trafiquants au bord du fleuve. La conclusion s’achève quand la femme de Moss part en taxi avec

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