Analyse de situation infirmier

1. Présentation du service

J’ai réalisé durant le semestre 2 un stage de 10 semaines dans un EHPAD.

L’établissement accueille 73 résidents invalides à degré fluctuant, pris en charge par deux équipes de jour et de nuit. La cadre de santé régit et coordonne chaque équipe constituée de 2 IDE, 5 AS et 4 ASH en service de 12h.

Il intervient aussi des libéraux (médecins généralistes et spécialistes, orthophonistes, psychologues, psychomotriciens, kinésithérapeutes) et une animatrice.

En collaboration avec le personnel, les sœurs augustines complètent l’exercice de tâches polyvalentes : gérer le matériel sanitaire (protections contre l’incontinence, alèses, gants de toilette, serviettes, bassines…) et le linge des résidents, participer aux activités de divertissement et des offices religieux…

1. La situation

Mme S est âgée de 86 ans. Elle est mariée et mère de 2 enfants.

Elle intègre l’EHPAD en 2017 suite à des chutes répétées à son domicile.

J'accompagne les résidents en salle à manger pour le déjeuner. Mais, l’aide-soignante m’avertit que Mme S refuse de quitter sa chambre.

Je m’approche de Mme S assise devant la fenêtre de sa chambre. Elle semble agacée par ma présence. Néanmoins, j’aborde le motif de son opposition. Mme S m’apprend souffrir de nausées et de douleurs cardiaques.

Je l’interroge sur la fréquence et l’intensité de ses maux. Elle est triste et anxieuse. Elle exprime son désarroi en raison de l’absence de son mari ce matin. Elle me confie qu'ils devaient se retrouver aujourd'hui à midi.

Je rassure Mme S et je tente de la convaincre de toutefois descendre en salle à manger.

Elle insiste pour se reposer dans sa chambre.

Alors, je rapporte un plateau repas à Mme S. Elle me remercie de mon geste.

Repérer les causes permet d’orienter sa conduite de soin.

Mme S. ne présente aucun trouble alimentaire. Dans sa situation, j’associe ce refus à son état douloureux et à ses angoisses.

Confronter aux plaintes de Mme S. : Quelle est l’attitude à adopter?

J’ai observé : les changements de comportement (grimaces, cris, gémissements…) de l’individu sont un indicateur à l’évaluation de douleurs. Mme S. semble éreintée et manifeste de l'inquiétude quant à la disparition de son mari. Avachie sur son fauteuil, elle s’exprime sur un ton las et faible. J’ai écouté puis échangé avec la résidente pour instaurer un climat serein et une bonne relation soignant-soigné.

Comment prendre en charge la douleur ?

Transmettre des informations claires et pertinentes aux AS et à l’IDE sert à assurer le suivi de soins. Dans cette optique, j’ai identifié l’origine du refus de Mme S. : un affaiblissement de son état physique et moral. Cependant, définir le palier de douleur était difficile par mon manque de connaissances et d’expérience.

Utiliser un outil d’évaluation aurait permis d’améliorer ma pratique : l’échelle numérique (niveau de 0 à 10) est simple et adaptée à la résidente.

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