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Synthese

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Par   •  20 Janvier 2016  •  Dissertation  •  905 Mots (4 Pages)  •  1 655 Vues

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Synthèse : l’homme est-il dirigé par les objets ?

Le développement des moyens de communication entraîne une multiplication des types de supports publicitaires. Affiches, magazines, radio, télévision, Internet, le consommateur est désormais constamment exposé à des publicités lui vantant les mérites des derniers objets à la mode. Dans pareille société de consommation, l’homme est-il dirigé par les objets ? Pour répondre à cette question, nous étudierons des extraits de la « Théorie de la consommation » (1970) de Jean Baudrillard et des Pensées pour moi-même (IIe s. ap. J.-C) de Marc-Aurèle, les chansons « Les Choses » (2001) de Jean-Jacques Goldman, et la photographie SeoWoo and Her Pink Things (2005) de JeongMee Yoon. Nous verrons ainsi d’abord que les objets entraînent l’insatisfaction, puis que les objets ont une fonction de représentation avant de voir qu’ils incarnent une certaine domination.

L’homme est de par sa nature éternellement insatisfait. Les objets se multipliant sans cesse, à une vitesse folle, l’homme est forcément malheureux, car il cherche à tout posséder. Comme l’explique Jean Baudrillard dans « Théorie de la consommation » (1970), « [le désir] est insatiable parce qu’il se fonde sur le manque, et que c’est ce désir à jamais insoluble qui se signifie localement dans les objets et les besoins successifs » (l.35-37). L’homme est malheureux de ne pas posséder quelque chose. Il fait donc en sorte de se le procurer, mais une fois le désir de possession assouvi, au lieu de parvenir à la quiétude, l’homme ressent un nouveau manque. En effet, dans notre société de consommation actuelle, les publicitaires font en permanence en sorte de jouer sur la nécessité de posséder le dernier produit à la mode. Les innovations technologiques se succèdent à une vitesse folle. Au bout de quelques mois, le dernier smartphone que tout le monde s’arrachait devient obsolète. L’homme est alors poussé à en acheter un nouveau, et ainsi de suite il desire ce que l’on ne peut pas avoir. C’est pourquoi « on comprendra qu’il ne puisse jamais y avoir de satisfaction accomplie » (Baudrillard, l.46).

La société de consommation a érigé une nouvelle norme : « C’est plus ‘je pense’ mais ‘j’ai » donc je suis » comme le chante Goldman dans « Les choses » (2001). Il faut donc posséder pour exister. C’est en tout cas sur cette idée que jouent les publicitaires. Si vous n’avez pas la dernière montre à la mode, vous ne pourrez pas vous réaliser en tant qu’individu : « Les choses me donnent une identité » (Goldman). Les hommes cherchent à posséder pour prouver quelque chose, pour établir leur place au sein de la société : «  les objets ne sont plus du tout liés à une fonction ou à un besoin défini. Ils répondent à la logique sociale ». (l.13-15) (Baudrillard). Ainsi une personne ayant dépensé plusieurs centaines d’euros dans le dernier smartphone donnera l’impression de pouvoir se le permettre et donc d’avoir réussi dans la vie. La possession d’objets envoie des messages aux gens qui nous entourent. L’homme se transforme en une véritable vitrine, victime de la société de consommation.

La société actuelle est caractérisée par la domination des objets. L’homme en est devenu esclave. Petit à petit, il les a laissés entrer dans son quotidien, sous couvert d’un gain de confort, et a laissé derrière lui une partie de la liberté. Servitude et objets sont donc liés. Les parents sont les premiers concernés. Matraqués par les publicités qui leur promettent que leurs enfants ne pourront pas être heureux sans le dernier jouet à la mode, ils cèdent aux caprices de leurs bambins et les couvrent d’objets. On le voit sur la photographie de la coréenne JeongMee Yoon SeoWoo and Her Pink Things. Cette dernière représente une petite fille dans sa chambre rose, entourée de divers objets tous de couleur rose. Le sol et les murs de la chambre sont remplis. Le terme « multiplication » qui figure sur la page témoigne bien de l’impression de profusion qui s’en dégage. De plus, les objets nous formatent. On voit ici que tout est rose : cela crée des stéréotypes de genre dès le plus jeune âge : une petite fille joue à la poupée, cuisine, s’occupe des tâches ménagères, etc. Les jouets orientent notre comportement social futur. Au IIe siècle après J.-C, l’empereur romain Marc-Aurèle mettait déjà en garde dans ses Pensées pour moi-même contre la domination des objets, invitant l’homme à se questionner sur leur sens profond pour être capable de s’en détacher : « Toutes les fois que les choses te semblent trop dignes de confiance, mets-les à nu, rends-toi compte de leur peu de valeur et dépouille-les de cette fiction qui les rend vénérables » (l.10-13).

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