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Commentaire littéraire : tirade de Clytemnestre dans l’acte IV, scène 4, d’Iphigénie

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Par   •  15 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 861 Mots (8 Pages)  •  3 354 Vues

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Commentaire littéraire : tirade de Clytemnestre dans l’acte IV, scène 4, d’Iphigénie 

Intro : 

        Jean Racine est un auteur du 17eme siècle qui a écrit de nombreuses tragédies classiques. En 1674, Racine publie Iphigénie. L’extrait que nous allons étudier est l’acte IV, scène 4. Il s’agit d’une tirade de Clytemnestre qui s’adresse à Agamemnon dans laquelle elle exprime sa colère vis-à-vis du sacrifice de sa fille. C’est pourquoi nous nous demanderons comment Racine nous montre la volonté de Clytemnestre à protéger sa fille, Iphigénie. Nous verrons qu’il le fait à travers la violence de l’argumentation et en faisant de Clytemnestre un personnage pathétique et tragique.

I] Une argumentation véhémente

1) Une attaque violente

Premièrement, Cly va attaquer Aga sur son sang, sur le fait que ce sacrifice ne soit pas lié à une obligation ou à un oracle mais plutôt à une malédiction familiale. C’est pour cela qu’elle utilisé les termes « race funeste » (v.1) et le précise en disant « le sang d’Atrée et de Thyeste » (v.2). Cette attaque est matérialisé par deux insultes en début de vers : « Bourreau » (v.3) et « Barbare » (v.5). Cly accuse son mari d’assassin. À l’hémistiche des vers 3 et 4, les mots « mère » et « fille » sont utilisés pour inscrire cette horreur du sacrifice dans cette malédiction familiale. De plus, deux oxymores choquants sont employés en fin de vers : « horrible festin » (v.4) et «heureux sacrifice » (v.5). Chacun fait référence à une horreur choquante qui amène un père à sacrifier sa fille mais aussi qui amène un père a peut-être faire manger sa propre fille à sa mère. À partir du vers 8, les séries de questions rhétoriques commencent. Ce sont les armes de Cly pour pousser Aga dans ses retranchements. Le sacrifice serait aussi lié à une accusation de ruse « artifice » (v.6). Aga ferait semblant d’être attristé. Le 2e argument de Cly est qu’Aga n’aurait pas résister à cet ordre de sacrifier sa fille, il n’y a aucune trace de cet résistance. Toutes les questions rhétoriques de Cly demandent de prouver la véritable tristesse d’Aga. À travers ces interrogations, Cly nous fait comprendre que rien ne témoigne visiblement que Aga ne souhaite pas sacrifier Iphigénie et le fasse malgré lui : « feindre à nos yeux une fausse tristesse » (v.9). Dans les vers 12 à 14, nous pouvons noter une anaphore : « quel flots de sang », « quel débris », « quel champ ». Cette résistance aurait du se matérialiser par un véritable combat. Cly l’accuse donc de manquer d’amour : « votre amour voulu la sauver » (v.16).C’est une accusation vexante pour Aga. En effet, rien ne prouve qu’il aime sa fille. L’hyperbole « flots de sang », au vers 12, ici qui a bien le sens d’hémoglobine, est la seule chose pour Cly qui aurait pu démontrer le fait qu’Aga a vraiment tenté de résister. Au vers 7, « cet ordre inhumain » serait inhumain dans les deux sens car il viendrait des Dieux et serait contre les malheurs de l’humanité, contre la tendresse paternelle. L’idée de « souscrire » et de « traçant », au vers 7 et 8, est la manière dont Aga avait contracté une sorte de pacte. On est en dehors des lois de l’humanité. De surcroît, Cly l’insulte de « cruel » (v.16). Il n’a aucun égard ni pour sa Iphi ni pour sa femme. Au vers 14 et 15, Cly est une figure de témoin, c’est une personne qui peut déterminer l’innocence et le degré d’amour d’Aga et refusera le silence jusqu’à la fin : « me prouver » (v.15) et « me condamne au silence » (v.14). Depuis le début, Cly accuse clairement Aga de manquer d’amour et d’humanité. Dans un premier temps, il est le monstre qui descend d’Atrée et dans un second temps, il est monstrueux car il ne peut pas prouver l’amour qu’il porterait à sa fille.

2) La remise en question des raisons du sacrifice

Deuxièmement, Cly va revenir sur la décision de l’oracle. Tout d’abord en remettant la compréhension de cet oracle avec cet anaphore : « un oracle fatal » (v.17) et « un oracle » (v.18). Cly va mettre le doute sur cette oracle dans la compréhension en répétant le verbe « dire » ce qui laisse à penser qu’il y a une mauvaise interprétation : « dit-il tout ce qu’il semble dire » (v.18). De plus, il lui paraît impossible que les Dieux demande qu’un innocent soit sacrifié. On ne peut demander « un juste ciel » d’être juste. Au vers 19, le terme «sacrifice» est remplacé par le « meurtre ». Ceci est une mise en doute de l’oracle car il est impossible que les Dieux demande qu’un innocent soit sacrifié. Ce serait donc plus un sacrifice mais un meurtre. Le 2e élément est qu’il ne serait pas juste qu’Iphi soit sacrifier pour un crime qu’Hélene a commis. Cly donne des ordres à son mari pour qu’il aille chercher une victime qui soit plus digne de ce sacrifice. Cly propose alors, au vers 22, qu’on aille chercher à Sparte la fille d’Helene et Ménélas. Elle sous-entend la faute de « sa coupable moitié » au vers 24. Elle sous-entend aussi que c’est la faute de Ménélas car il est « trop épris » de son amour pour sa femme. L’oracle est peut-être mal compris mais il est surtout impossible que les Dieux demandent un sacrifice injuste. Donc s’il y a un crime et qu’il faut se racheter auprès des Dieux alors ce n’est pas le sang d’Iphi qui pourra racheter ce crime puisque c’est le sang de l’innocence mais c’est le sang de ceux qui ont commis la faute, c’est-à-dire Ménélas et Helene. Dans les vers 25 à 28, Cly se fait passer elle et son mari pour des victimes. Ce n’est pas à Aga et sa femme de payer pour ce qu’elle qualifie de crime d’Helene et Menelas. Nous avons dans le vers 28, une opposition entre les deux hémistiches : « payer sa folle amour » et « du plus pur de mon sang ». En effet, l’amour de Menelas est trop démesuré pour sa femme et il faut répandre l’hémoglobine. D’un côté, nous avons le crime, de l’autre, nous avons la pureté. Elle met en doute la valeur d’Helene en utilisant des termes méprisant : « cette Hélène » v.30 et « cet objet de tant de jalousie » v.29. La 1er faute de cette dernière est qu’elle « trouble et l’Europe et l’Asie » v.30. La répétition de « et » donne de l’ampleur aux perturbations qu’elle apporte. Au vers 31, elle remet en cause  le mérite d’Helene, est ce que elle mérite tout ceci : « un prix digne ». Elle va nous prouver que non. Helene est un objet de honte car elle fut plus d’une fois infidèle. Cly rappelle le mariage secret, elle rappelle « un hymen clandestin » v.36. Elle utilise le terme « nœud fatal » au vers 33, pour parler du mariage actuel qui va causée et la guerre de Troie et la mort de sa fille. Elle va évoquer ce mariage caché de manière insistante en servant d’une hyperbole : « Calchas mille fois vous l’a dit » v.35. Elle va surtout évoquer la naissance d’un enfant qui serait un bien meilleur prix à payer pour apaiser les Dieux. Helene est donc coupable à plus d’un titre, c’est un dissimulatrice. Cela prépare le dénouement de la pièce. Le « mais » au vers 39 met en doute les raisons pour lesquelles Aga veut sacrifier sa fille. Cly accuse Aga ne pas faire cela pour des bonnes raisons. La vrai raison est en anaphore : « cette soif de règner » v.41, « l’orgueil » v.42 et « tous les droits de l’empire » v.43. Cette longue phrase donne de  l’ampleur à l’ambition d’Aga. C’est cette insatiable soif de pouvoir qu’il l’amènerait à commetre ce sacrifice. L’hybris, la faute la plus impardonnable pour un grec est cette démesure qui conduit Aga à oublier toutes les règles d’humanités. Cly insiste bcp sur cela : « rien » v.41, « vingt rois » v.42 et « tous » v.43. Elle fait de ces intensifs des véritables Dieux : « cest à ces Dieux que vous sacrifez » v.44. Aga éprouverait de l’orgueil à être capable de mettre à mort sa propre fille avec l’oxymore : « mérite barbare » v.46. Le sacrifice de sa propre fille deviendrait une gloire. S’il consent de sacrifier Iphi, c’est pas pour son frère mais pour lui-même. Au vers 48-48, il fait le sacrifice pour lui meme pour montrer à ses ennemis qui voudrait disputer son pouvoir qu’il recule devant rien : « et vous voulez par ce prix […] peut disputer votre place». Cly va jusqu’à insinuer qu’il est loin de reculer devant l’horreur, c’est une volonté de sa part de sacrifier Iphi : « vous courez le payer » v.49. Ca l’arrange car cela lui assurerait le pouvoir sur quiconque. Iphi serait sacrifié pour ses propres interets. Ses interets sopposent à la tendresse naturelle que doit lié une fille à son père : « est ce donc être père » v.51. Au vers 51, « ah toute ma raison » semble mimer la détresse de Cly, il n’y a pas de logique à ce sacrifice. Du vers 53 à 56, il y a une hypotypose. Nous y voyons la douleur d’Iphi. Du vers 57-60, il y a aussi une hypotypose. Cly imagine dans quelles conditions aurait lieu le retour sans sa fille. Nous y voyons la douleur de Cly : « et moi », « je », « je ». Du vers 53-60, le but est de suciter l’horreur d’Aga et sa compassion devant la douleur de Cly. Pour montrer toute l’horreur du sacrifice, Cly va insiter sur le caractère sanglant et physique : « coeur palpitant », « œil curieux » comme ci elle était encore en vie. Il y a aussi de l’ironie tragique dans ce passage. L’idée de la mère qui amène sa fille à son mariage (fleurs, prêtre, foule) mais le mariage est enfaite un sacrifice. C’est une douleur insupportable pour elle, elle ne peut pas supporter repartir seule.

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