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Commentaire composé Caligula acte IV scène 14

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Par   •  25 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 504 Mots (7 Pages)  •  13 488 Vues

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Commentaire de texte : Caligula, Camus

Caligula est une pièce de théâtre en quatre actes, publiée en 1944, et écrite par Albert Camus. La pièce raconte l'histoire de Caligula, un empereur fou en se basant sur des faits historiques. Mais Camus fait de Caligula un personnage torturé, un héros de l'absurde avec Meursault, héros de l'Etranger, et Sisyphe, du Mythe de Sisyphe. Ces trois textes forment ce que Camus appelle le cycle de l'absurde, où il développe sa thèse de l'absurde en montrant que la vie humaine est absurde, réflexion qui débouchera sur l'idée de révolte contre cette absurdité.

Le héros de la pièce, Caligula, à pris conscience de l'absurdité de la condition humaine à la mort de sa sœur et maitresse Drusilla. Ce moment marque son basculement vers la folie : il compte se substituer au destin en humiliant et en tuant gratuitement. Cette folie donne naissance à une révolte qui va se solder par la mort de l'empereur dans la scène que nous allons étudier.

Le passage est la scène finale de la pièce, scène qui marque la prise de conscience de l'absurdité de son existence et de ses actions par Caligula, mise en scène par un dialogue avec son reflet dans le miroir. Cette réflexion sera interrompue par l'arrivée de la conjuration et le meurtre de Caligula et de son confident.

Nous nous demanderons donc quelles sont les fonctions de cette scène finale.

Pour y répondre, nous étudierons d'abord le dialogue de Caligula face à son reflet, puis nous nous intéresserons à la dimension tragique de la mort de Caligula.

L'accessoire le plus important de cette scène est évidemment le miroir. Il sert à instaurer un dialogue entre Caligula et lui même, il personnalise la folie et le dédoublement de personnalité du héros : les didascalies, comme ses paroles, le soulignent bien : « il recule un peu, revient vers le miroir » de même que les jeux de scène qu'il effectue face au miroir comme s'il était face à quelqu'un : « il tend les mains vers le miroir », « je tends mes mains et c'est toi que je rencontre » le pronom « toi » fais ici référence à lui même, à son reflet. Durant ce monologue il y a donc un jeu sur les pronoms de la première et de la deuxième personne du singulier, ces deux pronoms qui désignent tous deux Caligula : « Je sais pourtant, et tu le sais aussi. »

Ce dédoublement et ce dialogue face au miroir et face à lui même permettent d'exprimer les sentiments de Caligula face à la mort imminente et attendue. Tout d'abord, Caligula exprime sa peur, il reconnaît simplement en entendant « des bruits d'armes », « j'ai peur » et, tout aussitôt, le dégoût que cela lui inspire : « Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l'âme. » Lui qui a méprisé pour leur lâcheté ceux qu'il a condamnés à mort, retrouve cette même lâcheté en lui, il ne vaut pas mieux. Il est donc totalement sincère. Face à la mort, il se voit comme un homme parmi les autres et cela le plonge dans un profond désespoir. Il s'ensuit un abandon plus facile à la mort qui l'attend puisqu'elle mettra fin à tout : « Mais cela ne fait rien. La peur non plus ne dure pas. Je vais retrouver ce grand vide où le cœur s'apaise. » il attend donc avec impatience le calme qui va venir après la tempête. Ces sentiments se traduisent par un jeu de scène particulier : « S'agenouillant et pleurant » : cette didascalie montre que Caligula est démuni et il se met à genoux comme pour se soumettre à quelque chose mais « il tend les mains vers le miroir » : cela montre que l'empereur ne croit pas en une puissance supérieure et qu'il sait qu'il doit se reprocher à lui, ou a son double tout ce qu'il lui arrive.

Ensuite, en face du miroir, il fait un constat simple et froid: il a échoué dans sa quête qu'il dit lui même impossible. La lune, qui symbolise cette quête ne sera jamais apportée par Hélicon :« Hélicon ne viendra pas… ». La réponse à cet appel, que se donne Caligula avec la répétition de la négation absolue « rien », le marque bien. Il prend conscience qu'il n'aura jamais la lune, il comprend que l'impossible restera impossible.

Ce face-à-face avec lui-même lui permet cependant d'analyser les raisons de son échec : « Tout a l'air si compliqué. Tout est si simple pourtant. Si j'avais eu la lune, si l'amour suffisait, tout serait changé. » Caligula comprend tout seul l'impossibilité et il la souligne en opposant simple et compliqué : il combine simplement avec des choses impossibles comme avoir la lune. En effet si des choses impossibles étaient d'autres choses

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