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Le héros du roman francophone arabe entre modernité à Paris et retard dans le pays natal

Commentaire de texte : Le héros du roman francophone arabe entre modernité à Paris et retard dans le pays natal. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 124 Mots (5 Pages)  •  621 Vues

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La littérature francophone maghrébine met l’accent sur le côté ténébreux de Paris. La séparation de la terre natale est une phase traumatisante pour les protagonistes des romans. Entre le monde maghrébin et le monde parisien un très grand écart s’établit. En quittant son pays natal, le personnage affronte un nouvel espace qui lui est étranger. Paris s’avère pour certains une terre de promesses à travers l’infinité des possibilités offertes aux protagonistes au sein d’un milieu civilisé par rapport à leurs villages souffrant de la négligence et du retard. Pour d’autres Paris est un espace urbain agité où l’on se trouve prisonnier d’une architecture où il manque les valeurs de l’intimité. On passe d’un espace caractérisé par l’immensité, le calme et la sérénité à un espace cloîtré et agité.

Tahar Ben Jalloun met en évidence dans Les Yeux baissés le contraste entre deux mondes, le premier est un village désertique, envisagé en tant qu’un monde figé, dominé par l’ignorance et la superstition et le deuxième, Paris, présenté en tant que monde de modernité, animé par son activité et son grouillement. Fatima, personnage principal de son roman, essaie de vivre positivement le passage d’un milieu calme et primitif à un milieu perturbant par son agitation mais qui porte l’espoir de mener une vie meilleure. De même pour le roman L’Hypothèse de Dieu où Mohed Altrad nous présente le contraste entre la nature désertique où les bédouins de la Syrie mènent une vie rudimentaire et l’espace civilisé à Paris.

Mohed Altrad met l’accent sur le grand écart entre l’espace parisien civilisé et travaillé par l’homme et l’espace sauvage ancré dans la grandeur de son passé :

Rien ici qui puisse évoquer les plateaux chaldéens. Il [y] régnait (…) une espèce de mesure profondément humaine, accordant la nature et la terre, les forêts, les rivières, à l’activité de l’homme qui s’opposait aux étendues ouvertes de sa terre natale, ces grands espaces de passage qu’avaient hantés tant de civilisations ici .

L’espace ouvert évoqué par les mots et les expressions « plateaux », « étendues ouvertes », « grands espaces » mettent l’accent sur le déploiement de l’espace désertique dépassant toute limite imposée par l’homme pour donner libre court à la fusion de l’homme dans la création divine :

… des villages millénaires s’égrènent dans un éblouissement architectural fait de formes et de volumes insérés pleinement à la rocaille alentour .

De Deirez-zor (…) baignée depuis des milliers d’années par l’Euphrate, le voyageur remontant vers le Tigre s’attend à traverser le paradis terrestre de la Genèse, le pays où se fixa Noé à peine sorti de l’arche .

La forme architecturale dans les villages désertiques respecte la création cosmogonique et produit des modèles conformes aux éléments qui les entourent. Avec « insérer » se révèle la tendance de l’homme à s’attacher à la terre, à en faire partie intégrante. L’insertion dans l’espace est liée aussi à un attachement à un temps sacré, « villages millénaires », « des milliers d’années », « la Genèse ». Même les éléments composant cet espace sont sacrés « le Tigre », « l’Euphrate », ils sont un prototype céleste : « Selon les croyances mésopotamiennes, le Tigre a son modèle dans l’étoile Anunît, et l’Euphrate

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