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Gil Blas de Santillane

Commentaire de texte : Gil Blas de Santillane. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 954 Mots (8 Pages)  •  1 953 Vues

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Commentaire du Livre 4, chapitre 3, 5 et 6.

        On a un passage de récit inséré du chapitre 3 au chapitre 4. C'est pour cela qu'il y a un trou dans l'aventure d'Aurore de Guzman. L'aventure d'Aurore (non celle de Gil Blas), c'est Aurore qui mène son histoire, elle en informe Gil qui ne vient là que pour lui servir d'aide, de témoin, de spectateur mais il n'est pas au premier plan. C'est l'une des choses pour laquelle on va pouvoir dire que Gil Blas n'est pas un héros picaresque, il ne mène pas les actions, il n'en est que le témoin indirect, distancié. Aurore est tombée amoureuse d'un certain Don Luis Pacheco et elle a l'intention de conquérir son cœur. Pour le conquérir elle va se déguiser en homme et prendre le costume de Don Félix Mendoce, afin de mieux le connaître, pour l'approcher, sans être dans sa position de femme et de proie potentielle, elle va pouvoir le côtoyer tel qu'il est vraiment et non pas tel qu'il est en présence d'une femme. Elle ne peut pas le faire directement, en tant qu'Aurore parce qu'il lui plaît, c'est impossible à l'époque. Là elle arrive à Salamanque et constate qu'il y a un obstacle car on lui révèle que Don Luis est engagé dans une relation sentimentale avec une certaine Isabelle. Le déguisement d'Aurore, le plan, la manipulation, va consister à éliminer cet obstacle. Aurore déguisée accuse Isabella d'infidélité à Don Luis, elle va dire à Don Luis « moi aussi je suis avec Isabella, elle m'envoie des lettres également ». Ils vont rompre ensemble de cette jeune femme qu'ils pensent qu'elle les trompe. Tout cela se finit par un mariage. Elle est face à un homme qui est un manipulateur constant, court de femme en femme ; il est impliqué dans une histoire avec une autre. En se métamorphosant, elle le ramène à des sentiments constants et vrais : le mariage à la fin.

        Notre problématique va porter sur la théâtralité car nous avons un jeu de rôle venant des personnages. L'histoire d'Aurore, les chapitres 5 et 6 sont une réécriture d'une pièce de théâtre. Le fait que ce soit adapté d'une pièce de théâtre ça va se marquer dans le texte, on affaire dans le texte à une petite pièce, Lesage nous résume en 12 pages une comédie espagnole, comédie matrimoniale type. Il y a cette intrigue de comédie réécrite mais il y a aussi des insertions romanesques.

I. Du théâtre dans le roman.

1) Une petite pièce.

        C'est une pièce de théâtre littéralement et en plus c'est une pièce où un personnage joue un rôle pour en manipuler un autre. Que reste-t-il d'une pièce de théâtre quand on en fait un chapitre de roman ? Il reste une espèce de petite pelote de fil d'intrigue. Ça va très vite, les scènes s'enchaînent très rapidement dans ces chapitres. Quand Aurore présente son projet à Gil à la fin du chapitre 3, le vocabulaire de l'invraisemblance se multiplie, il est omniprésent. Les termes qui apparaissent c'est extravagant, bizarre, fou, étourdir, entraîner. Vocabulaire de la folie, de la passion amoureuse, du vertige c'est dans un tourbillon assez invraisemblable que nous allons être entraîné à partir du chapitre 5. Un jeu où on risque sans cesse de perdre de vue qui on est réellement. Le texte résume beaucoup la pièce et la pièce elle-même raconte rapidement une histoire d'amour, elle va vite par nature, le genre théâtral fait que les choses doivent se passer rapidement car il y a une unité de temps. Aurore décide de brusquer l'aventure à la page 214, elle brusque les choses et le mariage lui-même semble précipité. Entre temps dans les chapitres on peut voir les scènes successives, on a systématiquement l'entrée et la sortie des personnages. On peut suivre les scènes dans les chapitres successifs. Monologue programmatique car elle l'annonce, son objectif est un objectif théâtral. On a vraiment affaire à une succession de scène où à chaque fois on y note l'entrée des personnages, la teneur des choses, l'intrigue etc. Sur une scène de théâtre on verrait systématiquement le travestissement (on voit la fille déguisée en homme), alors que Lesage est obligée de désigner son héroïne avec un certain nombre de périphrase, celle qui revient le plus souvent c'est ''le faux Mendoce'', il prend quelque chose de visuel et le traduit dans un texte écrit et ça nous pose un certain nombre de problème. Par ailleurs Lesage dans cette intrigue de théâtre insert de façon pas toujours artificielle,des passages qui sont pour le coup d'une logique narrative qui sont essentiellement des passages de satyres.

2) Les insertions romanesques.

        On a au début du texte l'épisode de la mort du père d'Aurore qui est une nouvelle victime de cette satyre des médecins qui vident le sang de leur patient. Comme c'est au début du chapitre on ne se rend pas compte du passage satyrique. Mais c'est plus net au début du chapitre 6, page 215, où on a insertion : Gil Blas part se promener et il assiste à une scène. Aurore et Don Luis ne regardent pas cette scène il n'y a que Gil Blas qui regarde et c'est une critique qui concerne Lesage et ses proches. Il compense sa petite taille par une force de volonté plus explicite que la normal.

II. La comédie amoureuse.

1) Comment détruire une rivale.

        Un jeu dont la récompense est le mariage à la fin. Jeu qui fait une victime, c'est le personnage d'Isabelle, ce passage-là fait l'objet d'une évaluation morale qui nous amène à prendre nos distances vis à vis de Don Luis et Aurore. L'inconstance chez Don Luis ne semble pas être un problème, c'est plutôt quelque chose présentée comme preuve de son charme. (Les hommes infidèles sont des séducteurs). L'infidélité d'une femme va être sévèrement punie. La jeune fille qui nous a été présenté comme très amoureuse étant violemment rabaissée par une lettre de rupture très humiliante qui nous est donnée dans le texte. Le procédé est tellement cruel que Gil Blas prend ses distances avec lui et qu'il propose une explication à Isabelle qui va lui permettre de surmonter cette étape difficile. Aurore ne sort pas grandit de ce procédé, Isabelle demande quel démon le pousse à faire ça quand elle découvre cette lettre de rupture. Le démon c'est Aurore. Elle rappelle d'ailleurs en intertextualité interne, ce qu'a fait Don Mathias qui a lui aussi mené un jeu stupide et cruel à base de fausse infidélité, il a prétendu que la maîtresse de l'un de ses proches lui avait écrit des lettres. Sauf que dans son cas ça a mal tourné puisqu'il a été mener en duel par cet homme et tué. Aurore se conduit aussi mal que l'avait fait Don Mathias ; il y a un écho avec ce chapitre-là.

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