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Analyse linéaire de "histoire de Gil Blas de santillane"

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Par   •  13 Juin 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 461 Mots (6 Pages)  •  2 644 Vues

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– analyse linéaire –

alain-rené lesage, histoire de gil blas de santillane, livre I, chapitre 1

        Le roman d’apprentissage est un genre littéraire romanesque né au XVIIIè siècle. Celui-ci a pour thème le cheminement d’un héros, souvent jeune, qui atteint progressivement l’idéal de l’Homme accompli et cultivé. Ainsi, le dramaturge et romancier français Alain-René Lesage écrit en 1715 le roman d’inspiration picaresque L’histoire de Gil Blas de Santillane. Ce roman autobiographique raconte les aventures de Gil Blas, fils d’un écuyer et d’une femme de chambre, dans l’Espagne du XVIIè siècle. Ce dernier devient serviteur de différents personnages et débute alors son ascension sociale, devenant domestique jusqu’à secrétaire du premier ministre espagnol. Dans l’extrait de l’incipit étudié, la présentation du personnage principal est faite à travers la narration de son enfance.

Par conséquent, nous pouvons nous demander en quoi le récit de la formation du héros chez un maître peu qualifié, l’affirmation de sa personnalité et son départ permettent à l’incipit de remplir son rôle.

Afin de le savoir, nous verrons dans un premier temps son premier apprentissage chez son oncle, puis l’affirmation de ses traits de caractère pour terminer sur son départ.

I- son apprentissage chez son oncle -> l.1 à 11

Les premiers instants du récit concernent la formation du jeune Gil Blas, placé chez son oncle Gil Perez comme l’indique la première ligne : “il me prit chez lui dès mon enfance, et se chargea de mon éducation" (l.1). Le héros raconte son histoire a posteriori comme l’indique le passé simple utilisé. Ce procédé du roman-mémoires à la première personne permet de révéler rapidement les principaux traits de caractère du narrateur-personnage. De cette manière, il souligne d’emblée son intelligence par les commentaires de son entourage : “je lui parus si éveillé, qu’il résolut de cultiver mon esprit” (l.1 et 2). Ce premier enseignement est la lecture, indiqué par le vocabulaire littéraire “il m’acheta un alphabet et entreprit de m’apprendre lui-même à lire” (l.2 et 3), qui est un pilier de l’évolution intellectuelle et morale. Son esprit critique est par la suite sous-entendu à travers sa présentation peu flatteuse de son oncle, commençant à la ligne 3 : “ce qui ne lui fut pas moins utile qu’à moi ; car, en me faisant connaître mes lettres, il se remit à la lecture, qu’il avait toujour fort négligée”. La situation est alors comique. En effet, son tuteur ne maîtrise pas la matière qu’il enseigne alors que cette discipline est censée être indispensable pour un ecclésisatique. De plus, par l’outil de comparaison, ce dernier est présenté comme étant plus ignorant que l’enfant dont il est le maître. Cet apprentissage semble alors être celui de l’oncle plus que celui de Gil Blas puisque l’on est seulement informé de l’aboutissement de son travail assidu par la locution prépositionnelle “à force de s’y appliquer, il parvint à lire couramment son bréviaire” (l.4 et 5). Des précisions sur le milieu dans lequel a grandi le protagoniste sont par la suite indiquées par la remarque ligne 6 "c'eût été autant d’argent épargné pour lui”, qui informe que l’argent y était une préoccupation caractéristique du héros picaresque. Le portrait dénigrant de Gil Perez reprend. En effet, l’interjection ainsi que l’utilisation de l’adjectif “pauvre” (l.6) dans les exclamations “hélas ! le pauvre Gil Perez !” (l. 6 et 7) indiquent que le narrateur éprouve de la pitié bienveillante pour son maître. De la même manière, l’emploi de l’adverbe “peut-être” (l.7) et d’un commentaire entre parenthèses “car je n’avance pas cela comme un fait certain” (l.7 et 8) peut signifier que le narrateur se moque de l’église en insinuant qu’il pourrait exister un ecclésiastique encore plus incompétent que son oncle, qui ne sait pas parler un mot latin, la langue de la Bible. Cela vient alors renforcer le caractère critique de Gil Blas et le comique ressenti. La description de son premier maître s’achève par la confirmation qu’il n’a aucun véritable talent pour sa profession. En effet, celui-ci n’a pas obtenu son statut par son intelligence mais grâce à l’action de religieuses, indiqué par la proposition subordonnée relative “il le devait uniquement à la reconnaissance de quelques bonnes religieuses dont il avait été le discret commissaire” (l. 9 et 10).

II- l’affirmation de ses traits de caractère -> l.12 à 20

Ainsi, ne pouvant pas parfaire l’apprentissage de son élève à cause de son manque de compétences, l’oncle doit mettre son neveu sous la responsabilité d’un maître plus savant et apte que lui. Comme nous l’indique l’adverbe intensif “plus” (l.13) dans le passage “il m’envoya chez le docteur Godinez, qui passait pour le plus habile pédant d'Oviedo". De plus, comme tout roman d’apprentissage, la précision spatio-temporelle s’inscrit dans le registre réaliste. De cette manière, les fruits de cette éducation sont cette fois-ci soulignés par le rapport logique de cause à conséquence : “je profitai si bien des instructions qu'on me donna, qu’au bout de cinq ou six années, j’entendis un peu les auteurs grecs et assez bien les poètes latins” (l.13 à 15). Il peut alors enfin s’épanouir dans son apprentissage. Par conséquent, certains de ses traits de caractère vont s’affirmer. En effet, il semble doté d’une grande curiosité et d’une assiduité indiquée dans le passage “je m’appliquais aussi à la logique, qui m’apprit à raisonner beaucoup” (l.15). Par ailleurs, son assurance et son enthousiasme se manifestent dans son goût pour la “dispute” (l.16), plus précisément les débats philosophiques impromptus, comme l’informe l’emploi d'hyperboles et de phrases exclamatives “quels gestes ! quelles grimaces ! quelles contorsions ! nos yeux étaient pleins de fureur, et nos bouches écumantes” (l.18 et 19). Ce dernier se trouve également être autodérisoire à travers la proposition subordonnée relative “on nous devait plutôt prendre pour des possédés que pour des philosophes" (l.19 et 20). La description de l’état d’esprit du héros est alors approfondie. Cela permet ainsi au lecteur d’être au plus près du personnage et de faire illusion de vraisemblance.

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