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Commentaire la forge l'assomoir

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Par   •  7 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  2 034 Mots (9 Pages)  •  2 407 Vues

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[INTRODUCTION] (Première approche du texte) Emile Zola est le chef de file du naturalisme en littérature, dont l'oeuvre principale, Les Rougon-Macquart, est une vaste fresque en vingt volumes qui raconte l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire. (Présentation du texte) En 1877, paraît L’Assommoir, septième roman de la saga dans lequel Zola a « voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière dans le milieu empesté [des] faubourgs » et plus particulièrement l’histoire de Gervaise Macquart, dans le quartier misérable de la Goutte d’or à Paris. (Situation de l’extrait) Au chapitre VI, Zola décrit le travail du forgeron Goujet, dit « Gueule d’Or » qui forge un boulon sous les yeux de Gervaise, dont il est secrètement amoureux. Mais la peinture de l’ouvrier au travail dépasse la simple description d’un métier. (Problématique) Dès lors, nous nous demanderons en quoi le narrateur, sous le regard de Gervaise, transcende-t-il le réel ?  (Annonce du plan) Pour ce faire, nous montrerons comment Zola valorise le travail du forgeron puis dans une seconde partie, nous étudierons comment cet homme, hors du commun, divinisé, exprime son amour en travaillant.

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(Introduction partielle à la première partie : [I- la valorisation du travail du forgeron dépasse le projet réaliste.]) Fidèle à l’exigence réaliste, Zola se fait documentariste dans cet extrait. Il décrit avec précision un aspect particulier du travail de forgeron : la création d’un boulon de grande dimension.

Ainsi décomposés, Le lecteur peut reconstituer mentalement les gestes de Goujet, l’ouvrier forgeron, et l’effet produit. : «[il] ne se pressa pas, prit sa distance, lança le marteau de haut » ; « [Les talons de Fifine] s’enfonçaient dans le fer rouge, sur la tête du boulon, […] d’abord écrasant le métal au milieu puis le modelant par une série de coups… ». En opposition à l’intempérance ouvrière évoquée comme un leitmotiv dans l’ensemble du roman,   Goujet travaille dans la mesure et l’harmonie, au sein d’un équilibre parfait entre force et précision « à grandes volées régulières », dans un jeu « classique, correct, balancé et souple ». Il allie la maîtrise des gestes : « il ne se pressa pas », « avec une science réfléchie », la beauté et l’élégance des mouvements : « jeu [...] balancé et souple »,  la régularité : « à grandes volées régulières », « en cadence ».

On remarquera toutefois que se mêlent aux commentaires objectifs  tels que « Il avait le jeu classique, correct, balancé et souple ou « Il recevait en plein la grande flamme de la forge » des éléments de focalisation interne appartenant à Gervaise ; ceci permet à Zola de dépasser son  projet réaliste pour valoriser le travail de forgeron, anoblir le travail manuel. En effet, Le narrateur semble contaminé par le langage et les pensées de Gervaise. A travers ce que dit le narrateur, on comprend que c’est Gervaise qui compare Goujet à Bec-salé, un autre ouvrier de la forge, émoustillé par la présence féminine dans ce lieu hyper-virilisé : « Un homme magnifique» ou « une vraie figure d’or».  On reconnaît le langage populaire de l’héroïne de L’Assommoir et ses constructions syntaxiques proches de l’oral : « ce gaillard-là » ; « sans mentir » ; « avec ça » ; « Bien sûr, ce n’était pas de l’eau-de-vie ».  Ainsi, la description de l’ouvrier au travail passe par le regard de la femme qui se laisse progressivement séduire par cet homme qui travaille pour elle. Et C'est à Gervaise qu'on peut attribuer la comparaison « large à y coucher une femme en travers », comme l’expression d’un désir refoulé.

La valorisation de l’activité manuelle passe également par le traitement particulier réservé à l’outil. Loin d’être simplement la masse puissante que l’on peut imaginer, le marteau est comparé à une ballerine, parée de termes laudatifs tels que « dame noble», grâce à une métaphore filée de la danse ; l’artisan et son marteau, personnifié sous les traits d’une femme « Fifine » forment un couple exécutant une sorte de danse : « Fifine [...] s’enlevait, retombait en cadence, [...] conduisant quelque menuet ancien » « les talons de Fifine tapaient la mesure ». Le narrateur insiste sur le raffinement de cette danse, « un menuet » en l’opposant au très populaire, voire péjoratif « chahut de bastringue, les guibolles emportées par-dessus les jupes», la danse exécutée par Bec-salé, le rival putatif de Goujet auprès de Gervaise. Aussi noble qu’un danseur de cour de la Renaissance, Goujet fait corps avec son outil et effectue tout autant un travail de précision qu’un travail de force. Pour parachever l’entreprise de valorisation, on peut également voir dans le surnom donné au marteau, l’écho des noms glorieux que les chevaliers donnaient à leurs épées, telles Excalibur  pour le roi Arthur, ou Durandal pour le chevalier Roland. 

(Paragraphe de transition) Ainsi Zola dépasse le simple naturalisme qui se donne pour but de présenter objectivement « une tranche de vie » en glorifiant le personnage de Gouget, en dressant le portrait d’un héros au sens premier du terme, preux chevalier parti à la conquête de sa dame.   

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(Introduction partielle à la seconde partie) [II- le portrait d’un homme hors du commun qui exprime son amour en travaillant.] En effet, l’extrait se présente comme le portrait d’un homme, physiquement et moralement valeureux.

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