L'enseignement de la démocratie et la place de l'école dans la formation des futurs citoyens

Aujourd'hui, on se pose deux questions essentielles : la démocratie s'enseigne-t-elle, et quelle est la place de l'école dans la formation des futurs citoyens ?

Alors, la démocratie, ça s'apprend ? Absolument ! On ne naît pas démocrate, on le devient. Et c'est là que l'école joue un rôle crucial. La démocratie, c'est un ensemble de valeurs, de principes et de mécanismes qu'il faut comprendre pour pouvoir les appliquer et les défendre. Pensez à la liberté d'expression, à l'égalité des droits, au respect de l'opinion d'autrui… Ce sont des concepts abstraits qui nécessitent un apprentissage concret.

Comment l'école peut-elle s'y prendre ? D'abord, en enseignant l'histoire et le fonctionnement des institutions démocratiques. Il faut comprendre comment sont prises les décisions, comment fonctionne le système électoral, quels sont les droits et les devoirs de chacun. Pour enseigner la démocratie, il faut aussi enseigner à la politique, à l'Histoire, à l'actualité. Il faut détenir une culture riche afin d'avoir les éléments d'un esprit éclairé. Il est nécessaire d'avoir une vision objective de la réalité des dynamiques international et intra-national, afin de reconnaître les problématiques au sain de l'Etat démocratique. La citoyenneté  suppose également que l'on ait la perception d'un intérêt général qui forme l'esprit d'une communauté, son identité politique et sa constitution. Les citoyens sont donc capables d'appréhender ce qu'est un État et de ressentir les conflits d'intérêts entre ses membres et entre les nations. Ils possèdent cette perception d'eux même et de la communauté politique. L'école devrait permettre d'avoir ce recul vis -à -vis de la société, et donner des clés d'analyse indispensable pour le futur citoyen. Mais ce n'est pas tout ! La démocratie, c'est aussi une pratique. L'école est le premier lieu de familiarisation avec la collectivité et le vivre ensemble. L'école doit encourager la participation des élèves à la vie de l'établissement, par exemple à travers les conseils de classe, les élections de délégués, ou la mise en place de projets collectifs. Les élèves peuvent alors être confrontés à la force des actions collectives, mais aussi à la difficulté à être et à œuvrer ensemble, à communiquer, à aligner vision et mode d'action. L'école nous encourage donc à développer notre coopération et notre intelligence collective. Une société démocratique ne tourne pas autour du gouvernement, mais bien autour du peuple. La démocratie, selon la formule de Périclès, c'est « le gouvernement du peuple,par le peuple et pour le peuple ». L'enjeu est de concevoir le meilleur pour la communauté, à travers les multitudes des participations politiques accessibles. Les futurs citoyens doivent apprendre à faire alliance, car seul on ne va pas loin.

L'école c'est un lieu de vie. C'est un microcosme de la société, où l'on apprend à vivre ensemble, à débattre, à négocier, à faire des compromis. On apprend à respecter les règles de l'éthique et de la discussion. A écouter les autres et à respecter leurs opinions, même si on ne les partage pas. C'est là que l'on apprend à argumenter, à défendre ses idées de manière constructive. Mais aussi à élargir son point de vue en pensant à ce qui peut avoir du sens pour la communauté.

La formation des futurs citoyens ne se limite pas à l'acquisition de connaissances théoriques. Il faut aussi développer des compétences sociales et civiques, comme l'empathie, la tolérance, l'esprit critique, et le sens des responsabilités. Comme on le sait bien, les humains sont des animaux sociaux, et ils ont aussi besoin de se sentir en sécurité, de se sentir aimé, valorisé et respecté. Pour cela, il faut que chacun soit entendu et traité avec bienveillance, peu importe leurs différences ou leur vulnérabilité. Cet aspect du lien humain est au cœur de la vie collective. C'est d'ailleurs tout le contraire des codes de l'ancien monde qui broie les humains en les déconnectant de leur humanité. L'école devrait donc changer nos rapport au capitalisme, à notre vision compétitive ancrée et notre méfiance au sein d'un même écosystème. Il faut introduire un espace de bienveillance qui nous permettrait d'être plus humain, connecté à nos émotions, au vivant. Le sentiment d'appartenance à un rôle crucial dans ce processus de socialisation et de construction de la vie sociale et émotionnelle. L'école à donc ce rôle de création de lien entre les futurs citoyens et la vie collective, la société démocratique. Parler de relationnel et d'amitié, ce n'est pas seulement parler de sentiments et d'affects. C'est aussi parler politique, c'est parler de comment on structure nos sociétés. Aristote disait : "La démocratie est dérivée de l'amitié". Il disait aussi que "l'amitié à un rapport à la réciprocité". L'amitié à un rapport à l'échange, à l'égalité, à la création, à la convention, et donc à la démocratie. L'école doit encourager l'amitié. Cette politique pourrait créer une société beaucoup plus égalitaire,  où les gens auraient beaucoup moins de rapport à l'autorité et à la force.

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