Comment l’EP a-t-elle contribué à la formation du citoyen depuis la fin du 19ème siècle ?

Sujet : Comment l’EP a-t-elle contribué à la formation du citoyen depuis la fin du 19ème siècle ?

De tout temps, les nations ont toujours brillé de par les individus qui composaient leurs populations. En effet, c’est par les actes et les pensées de ses citoyens, qu’ils soient scientifiques, penseurs ou hommes politiques, qu’un pays existait sur la scène mondiale. L’école est donc l’un des moyens les plus utilisés pour former et éduquer les personnes. Ainsi, toutes les disciplines enseignées à l’école concourraient à ce même but : former un citoyen au service de sa patrie.

L’EP est une discipline scolaire qui est apparue dans les programmes scolaires avec la loi GEORGE du 27 janvier 1880, régie par des TO, qui vise différentes finalités, comme le développement moteur, cognitif et moral de l’individu, à travers différents supports et enseignée avec différentes DP suivant les périodes.

La formation du citoyen correspond à ce que vise les institutions en termes de comportements, de valeurs, de normes, de droits et de devoirs correspondant à l’époque le tout pour participer à la vie de la nation, du pays.

Un citoyen compétent est celui qui est capable d'expérimenter et de rechercher individuellement mais surtout collectivement des solutions nouvelles pour résoudre des problèmes posés par différents contextes. L’EPS doit donc aider à faire passer des valeurs aux élèves permettant de faciliter leur intégration dans le monde du travail.

Ce sujet nous demande de montrer par quels moyens et de quelle manière l’EP participe à la formation du citoyen depuis la fin du 19ème siècle.

Quelle était la place de la formation du citoyen par rapport aux autres finalités de l’EP selon les époques ? Le « citoyen » correspondait-il toujours au même modèle d’homme selon les époques ? Et selon sa catégorie sociale d’appartenance ? Qu’en était-il des femmes ? Quelle était l’importance des supports et des méthodes d’enseignement utilisés dans cette formation ?

Nous verrons donc que si l’EP a toujours contribué de manière forte à la formation d’un citoyen, quelles que soient les époques, cette vision du citoyen s’est beaucoup transformée selon les contextes (historiques, sociaux ou économiques), ce qui a entrainé une préférence dans les supports ou encore les méthodes d’enseignement utilisés afin de répondre à cette volonté de formation de citoyen.

Dans une première partie, nous verrons que de 1880 à la fin 1950, le portrait du citoyen idéal évolue d’un homme militaire et patriote à un homme utilitaire en bonne santé pour travailler. La femme doit être utile à son foyer et être capable d’enfanter. Pour cela, nous montrerons que l’EP utilise des supports privilégiant l’obéissance telle que l’utilisation des gym traditionnelles avec une DP transmises et descendantes où les élèves reproduisent les gestes de l’enseignant.

En effet, en 1880 pour former des gens costauds et robuste susceptible de partir à la revanche (guerre) contre la Prusse, il convient alors en EP de former des soldats. En 1882, il est institué des bataillons scolaires pour familiariser les jeunes garçons aux maniements des armes et au tir avec des fusils factices. Les enseignants utilisent alors des manuels de l’armée qui ont été écrit à l’école militaire de Joinville. La plupart des manuels comporte l’expression du type Manuel d’EP et d’exercices militaires.

Dans une seconde partie, nous verrons qu’entre les années 60 et 80, le modèle sportif très en populaire à cette époque et encourage les citoyens à aller de l’avant, à prendre des initiatives. Aussi le portrait du citoyen idéal est un homme sportif. Si les hommes doivent toujours être formés pour avoir un corps physiquement développé, l’aspect intellectuel et moral a pris une importance croissante au fil des années. Enfin, les méthodes d’enseignements utilisées sont devenues très majoritairement actives, afin de laisser plus de liberté aux élèves.

Dans une troisième partie, nous verrons que depuis les années 1980, la conception du citoyen en EP repose sur le développement physique mais également moral, social et culturel de l’individu, qui doit acquérir de nombreuses connaissances, qu’elles soient générales ou relatives aux APSA. Les différences entre hommes et femmes ont théoriquement disparues, même si cela est encore loin d’être appliqué. Ainsi, l’utilisation de sports et de pratiques sportives, ainsi qu’un modèle d’enseignement actif sont plébiscités afin de parvenir à l’un des objectifs principaux de l’EP de nos jours : « former un citoyen physiquement et socialement éduqué, cultivé, lucide et autonome dans le souci du vivre-ensemble » (programme collège 2015).

Dans cette première partie, nous verrons donc que la formation du citoyen, entre 1880 et les années 50, a été très impactée par les guerres. Ainsi, le citoyen devait donc être un homme fort, vigoureux et au service de la nation. Les femmes, quant à elles, devaient développer des qualités d’obéissance envers les hommes et leurs maris. Ainsi, les exercices militaires ou très stricts, ainsi que les méthodes d’enseignement directives ont été utilisées ou préconisés de manières intensives pour parvenir à ce résultat.

Tout d’abord, depuis l’instauration de l’EP dans les programmes scolaires avec la loi GEORGE du 27 janvier 1880, le développement du corps a toujours été une finalité importante, voire primordiale dans cette discipline. Selon P. GOIRAND en 1989, « les finalités sont l’expression la plus grande des objectifs. Elles répondent à la question : quel type d’hommes pour quelle Société ? Elles doivent être des réponses aux problèmes sociaux ».

Dans cette période, la France a été engagée dans de nombreux conflits armés tels que la guerre franco-prussienne (1870/71), la première guerre mondiale (1914-1948), la seconde guerre mondiale (1939-1945). Il a donc été nécessaire de former des hommes robuste, forts physiquement afin de pouvoir protéger le pays. Ainsi en 1882, il est exprimé qu’il est nécessaire de « préparer et prédisposer (…) les garçons aux futurs travaux de l’ouvrier et du soldat » dans l’arrêté du 27 juillet 1882. Il apparait toujours nécessaire de former un homme fort physiquement, quel que soit l’époque. G. HEBERT, dans sa méthode naturelle, vise le développement complet de l’organisme par des procédés naturels et utilitaires est en accord et pense qu’il faut « être fort pour être utile ». Ainsi, il est important de « développer ses qualités physiques, sa force [de l’enfant] » Instructions relatives au nouveau plan d’étude des écoles primaires élémentaires – 20 juin 1923. De même, la « formation physique » est un aspect essentiel des Instructions du 1er juin 1941. Ainsi, nous voyons qu’un bon citoyen est un citoyen physiquement développé.

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