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Étude de la réceptivité utérine en fonction de l’imprégnation stéroïdienne

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Par   •  18 Mars 2024  •  Compte rendu  •  4 573 Mots (19 Pages)  •  49 Vues

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Étude de la réceptivité utérine en fonction de l’imprégnation stéroïdienne

Résumé : Afin d’étudier la réceptivité utérine en fonction de l’imprégnation stéroïdienne, un système de cuve à organe isolé a été utilisé. Des fragments d’utérus de rates traitées à la progestérone et à l’œstradiol y ont été placés, puis leur capacité à se contracter en présence d’un contractant ou d’un relaxant musculaire a été mesuré. À l’issue de ces expérimentations, nous avons obtenu des résultats plus ou moins concluants.

Mots clés : utérus, rat, hormones stéroïdiennes, ocytocine, salbutamol


  1. Introduction 

La reproduction chez les mammifères est un processus complexe et finement régulé, marqué par des étapes cruciales telles que la gestation et la parturition.

La gestation, période s’étendant de la nidification à la parturition, est caractérisée par des ajustements hormonaux complexes. Les hormones stéroïdiennes, notamment l’œstradiol (E2) et la progestérone (P4), jouent un rôle majeur dans la modulation des conditions utérines, préparant ainsi l’utérus à accueillir et à soutenir l’embryon en développement. Cependant, ces adaptations ne sont pas statiques et évoluent de manière dynamique pour faciliter la transition vers la parturition.

Lors de cette étape, il y a une dominance progestéronique. La progestérone a notamment un effet tocolytique et permet de garder l’utérus dans un état de quiescence en hyperpolarisant les cellules musculaires lisses. Cela signifie donc qu’il y a très peu de contractions utérines durant cette phase. Néanmoins, il est important de noter que pour avoir des récepteurs à la progestérone, il faut de l’œstradiol qui a un contrôle positif sur ces derniers (Milgrom et al., JBC 1973). À la fin de la gestation, le rapport P4/E2 s’inverse, l’utérus passant alors à un état d’imprégnation œstrogénique. Cette modification du rapport P4/E2 est un facteur essentiel au déclenchement de la parturition.

La parturition, moment ultime de la reproduction, marque l’expulsion du fœtus et de ses annexes (placenta, membranes) du milieu intra-utérin. Cette étape exige une coordination précise entre les contractions utérines et les événements physiologiques tels que l’ouverture du col utérin. La transition de la gestation à la parturition est régie par des changements dans l’imprégnation stéroïdienne, façonnant ainsi la réceptivité utérine pour répondre aux besoins spécifiques de chaque phase.  

Lors de cette étape, la présence d’E2 s'accroît, intensifiant les contractions utérines. En effet, cette hormone stéroïde joue un rôle sur les contractions en augmentant notamment le nombre de canaux calciques, de calmoduline et de protéines contractiles.

        Une compréhension approfondie de la réceptivité utérine nécessite une connaissance anatomique du système reproducteur de la rate, notre modèle d’étude. L’utérus de rate se caractérise par une structure bifide, avec deux cornes utérines distinctes débouchant sur des ovaires entourés de tissus graisseux. On y retrouve trois couches tissulaires différentes : l’endomètre, le chorion et le myomètre. Le myomètre, tissu que nous allons étudier, est un tissu musculaire lisse composé de deux épaisseurs : une plus interne, étant circulaire, et une plus externe, étant longitudinale.  

        Le tissu musculaire lisse est composé de cellules appelées léiomyocytes. Ces dernières, fusiformes et mononucléées, ne contiennent pas de sarcomères contrairement aux cellules musculaires striées, mais contiennent tout de même des protéines contractiles.

Ces protéines contractiles, l’actine et la myosine, forment respectivement des myofilaments fins et des myofilaments épais. Lors de l’augmentation de la concentration calcique intracellulaire par libération de calcium stocké dans le réticulum endoplasmique ou par l’entrée de calcium dans la cellule via des canaux calciques, le calcium va se fixer à la calmoduline. Par la suite, la kinase de la chaîne légère de myosine (MLCK) va être activée par ce complexe, et va pouvoir phosphoryler les chaînes légères des têtes de myosines. Les filaments d’actine se trouvant de part et d'autre des filaments de myosines, les têtes motrices de ces dernières vont venir faire glisser la myosine le long des filaments d’actine et créer la contraction musculaire.

Ce tissu musculaire se contracte indépendamment de la volonté et est sous contrôle du système nerveux autonome et du système endocrinien. Sa capacité à se contracter et à se détendre de manière coordonnée est essentielle pour la progression de la gestation et le succès de l'accouchement. Les signaux hormonaux, notamment ceux de la progestérone et de l'œstradiol, modulent l'activité des léiomyocytes, orchestrant ainsi la dynamique utérine cruciale pour la reproduction humaine. Ainsi, c’est la capacité contractile des léiomyocytes de la couche longitudinale du myomètre qui va être étudiée durant ces expérimentations.

En plus d’avoir les effets directs décrits plus tôt, l’imprégnation des hormones stéroïdiennes a également des effets indirects sur la sensibilité du myomètre à des agents contracturant, tels que l’ocytocine, ou relaxant, tels que le salbutamol, et sur la réceptivité ou la production de ces agents. En effet, l’ocytocine à un effet contracturant puisqu’en se fixant sur les récepteurs α1 des léiomyocytes, elle agit directement sur l’augmentation de la concentration calcique intracellulaire. De son côté, l’effet relaxant de salbutamol s’explique par le fait que cette molécule soit un agoniste des récepteurs β2, ces récepteurs liés à une protéine G permettent l’augmentation de la concentration en AMPc dans la cellule. L’augmentation de l’AMPc permet alors de phosphoryler la MLCK, ce qui va entraîner son inactivation et provoquer la relaxation du muscle. Afin d’étudier ces effets indirects, des cuves à organe isolé ont été utilisées pour mesurer la contractibilité de fragments d’utérus de rattes ayant préalablement été traités avec de la progestérone ou de l’œstradiol dans le but de mimer la gestation ou la parturition.

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