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Une fiction abrégée

Cours : Une fiction abrégée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Juin 2019  •  Cours  •  2 966 Mots (12 Pages)  •  578 Vues

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Les séances de dédicaces en librairie sont toujours une épreuve pour un écrivain, quel que soit son audience. Bien sûr certains auteurs plus connu que d'autres n'ont pas trop de souci à se faire lorsqu'ils sont invités à ce genre d'événement, par chiffre de vente sur la garantie d'une rencontre couronné de succès mais pour la majeure partie d'entre nous, une autre paire de manche. Il n'y a rien de pire pour un romancier que de passer un après-midi seul derrière une table.Au milieu de la librairie. J'en ai connu des séances comme celle-là, interminable sur les quais longtemps depuis deux saumons de faire bonne figure. Bref, il y a 10 mois, de libre et remonte accueilli avec chaleur, débarrasser de mes affaires, proposé un café puis m'ont menée à ma table où, à mon grand soulagement, quelques lecteur attends dès mon arrivée. Je les ai salués avec bienveillance avant de m'installer à ma place et échanger quelques jours avec eux. La séance s'est déroulée comme d'habitude, la foule n'était pas au rendez-vous, mais des flots epars de clients se sont succédé devant moi. J'écris du thriller. Il est vrai que je malmène le destin de mes personnages avec une certaine cruauté. Les recoins obscur de mon imagination facile souvent des lecteurs. Bref, tout se passait comme d'habitude lorsqu'elle est apparu devant moi. Au début, je ne lui ai pas prêté attention particulière, elle était une lectrice comme les autres. Je lui ai demandé son prénom pour la dédicace.

- Bérénice.

J'ai souris, c'était justement le prénom de l'héroïne de mon prochain roman. Je lui ai dit, histoire de partager avec elle un peu de cette complicité de raffole les fans. Ravi, elle a voulu en apprendre davantage.

- ça raconte quoi ?

En général, je réponds toujours par une pirouette du genre "suspense" mais cette fois, j'ai "pitché" la situation de départ.

-C'est l'histoire d'une femme, Bérénice donc, plus ou moins de votre âge d'ailleurs, que son mari soupçonne d'avoir une liaison alors qu'à priori il n'en n'est rien.

- ah bon ? Et que se passe-t-il ensuite ?

- ensuite ? Bien ensuite... suspense!

Elle a hoché la tête en signe d'intelligence tandis que je revenais à me dédicace.

Directe comment s'appelle le mari dans votre roman ? M'a-t-elle demandé après quelques secondes de silence.

- Victor, j'ai répondu sans lever le nez de ma tâche à la ligne j'ai achevé la dédicace avant de lui tendre le livre. Elle m'observait avec un mélange de surprise et d'incrédulité :

- C'est étrange, mon mari aussi s'appelle Victor.

J'ai haussé les sourcils amusé par ce concours de circonstances.

-Quelle coïncidence! J'espère au moins qu'il ne vous soupsonne pas de le tromper

- ben si justement ma-t-elle répondu d'un air perplexe.

Cet aveu m'a poussé à la considérer plus attentivement.

Force m'étais de réaliser que ma Bérénice est exactement le même genre de femme que celle qui est devant moi.

-Ça alors ai je murmuré, sans toutefois lui faire part de la ressemblance entre elle et mon personnage. Que faites-vous dans la vie? lui ai-je demandé. Elle a hésité un court instant.

- Je suis vétérinaire.

c'est une blague! Me suis-je écriée avec un rire stupéfait.

- votre Bérénice aussi? Engagea-t-elle alors.

- oui et son mari est chirurgien !

- c'est incroyable, a t elle lâché, cette fois sincèrement troublée.

Les pensées se pressaient de toute part dans mon esprit. L'idée qu'un des personnages tout droit sorti de mon imagination puisse exister en chair et en os étaient trop extravagante pour être vrai. Dans mon récit, les doutes de Victor quand à la fidélité de sa femme devenait de plus en plus insistant, pervertissant leur relation et les plongeant l'un l'autre dans l'enfer du soupçon. Exaspérée par les accusations de son mari, par ailleurs totalement infondées, et après avoir tenté à plusieurs reprises d'apaiser ses tourments,Bérénice finissait par lui donner raison de. Quitte à supporter les reproches d'une faute qu'elle n'avait pas comise, et en subir les inconvénients, autant en avoir également les avantages. Elle succomba donc aux avances d'un de ses collègues et commetais le péché dont on l'accablai injustement.

Revenant à ma lectrice, je les considérais avec une lueur de Malice dans les yeux, bien décidée à tirer parti de la situation.

-comment réagit-elle ?

- Et bien, je ne sais pas vous, comment avez-vous réagi ?

Surprise par ma question, Bérénice est restée muette un court instant. Puis, après avoir regardé autour d'elle, elle s'est penché vers moi.

Tiret je veux bien vous le dire mais vous me promettez de me le répéter à personne ?

J'ai promis, curieuse de savoir ce que mes petits camarades avaient prévu pour la suite de cette situation. Tennis a encore hésité quelques secondes avant de lâcher le morceau point à la ligne je vous passe les détails mais, en gros, j'ai fini par le trouver pour de vrai. La vie était devenue un enfer, il n'arrêtait pas de me fliquer, je ne pouvais plus adresser la parole à un homme sans qu'il me fasse une scène. Aubout de trois mois, notre relation ne t'ai plus qu'une succession interrompue de reproches. J'en ai eu marre. De toute façon c'était ça ou je le quittais.

Là je dois dire que j'en suis resté quad. Je voulais considérer sans mot dire, bouche bée, incapable de trouver une explication logique à ce qu'elle venait de me révéler.C'est ce qui se passe dans votre roman ? M'a demandé Bérénice à brûle-pourpoint.

- dans les grandes lignes oui, ai je murmuré complètement décontenancé.

- C'est dingue!

c'est dingue, en effet, trop dingue pour y croire. Il devait forcément il

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