LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude de la tragédie Bérénice de Racine

Fiche de lecture : Étude de la tragédie Bérénice de Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2014  •  Fiche de lecture  •  413 Mots (2 Pages)  •  618 Vues

Page 1 sur 2

Bérénice :

Bérénice est reine de Palestine, était donc consciente des obligations auxquelles est soumis un souverain. Racine, qui a volontairement effacé le passé historiquement attesté de la reine, pour lui substituer un passé mythique, évoqué dans la pièce par les «cinq ans» d’amour total avec Titus, où les amants pouvaient se «voir» constamment, n’en a fait qu’une femme, qui ne parle que le langage de l’amour sans tenir compte des exigences du pouvoir., étant, comme elle, délicatement féminine, tendre et sublime, sentimentale et désintéressée, amoureuse avant d'être reine.

N’ayant donné que fort peu d’indications physiques (le lecteur sait juste qu’elle a «de si belles mains»), Racine semble n’avoir retenu de l'Histoire que la différence d'âge qui la sépare de Titus. Or on assiste bien à son usure progressive, à son implacable évolution d’acte en acte.

L’acte I montre une heureuse princesse de magazine, soutenue par la certitude d'être toujours et définitivement aimée, figée dans un orgueil blessé qui la rend altière, sûre de sa puissance, furieuse. On peut aussi voir en elle une véritable Célimène quelque peu légère et hypocrite (I, 4) qui, à l’égard d’Antiochus, qu’habituée à sa présence, elle ne voit plus, est un bourreau inconscient car, sans bien s'en rendre compte, elle joue avec ses sentiments, refusant de croire le message de Titus qu’il lui délivre. Elle a été séduite par le héros vainqueur des Juifs, et son désir a été ravivé par l’image qu’il lui a donnée au cours de cette «nuit enflammée» où il a reçu l’hommage de son peuple et du sénat devant le bûcher de son père. Mais elle ignore sa situation réelle et celle qui l’attend, s’abandonnant à la joie, aux voluptueux abandons, se nourrissant d’illusions, voulant même longtemps les garder : «Hélas ! pour me tromper je fais ce que je puis.» (vers 918). Elle ne songe d’ailleurs pas à se servir des avantages dont une si grande passion aurait fait profiter tant d’autres, mais seulement à être aimée de Titus et à aimer (elle avoue : «J'aimais, je voulais être aimée» [vers 1479]), et il constate qu’elle vivait dans l’obscure simplicité de ce bonheur, «sans rien prétendre / Que quelque heure à me voir et le reste à m’attendre» (vers 535-536), «Sans avoir en aimant d'objet que son amour» (vers 533), bonheur qui serait de devenir maintenant l’épouse du nouvel empereur. Mais les temps ont changé : au lever de rideau, Titus est empereur depuis huit jours, et s'est transformé :

...

Télécharger au format  txt (2.6 Kb)   pdf (54.7 Kb)   docx (8.7 Kb)  
Voir 1 page de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com