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Étude d'un poème Du Bellay

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Par   •  8 Février 2014  •  1 023 Mots (5 Pages)  •  900 Vues

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INTRODUCTION

Le séjour de Du Bellay à Rome lui a inspiré de nombreux poèmes à la veine élégiaque ou satirique. C'est la tonalité satirique qui préside à l'élaboration du quatre-vingt-sixième sonnet du recueil des Regrets, publié en 1558, illustrant les vers de la dédicace qu'il destinait à monsieur d'Avanson, conseiller du roi :

"Et c'est pourquoy d'une doulce satyre

Entremeslant les espines aux fleurs,

Pour ne fascher personne de mes pleurs,

J'appreste icy le plus souvent à rire."

Comme fréquemment dans cette partie du recueil, c'est la cour romaine qui est ici caricaturée, et le poète épingle un défaut majeur, caractéristique du courtisan, l'hypocrisie.

COMPOSITION

FORME :

Sonnet régulier, même si la Pléiade dont faisait partie Du Bellay, créatrice du genre, préférait le décasyllabe.

FOND :

Le poème est composé d'une seule longue phrase.

Les trois premières strophes, construites sur le même modèle à partir d'un infinitif (ce que l'on trouve déjà dans le sonnet précédent), relèvent avec dérision certaines attitudes que l'on devine propres au courtisan.

La dernière strophe, conclusive, révèle clairement la cible de la satire et introduit une opposition entre la cour de Rome et la personne-même du poète.

EXPLICATION LINEAIRE

Le premier quatrain débute par le procédé majeur, l'emploi de la proposition infinitive (il y en aura quatre dans ce quatrain, neuf sur l'ensemble du poème) pour stigmatiser à chaque fois une attitude caractéristique d'un certain défaut. Ce procédé amène forcément à sous-entendre la personne mise en cause, puisqu'elle supprime les pronoms personnels et, par conséquent, empêche l'individualisation, généralise l'attitude. L'infinitif "marcher" est précisé par le groupe nominal "d'un grave pas" et introduit un adjectif, "grave", qui sera repris deux fois. L'auteur privilégie ici le rythme ternaire souligné par le polysyndéton ("et" repris) et la répétition significative pour marquer le caractère ostentoire et mécanique de l'attitude du courtisan : cette gravité, ce sérieux affichés ne sont que de façade. L'aspect caricatural est souligné par la précision au singulier "d'un grave sourcil" relayé par un autre qui lui répond comme un écho, sous la forme d'un oxymoron, "d'un grave x souris". La deuxième proposition infinitive, "à chacun faire fête", illustre le défaut essentiellement dénoncé dans cette satire, l'hypocrisie : le "grave souris" s'adresse à tous, sans exception. Allitération en [f]. Les effets sonores, nombreux dans l'ensemble du poème, témoignent d'une intention plus satirique que poétique. 3ème proposition infinitive : "balancer tous ses mots" = peser avec prudence tout ce qu'on dit fi refus de la spontanéité de la communication, de l'effusion, ce qui est renforcé par la suite, avec le 4ème infinitif, précisé, dans une structure binaire parallèle qui se répond du point de vue phonique comme sémantique : "répondre de la tête

Avec un Messer non, ou bien un Messer si."

Là encore, la binarité, le parallélisme, l'accentuation régulière, l'antithèse entre non et si accentuent avec dérision le caractère mécanique et caricatural de l'attitude du courtisan peu désireux de se compromettre.

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