Verdi, symbole du patriotisme italien

HISTOIRE CONTEMPORAINE : SYNTHÈSE (9 Octobre)

VERDI, SYMBOLE DU PATRIOTISME ITALIEN

Né en 1813, Giuseppe Verdi est un compositeur romantique italien, ainsi qu’un dramaturge. Ses plus grandes œuvres artistiques sont ses opéras, comme le fameux Rigoletto ou encore la célèbre Traviata. Il est l’un des piliers du XIX° en matière d’influence et figure comme l’icône emblématique de la réunification de la péninsule italienne, plus connue sous le nom du Risorgimiento. Enfin, il est autodidacte, et c’est un grand admirateur de Shakespeare. Cependant, Giuseppe Verdi demeure surtout comme le symbole du patriotisme italien du XIX° siècle.

En effet, à l’époque, l’Italie n’avait pas, à proprement parler, de véritable dramaturge moderne, emblématique de l’esprit artistique divulgué par Shakespeare outre-Manche ou Georg Büchner en Allemagne. A défaut de drames à lire, le destin fit que l’on confia cette tâche à Verdi, compositeur, afin de pouvoir écouter les tragédies. Comment ? En communiquant l’art du drame classique au travers de la musique, grâce à ses « drammi in musica », littéralement, des drames en musique. Outre les requiem, on peut également citer les chants patriotiques présents dans ses opéras. Pourtant, ce n’est pas grâce à ces derniers que Verdi a gagné cette réputation patriotique, mais plutôt en rassemblant les peuples pour les élever par la raison.

Nous sommes donc au XIX° siècle, et à l’époque, l’Italie est encore morcelée, suite au Congrès de Vienne. Les duchés de Modène, Parme ainsi que la Lombardie-Vénétie, sont sous domination autrichienne ; quant aux régions centrales, elles appartiennent aux Etats Pontificaux. Enfin, le royaume des Deux Siciles appartient aux Bourbons, et le royaume Toscane aux Habsbourg. Seul le royaume du Piémont n’est pas dominé par une puissance étrangère.

Composé en 1846, l’opéra « I Masnadieri » de Verdi ne comporte pas de chant patriotique, mais plutôt une intervention politique visant à mettre en marche un véritable changement pour l’Europe. Il réfute complètement les théories du fervent patriote Mazzini, pour qui un pays (ici, l’Italie) ne pouvait voir sa libération qu’au travers d’une révolution nationale, aboutissant à terme à l’instauration d’un gouvernement républicain. Cependant, ce personnage sombre ne tarde pas à être accusé d’avoir organisé nombre d’arrestations de vrais patriotes, ainsi que d’être à l’origine des sanglantes répressions. Malgré son engagement antérieur  auprès de Mazzini, fanatique impuissant, Verdi, comme beaucoup d’italiens, ne tarde pas à retrouver le sens des réalités. En effet, l’armée son pays ne faisant pas le poids face aux coalitions d’Autriche, de France et de Bourbon, les patriotes italiens commencent à abandonner leurs idéaux de renversement des monarchies. Leur objectif : se tourner vers les politiques qui prônent les réformes constitutionnelles et économiques, dirigés par Camillo Cavour. « I Masnadieri » est donc un opéra destiné à réfuter le « mazzinisme ».

Se produit alors une véritable insurrection en 1848, dans toute l’Europe, et plus particulièrement en Italie ; ainsi, au terme de nombreuses révoltes, l’Autriche se voit contrainte d’abandonner ses possessions italiennes : Milan, Venise sont libérées, ainsi que le gouvernement piémontais, désireux de voir l’empire Autrichien battre en retraite. Néanmoins, le manque d’organisation au sein d’une armée menée par des dirigeants incompétents, entraîne plusieurs défaites cinglantes : Victor-Emmanuel II reprend sa souveraineté. S’enchaînent ensuite révolutions, batailles et déclarations de guerre au sein du territoire italien.

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