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Société Repetto sans répétition

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Par   •  2 Avril 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 123 Mots (5 Pages)  •  819 Vues

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JULIA TISSIER 8 AOÛT 2009 À 06:52 (MIS À JOUR : 8 AOÛT 2009 À 06:52)

PORTRAITA vos marques (3/8) Jean-Marc Gaucher. Cet autodidacte du business, passé chez Reebok, a réussi à relancer la classique marque de danse, avec la ballerine de ville en produit d’appel.

C’est le genre de mec qui énerve. Celui à qui tout réussit. Celui qui sait ce qu’il veut et l’obtient. Jean-Marc Gaucher, le big boss de Repetto n’a pas vraiment l’apparence du patron costard-cravate-derbies-noires-impecs. Lui, c’est plutôt jean brut, polo manches longues, zizis blanches pétantes aux pieds et lunettes de vue perchées sur la tête.

IIe arrondissement de Paris, 22 rue de la Paix. Trois étages au-dessus de la boutique fondatrice de la marque, le siège social. Lorsqu’on sonne, c’est lui qui ouvre la porte, détendu. En l’espace de dix ans, Jean-Marc Gaucher, 56 ans, a relancé Repetto, fabricant de chaussons et d’accessoires de danse, et élevé la ballerine de ville au rang d’accessoire de mode branché.

La danse ? Gaucher n’y connaissait rien. La ballerine ? Encore moins. Le ballet ? Il y va peu. Et alors. «Je n’ai pas besoin d’être danseur pour diriger une entreprise de danse», se défend-il. Un vrai patron pilote n’importe quelle boîte. Pourquoi la maison Repetto ? L’homme a une idée en tête : transformer cette entreprise, longtemps familiale et devenue vieillotte, en «une marque internationale, car la France ne représente que 3, voire 4 % de l’économie mondiale».

PDG méticuleux, il garde précieusement des souvenirs de ses débuts dans la maison. Un catalogue de 1999. «Repetto à l’époque»,montre-t-il, guettant, la mine malicieuse, la réaction de son interlocuteur. Il faut dire que les modèles figés sur papier se rapprochent plus du mocassin de mamie que de la gracieuse ballerine actuelle. Rien d’étonnant, «la dame qui s’occupait des produits devait avoir plus de 70 ans et elle faisait des chaussures pour elle».

Rester vigilant. Une de ses obsessions. «Si on ne fait pas attention, on fait très vite des erreurs.» Derrière lui, des panneaux en carton. On peut y lire : «Votre personnel Repetto est en grève.» Il raconte : «Ils m’ont fait une grève une fois. Pendant huit jours, le mégaphonehurlait que j’étais un patron du XIXe siècle ! J’ai fait vendeur dans la boutique. C’était les résistances du passé, c’est normal.» Un conflit qui n’a pas atteint l’homme à la «sensibilité plutôt à gauche»,même si «des deux côtés, il y a un paquet de crétins». Il connaît l’envers du décor. En 68, il laisse tomber l’école, pensant qu’«un autre monde démarre». A 15 ans, le jeune apprenti monteur-câbleur se frotte à l’usine mais comprend vite «que ce n’est pas [son] truc».

C’était hier. Aujourd’hui, ce consciencieux veille à respecter le patrimoine de la maison Repetto. L’imaginaire de la danse, il en a fait un outil marketing. L’histoire de la marque aussi. Elle commence en 1947. Rose Repetto, la mère du danseur et chorégraphe Roland Petit, bistrotière d’origine, crée un chausson de danse pour son fils. Ce dernier lui «envoie ses copains», devenus les «plus grands danseurs du monde». Noureev, Béjart, entre autres. 1956 : Brigitte Bardot se pointe rue de la Paix. Elle s’apprête à tourner Et Dieu créa la femme pour Roger Vadim et veut«une chaussure très dénudée, qui laisse apercevoir la naissance des orteils.» La ballerine de rue naît. Dans les années 70, Gainsbourg ne jure plus que par le modèle zizi, créé par Rose Repetto pour sa belle-fille Zizi Jeanmaire, mais apprécié aujourd’hui des hommes. La fondatrice décède en 1984. L’entreprise périclite. Placé subitement aux commandes, «Roland Petit a vu que ce n’était pas son truc». Repetto est vendue à Esmark, une entreprise américaine, «des escrocs»selon Gaucher : «Ils ont pillé tout ce qu’ils ont pu.» Les Banques populaires prennent la suite mais pataugent.

Arrive Gaucher, en 1999. Le dépôt de bilan menace. «C’était un peu compliqué»,minimise-t-il.

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