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Montaigne

Mémoire : Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Juin 2015  •  543 Mots (3 Pages)  •  682 Vues

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Présentation de Michel de Montaigne (1533-1592). Source : André Tournon, Montaigne en toutes lettres (Bordas, 1989)

Qu'est-ce qu'un essai ?

Dans le chapitre I, 50 « De Democritus et Heraclitus », Montaigne définit le principe de son ouvrage par le mot qui lui sert de titre. « Essai » au XVIe siècle a deux acceptions : a) tentative, exercice, travail d’apprenti ; b) appréciation par épreuve. On trouve les deux sens chez Montaigne. Les Essais sont les essais du jugement, sur n’importe quel sujet, pour en mesurer la portée ou, éventuellement, les déficiences et l’arbitraire. Il s’agit pour Montaigne, à partir de telle ou telle remarque, de réfléchir sur sa pensée, c’est-à-dire sur lui-même.

La philosophie de Montaigne.

Dans l’« Apologie de Raimond Sebond » (Essais, II, 12), Montaigne propose une inspection des doctrines philosophiques, classées en trois genres : dogmatiques (qui pensent avoir trouvé la vérité), sceptiques (qui pensent que les hommes ne peuvent pas trouver la vérité), pyrrhoniens [de Pyrrhon] (qui cherchent encore la vérité). Montaigne se dit pyrrhonien.

La démarche de Montaigne.

L’entreprise de Montaigne vise à remettre en question les idées reçues. Cela suppose d'abord une prise de recul critique pour s'affranchir complètement des citations empruntées aux écrivains du passé. Mais on ne peut parler seul, surtout au XVIe siècle. C’est pourquoi des générations n’ont vu dans les Essais qu’une sorte de compilation, de somme. En fait, tout humaniste est un peu ventriloque : il se surprend à redire ce que lui soufflent les voix des anciens. Essais, I, 25 « Du pédantisme » : « Je m’en vais écorniflant par-ci par-là des livres les sentences qui me plaisent, non pour les garder, car je n’ai point de gardoire, mais pour les transporter en cettui-ci, où, à vrai dire, elles ne sont non plus miennes qu’elle leur première place. » Il y a une relation à la fois conflictuelle et complice avec la Bibliothèque universelle.

Dès le XVe siècle, Marsile Ficin et Pic de la Mirandole avaient rêvé de synthèses universelles (combinaison de l’Antique et du christianisme en particulier). Dans la seconde moitié du XVIe, on renonce aux synthèses universelles : il s’agit de singulariser et non plus d’harmoniser les voix du passé. Montaigne ne cherche pas à synthétiser, à harmoniser, mais au contraire, il avive les antagonismes pour en extraire des problèmes, objets de méditation. Exemple du chapitre I, 1 « Par divers moyens on arrive à pareille fin » : Des exemples contradictoires sont donnés, jusqu’à aboutir à cette première conclusion : « Certes, c’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l’homme. Il est malaisé d’y fonder jugement constant et uniforme ».

Le premier chapitre marque d’emblée une méfiance envers les théories condensées en maximes, les règles dites infaillibles. Montaigne refuse de se soumettre à l’autorité des préceptes et exemples qu’il puise dans le fonds commun. Il s’agit d'accueillir différentes idées pour les examiner sans prétendre construire un système de pensée. Montaigne multiplie les références littéraires non pas par docilité intellectuelle, mais par désir d’investigation.

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