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Michel Montaigne

Commentaire de texte : Michel Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2014  •  Commentaire de texte  •  2 759 Mots (12 Pages)  •  979 Vues

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Michel MONTAIGNE

Son vrai nom, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, est né le 28 février 1533 puis mort le 13 septembre 1592 à Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne).

C’est un philosophe et moraliste de la Renaissance. Il a pris une part active à la vie politique, comme maire de Bordeaux et comme négociateur entre les partis, alors en guerre dans le royaume.

C'était un ami personnel d'Henri de Navarre, le futur Henri IV.

Les Essais (1572-1592) ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger.

Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur semble original, si l'on ignore les Confessions de Saint Augustin : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même. » ; « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence. » Saint Augustin dans ses Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée de la jeunesse aux erreurs de la dévotion. Jean-Jacques Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains ; Stendhal cultive l'égotisme ; avant ces deux-là, Montaigne a une autre ambition que de « se faire connaître à ses amis et parents » : celle d'explorer le psychisme humain, de décrire la forme de la condition humaine.

Si son livre « ne sert à rien » aux lecteurs parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, Il souligne quand même que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s'étend hors des barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car : « Chaque homme porte la forme entière, de l’humaine condition. »

Le bonheur du sage consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : « C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être. »

Il a été élevé dans la religion catholique et en respectera rigoureusement toutes les pratiques jusqu’à sa mort. Ses contemporains n’ont pas douté de la sincérité de son comportement. Ses convictions intimes sont-elles en harmonie avec cette dévotion extérieure ou se contente-t-il d’accepter la religion en usage dans son pays (« Nous sommes chrétiens au même titre que nous sommes ou périgourdins ou allemands. », « Ce n’est pas par la réflexion ou par notre intelligence que nous avons reçu notre religion, c’est par voie d’autorité et par un ordre étranger. ») ? Les interprétations sont contradictoires : à la toute fin des Essais, Montaigne, par le biais d'une citation d'Horace, recommande non son âme, mais la vieillesse, - non au Dieu chrétien mais à Apollon !!

On a vu en lui un incrédule (Sainte-Beuve, Gide), un catholique sincère (Villey), un esprit favorable à la Réforme (Nakam), un fidéiste (Tournon, Onfray), un nouveau-chrétien contraint de taire les origines juives de sa famille (Jama). Les Essais, reçus avec indulgence à Rome lors de son voyage de 1581 (le Saint-Office lui demandera seulement de retrancher ce qu'il jugerait "de mauvais goût"), seront mis à l’Index en 1676 à la demande de Bossuet.

De l'âge de 22 ans à celui de 37 ans, Montaigne siège comme magistrat d’abord à la Cour des aides de Périgueux puis, après sa suppression en 1557, au Parlement de Bordeaux, où siègent déjà son oncle et deux cousins de sa mère, sans compter le grand-père et le père de sa future femme ainsi que son futur beau-frère.

Le Parlement de Bordeaux comporte une Grand’Chambre ou Chambre des plaidoiries et deux Chambres des enquêtes chargées d’examiner les dossiers trop complexes. Montaigne est affecté à l’une d’elles.

Le Parlement ne se contente pas de rendre la justice. Il enregistre les édits et ordonnances du roi qui sans cela ne sont pas exécutoires. En périodes de troubles, il collabore avec le gouverneur de la ville nommé par le roi et le maire élu par la municipalité pour maintenir l’ordre public et peut lever des troupes. Ses membres se recrutent par cooptation, les charges se vendant ou se transmettant par résignation.

La charge d’un conseiller au Parlement comporte aussi des missions politiques. Celles à la cour sont les plus recherchées. On en recense une dizaine pour Montaigne à la cour de Henri II, François II et Charles IX. Séduit par le climat de la cour, Montaigne, trop indépendant pour devenir un courtisan, n'a pas cherché à y faire carrière.

Il semble que Montaigne ait voulu soulager le mal causé par la perte de son ami par des aventures amoureuses. La passion pour les femmes que Montaigne eut très jeune et tout au long de sa vie se confond chez lui avec le désir sensuel. « Je trouve après tout que l’amour n’est pas autre chose que la soif de la jouissance sur un objet désiré et que Venus n’est pas autre chose non plus que le plaisir de décharger ses vases, qui devient vicieux ou s’il est immodéré ou s’il manque de discernement. » « Qu’a fait aux hommes l’acte génital qui est si naturel, si nécessaire et si légitime pour que nous n’osions pas en parler sans honte. » Trois chapitres des Essais – « De la force de l’imagination », « Les trois commerces » et « Sur des vers de Virgile » – parlent de ses expériences amoureuses. Mais on ne lui connaît aucune passion, aucune liaison durable. « Cet amoureux des femmes n’aurait-il, en fin de compte, aimé qu’un homme ? » se demande Jean Lacouture.

Cette période de dissipation et de débauches cesse en 1565. Il se laisse marier. Il épouse le 23 septembre 1565, après un contrat passé le jour précédent devant le notaire Destivals, Françoise de la Chassaigne, qui en a 20, d’une bonne famille de parlementaires bordelais. Concession de toute évidence faite à ses parents. On ne sait si le mariage de Montaigne a été heureux, les avis de ses biographes divergent. On sait que Montaigne, avec toute son époque, distingue le mariage de l’amour. Convaincu de son utilité, il se résigne à suivre la coutume et l’usage mais dort seul dans une chambre à part. On sait cependant que sa femme a montré, après sa mort, beaucoup de soin de sa mémoire et de son œuvre.

La mort de son père en juin et celle prématurée de cinq de ses six filles l'affectent et l'invitent à se retirer des affaires et abandonner sa charge de magistrat. Il demande néanmoins en 1569 son admission à la Grand’Chambre, promotion qui lui est refusée. Il préfère alors se retirer et résigne sa charge en faveur de Florimond de Raemond le 23 juillet 1570.

En démissionnant du Parlement, Montaigne change de vie. Il se retire sur ses terres,

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