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Louis Aragon

Fiche : Louis Aragon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2013  •  Fiche  •  1 351 Mots (6 Pages)  •  1 025 Vues

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Fils naturel et adultérin de Louis Andrieux, franc-maçon issu de la haute bourgeoisie protestante, ex préfet de police de la ville de Paris devenu député de Forcalquier, et de Marguerite Toucas2, jeune fille de la moyenne bourgeoisie catholique qui tient une pension de famille avenue Carnot, le lieu de naissance de Louis Aragon est incertain : Paris (sa mère accouchant place des Invalides comme il le raconte dans Je n'ai jamais appris à écrire, ou, Les incipit), Neuilly-sur-Seine3 ou Toulon (lieu où s'est retirée sa mère enceinte pour « cacher ce malheur, moi »4). Il est élevé entouré de femmes5. Le nom « Aragon » a été choisi par Louis Andrieux lors de la déclaration de la naissance de l'enfant à l'état civil en souvenir d'un poste d'ambassadeur en Espagne, en Aragon. Afin de préserver l'honneur de la famille maternelle, issue des Massillon, et celui du préfet, l'enfant est présenté comme le fils adoptif de sa grand-mère Claire Toucas (la mère de Marguerite), le frère de sa mère et le filleul de son père. L'œuvre de Louis Aragon portera en filigrane la secrète blessure de n'avoir pas été reconnu par son père, de trente trois ans plus âgé que sa mère. Il évoquera ce qui fut le drame de sa vie, secret partagé avec sa mère qui lui rendit peut être la paternité et la transmission d'un nom difficile à envisager6, dans un ensemble de trois poèmes intitulé Domaine Privé7.

Il est en deuxième année de médecine avec André Breton au « Quatrième fiévreux » du Val-de-Grâce, le quartier des fous8, où les deux carabins se sont liés à Philippe Soupault, quand il est mobilisé, à ce titre, comme brancardier. C'est à cette occasion que Marguerite Toucas lui révèle le secret de naissance qu'il pressentait9. Sur le front, il a une expérience des chairs blessées, de la guerre, d'une horreur dont on ne revient jamais tout à fait10 mais qui reviendra constamment dans son œuvre et qui est à l'origine de son engagement futur. Il reçoit la Croix de guerre et reste mobilisé deux ans dans la Rhénanie occupée, épisode qui inspirera le célèbre poème Est-ce ainsi que les hommes vivent ? En 1920, la NRF publie Anicet ou le panorama, roman commencé dans les tranchées.

Dans le Paris dandy de l'après guerre, il se lie à Pierre Drieu la Rochelle qui lui ravit une dessinatrice américaine, Eyre de Lanux (en)11. Il se console auprès de Denise Lévy, qui choisira d'épouser un autre de ses amis, Pierre Naville11, tout en commençant la rédaction du Paysan de Paris. L'Œuf dur publie quelques-uns de ses textes. En 1922, il renonce à devenir médecin, fonde avec André Breton et Philippe Soupault la revue Littérature et publie Les aventures de Télémaque. Il trouve grâce à André Breton à travailler pour le couturier Jacques Doucet, grand collectionneur de tableaux modernes, mais aussi de manuscrits, comme secrétaire chargé de le conseiller dans les achats de ceux ci. Après avoir illustré le dadaïsme et connu les expériences d'écriture automatique auprès de Robert Desnos, auquel il consacrera l'émouvante Complainte de Robert le Diable12 chantée par Jean Ferrat, il rejoint, en 1924, André Breton, Paul Éluard et Philippe Soupault dans le mouvement surréaliste et cosigne, à l'occasion de l'enterrement d'Anatole France, le scandaleux Un cadavre qui invite à jeter à la Seine toute la littérature passée. Il dévore, comme pour oublier Denise Lévy, Engels, Lénine, Proudhon, Schelling, Hegel, Freud5.

En 1926, démuni, il signe avec Jacques Doucet un contrat par lequel le jeune romancier s'engage à livrer mensuellement sa production au collectionneur en échange d'une rente mensuelle de mille francs11. Il écrit ainsi un cycle de mille cinq cent feuillets, La Défense de l'infini. Il devient simultanément l'amant de la milliardaire Nancy Cunard qui l'emmène à travers l'Europe11. Avec André Breton et à la suite de Paul Éluard, entre autres membres du groupe surréaliste, il adhère en janvier 1927 au Parti communiste français. À l'été, il fait paraître une violente protestation contre l'exécution de Sacco et Vanzetti dans laquelle il milite pour une littérature engagée, Traité du style. En novembre, dans un hôtel de la Puerta del Sol à Madrid, Nancy sauve une poignée de La Défense de l'infini

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