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Limites de la forme littéraire

Fiche de lecture : Limites de la forme littéraire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Octobre 2014  •  Fiche de lecture  •  4 939 Mots (20 Pages)  •  705 Vues

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pendant, elles peuvent aussi parfois gêner le lecteur dans sa perception du message.

III. Les limites de la forme littéraire

1. La dédramatisation

Recourir à une forme littéraire pour argumenter peut présenter certains risques. En effet, lorsque le texte joue trop des séductions formelles, le lecteur peut perdre de vue l'enjeu du message et celui-ci peut paradoxalement s'amoindrir. Dans le cas de l'apologue, le lecteur est parfois plus attentif à l'histoire qui lui est racontée qu'à l'intention de l'auteur. Il se laisse prendre au piège de l'intrigue, au plaisir de la fiction, sans forcément bien en percevoir la dimension didactique. Ainsi, les Fables de La Fontaine, en particulier, placent d'emblée le lecteur dans un univers merveilleux où les animaux parlent et déploient un bestiaire haut en couleurs. Elles constituent d'ailleurs une lecture privilégiée des enfants qui les apprennent souvent par cœur. On le voit, le risque est donc grand de s'en tenir au niveau de la fiction merveilleuse et de négliger la portée critique des fables. L'apologue, à force de rechercher le plaisir de son lecteur, peut finir par ne plus être pris au sérieux. Ainsi, L'Ingénu de Voltaire joue bien souvent du comique grivois, en présentant par exemple son héros dans des situations scabreuses. Par là même, il peut n'apparaître que comme un récit divertissant, qui dédramatise trop le sérieux de son sujet. La forme littéraire peut ainsi parfois nuire à la clarté et à l'exactitude du message.

2. La séduction de la forme au détriment du message

Pour séduire son lecteur et par souci de soigner la forme littéraire de son texte, l'auteur est parfois amené à simplifier ou au contraire à amplifier sa pensée et son intention. Ainsi, les textes particulièrement ironiques ou satiriques ont tendance à tomber facilement dans la caricature et perdent par là de leur objectivité. Dans Candide, par exemple, Voltaire critique Leibniz et les philosophes optimistes à travers le personnage de Pangloss, précepteur bavard et sûr de lui, répétant à longueur de temps la même phrase : « tout est au mieux ». Les mésaventures de Candide apportent bien sûr un démenti cuisant à ce personnage au psittacisme ridicule et absurde, et qui n'est qu'une caricature humiliante du philosophe allemand, incapable de défendre de façon convaincante ses convictions. À l'inverse, pour éviter d'être trop clairement didactique et pour préserver la dimension littéraire de leur texte, certains auteurs restent suggestifs. Ainsi, dans la mesure où il s'agit d'argumentation indirecte et où le message de l'auteur reste souvent implicite, la portée de l'apologue n'est pas toujours bien claire. Les Fables de La Fontaine, par exemple, restent parfois ambiguës. « La Cigale et la Fourmi », entre autres, peut être interprétée de différentes façons, soit comme une critique du travailleur mesquin et égoïste, soit comme une critique de l'artiste inconséquent. Ainsi, les formes littéraires à portée argumentative ne sont pas toujours aussi nuancées ou claires que des argumentations plus directes et moins travaillées sur le plan formel.

Conclusion

Les argumentations littéraires, dans leur diversité formelle, présentent de nombreux atouts pour entraîner l'adhésion du lecteur et avoir un impact sensible sur lui. Les auteurs engagés ont d'ailleurs souvent recours à toutes les ressources de leur art pour transmettre leurs idées. Cependant, on ne saurait réduire une œuvre littéraire à sa seule visée didactique ou argumentative, celle-ci demeure avant tout une œuvre d'art dans toute la richesse du terme et non un simple outil.

Sujet 3 : écriture d'invention

Mes confrères, mes amis,

Permettez-moi d'intervenir de façon brutale et d'interrompre quelque peu le cours de vos propos, mais je ne peux me contenir davantage. Nous, pairs de France, que faisons-nous ici ? Quelle est notre mission ? Ne consiste-t-elle pas à servir de toutes nos forces la France ? Ah ! chers confrères, écoutez-moi ! Je viens d'assister à une scène qui m'a profondément troublé et que je souhaite partager avec vous. Là, à l'instant, je viens de voir un homme, un misérable, l'un de nos semblables pourtant, que l'on emmenait en prison pour un pain volé… le malheureux marchait presque pieds nus par le froid qu'il fait et n'était vêtu que de haillons. La prison pour un pain volé ! vous rendez-vous compte ? Et cet homme n'avait pas mangé depuis des jours. C'est pourtant là le quotidien du petit peuple de Paris, mais nous y sommes aveugles. Le riche ne se soucie pas du pauvre. Les propriétés, les rentes, les titres, les réceptions, voilà ce qui préoccupe le riche, voilà les objets de ses soins, voilà ce pour quoi il se bat. Mais cette situation ne peut se prolonger encore longtemps, le scandale a assez duré et, en notre âme et conscience, nous sentons bien que nous ne pouvons plus nous en satisfaire. Pouvons-nous encore tolérer que nos semblables travaillent dans des conditions déplorables pour ramener quelques sous au logis ? que les enfants soient obligés de travailler, de laisser leur joie, leur santé, parfois leur vie dans un labeur inhumain que bien des adultes ne pourraient accomplir ? Pouvons-noupendant, elles peuvent aussi parfois gêner le lecteur dans sa perception du message.

III. Les limites de la forme littéraire

1. La dédramatisation

Recourir à une forme littéraire pour argumenter peut présenter certains risques. En effet, lorsque le texte joue trop des séductions formelles, le lecteur peut perdre de vue l'enjeu du message et celui-ci peut paradoxalement s'amoindrir. Dans le cas de l'apologue, le lecteur est parfois plus attentif à l'histoire qui lui est racontée qu'à l'intention de l'auteur. Il se laisse prendre au piège de l'intrigue, au plaisir de la fiction, sans forcément bien en percevoir la dimension didactique. Ainsi, les Fables de La Fontaine, en particulier, placent d'emblée le lecteur dans un univers merveilleux où les animaux parlent et déploient un bestiaire haut en couleurs. Elles constituent d'ailleurs une lecture privilégiée des enfants qui les apprennent souvent par cœur. On le voit, le risque est donc grand de s'en tenir au niveau de la fiction merveilleuse et de négliger la portée critique des fables.

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