La duchesse de Polignac, symbole de l'oisiveté de l'Ancien Régime

Née en 1749 à Paris et morte en 1793 en exil à Vienne, la duchesse de Polignac est une amie et confidente de la reine Marie-Antoinette. Elle compte parmi les figures les plus détestées de la Révolution française, symbole de l'aristocratie oisive de l'Ancien Régime.

Gabrielle de Polastron nait le 8 septembre 1749 à Paris. Fortement endettée à l'époque de la naissance de Gabrielle, sa famille mène un train de vie moyen. L'enfant n'a que trois ans quand sa mère meurt. Son éducation est alors prise en charge par sa tante, et elle reçoit des cours de maintien, de danse, de musique et de dessin.

Mlle de Polastron est fiancée à 16 ans au comte Jules de Polignac (1746-1817), capitaine d’un régiment de cavalerie. Elle aura quatre enfants avec lui. Les deux familles sont de même rang, toutes deux de vieille noblesse mais sans grande fortune.

En 1775, elle est conviée, avec son mari, à un bal au château de Versailles. Elle est remarquée par la reine Marie Antoinette et les deux femmes se rapprochent rapidement, si bien que Mme de Polignac devient la favorite de la jeune reine, qui est charmée par son naturel enjoué et par son esprit. Marie-Antoinette finit par l'inviter à résider de manière permanente à Versailles, fait combler par le Trésor royal les dettes du couple Polignac et installe la duchesse près de ses appartements, dans un appartement de treize pièces au château, alors que la précédente favorite n’en avait que quatre. Elle reçoit également une rente importante d’un demi-million de livres par an.

Même si elle était décrite par certains de ses contemporains comme une femme élégante, charmante et amusante, la duchesse devient de plus en plus impopulaire à Versailles. Ses rivaux jalousent son ascension et ses nouveaux privilèges. Des rumeurs commencent à circuler à partir des années 1780, allant même jusqu’à prêter des relations homosexuelles entre elle et Marie Antoinette.

En 1789, la duchesse et sa famille sont au cœur des intrigues politiques. Elle parvient à convaincre Marie-Antoinette d'agir renvoyer pour Jacques Necker, ministre des finances alors très populaire auprès du peuple. Le renvoi de ce dernier par Louis XVI, le 11 juillet 1789, attise à Paris le climat insurrectionnel, qui culmine avec la prise de la Bastille.

Ainsi, lorsque la Révolution française éclate, ses meneurs reprochent à Mme de Polignac, d'avoir largement bénéficié des fonds publics et d'avoir encouragé la Reine à réprimer toute tentative de révolution du peuple. Deux jours après la prise de la Bastille, à la demande des souverains, la duchesse doit quitter le palais de Versailles.

Commence pour la duchesse une vie itinérante, Elle s’exile en Suisse, puis en Italie, puis à Vienne. Elle continue d’écrire régulièrement à la reine. À l'automne 1793, la reine meurt, mais son fils Armand lui cache qu’elle a été guillotinée et évoque une mort en captivité.

Malade depuis près d'un an, la duchesse s’éteint à Vienne dans la nuit du 5 décembre 1793, un mois après la reine, à l'âge de 44 ans.

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