Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau est un philosophe ayant vécu au Siècle des Lumières. Il a contribué à l’essor de la pensée philosophique au dix-huitième siècle. Dans un de ses textes, intitulé du contrat social, ce philosophe présente sa conception de la liberté. Selon lui, la liberté doit passer par les lois, autrement elle est impossible. À partir de cette théorie, il est pertinent de se demander si se soumettre aux lois, cela signifie renoncer à sa liberté ou si alors Rousseau a raison d’affirmer qu’il n’y a point de liberté sans lois ? 


Nous devons partir de cette théorie de départ qui est que le sentiment commun et immédiat éprouvé par tout homme est de se sentir libre : en effet, chaque homme peut faire l’expérience d’une liberté de penser et d’agir, indépendamment de toute contrainte extérieure. Cette conviction intérieure est donc quelque chose que chacun possède.

Cependant, la liberté ne serait-elle pas une illusion ? Ou pour le dire autrement, le fait de se sentir libre n’est-il pas « caché » par les lois ? Le sentiment immédiat de notre liberté est-il vrai, c’est-à-dire renvoie-t-il à une véritable connaissance de soi-même ?

Nous tenterons, tout d’abord, de nous d’envisager ce que pourrait être la liberté sans lois. Puis nous tâcherons de montrer que la loi est nécessaire à la liberté. Enfin, une nouvelle tâche se dressera face à nous : la nécessité de la loi, mais non suffisante à la liberté.

En premier lieu, la liberté totale est perçue comme refus de la loi, donc la vraie liberté est forcément sans loi. Toute loi est contraignante et limite donc fortement la liberté. La liberté est sans loi, par essence et donc la liberté n’a pas besoin de lois. La liberté meurt là où la loi apparaît. Elle doit être nécessairement sans loi puisque qu’avec la loi il n’y a plus de liberté.

Mais quelle est cette liberté sans loi ? A quoi « ressemble-t-elle » ?  Est-ce un état naturel, la vérité de l’homme avant les contraintes des lois de la cité ? Cette liberté sans loi n’est-elle pas anarchie, donc désordre qui empêche la liberté de certains par l’emprise d’une autre loi, plus élémentaire, celle du « plus fort » ? Quelle est la liberté de l’agneau face au loup dans la fable de La Fontaine ? La loi est alors la réponse à ce besoin de sécurité et d’égalité que chacun réclame.

La liberté sans loi n’est plus liberté, mais servitude. La loi est donc nécessaire car même si elle semble empêcher les hommes de faire ce qu'ils veulent, c'est tout le contraire. Sans loi, il n'y aurait qu'anarchie et violence. La loi que symbolise le concept d'interdit est ce qui permet à l'homme d'accéder à la vie et aux hommes de vivre ensemble.

En deuxième lieu, nous pouvons remarquer que la loi, même imparfaite, même parfois injuste, permet la paix. Sans droit la liberté reste un concept vide. La loi garantit les libertés élémentaires de l’homme : les droits de l’homme fondés sur le droit à une liberté « inaliénable ». La loi permet le contrat social par lequel chacun accepte «l’aliénation totale de chacun à tous ». Cette « liberté conventionnelle » permet d’éviter les affres de la liberté naturelle sans tomber dans la servitude.

Cependant, la loi peut aussi être une aliénation si ce contrat tourne au profit d’une autorité supérieure qui confisque la liberté de chacun. La loi peut et doit contribuer à la liberté, mais elle ne suffit pas à la garantir. Faut-il penser pour autant que chaque état est despotique? Ou faut-il plutôt concevoir comment la loi peut se concilier à la liberté? La loi est nécessaire mais la loi seule n’est pas suffisante.

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