Biographie de Théophile Gautier

Biographie

Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier et critique d’art français né en 1811 et mort en 1872.

Gautier est né le 30 août 1811 à Tarbes, issu d’une famille de petite bourgeoisie. Il apprend très vite à lire, à l’âge de cinq ans et se passionne pour des romans tels que Robinson Crusoé ou Paul et Virginie. Il grandit à Paris où il étudie au collège Charlemagne et fait la rencontre du futur Gérard de Nerval (1808-1855) avec qui il partage une passion pour les poètes latins dits décadents. Il se destine à une carrière de peintre et c’est ainsi qu’il commence à fréquenter l’atelier du peintre Louis-Edouard Rioult lors de son entrée en terminale. Le 27 juin 1829, par l’intermédiaire de Gérard de Nerval, il rencontre Victor Hugo (1802-1885), qu’il considère très vite comme son maître, et qui précipite ainsi aux dépens de sa carrière de peintre, son envie de devenir écrivain. Il prend donc part à la bataille d’Hernani le 25 février 1830 où il porte un gilet rouge et marque ainsi l’histoire. En 1830, Gautier publie son premier recueil, Poésies, qui passe malheureusement inaperçu ; nous sommes dans le contexte des Trois Glorieuses et le jour où l’ouvrage est publié est celui des barricades à Paris. En 1832, il publie Albertus, loué par Nanteuil d’ « une eau-forte ultra-excentrique ». Il présente ensuite Mademoiselle de Maupin en 1835, un roman qui fera scandale (évocation de l’homosexualité féminine). L’année suivante, Gautier commence son travail dans le journalisme, et notamment pour la revue littéraire La Chronique de Paris, fondée par Honoré de Balzac. C’est ainsi qu’il y publie des nouvelles telles que « La Morte amoureuse » ou « La Chaîne d’or ». Il travaille également pour le magazine La France littéraire, ainsi que pour le quotidien La Presse, dans lequel il fait d’abord de la critique d’art et où il aurait publié plus de deux mille articles et feuilletons. Gautier prend au sérieux sa tâche de chroniqueur, à laquelle il consacrera toute sa vie, et ses critiques se distinguent par une écriture qui ne se cantonne pas seulement au jugement ou à l’analyse mais qui cherche à rendre compte de la sensation produite par l’œuvre en elle-même. En 1839, le critique s’essaie au théâtre avec notamment Une larme du diable et présente le 28 juin 1841 son premier ballet, Giselle. A partir de 1840, Gautier effectue grand nombre de voyages (Espagne, Algérie, Italie, Grèce, Turquie, Russie et Égypte) qui permette à l’auteur d’agrémenter ses œuvres littéraires et de donner lieu à des publications telles que Italia (1852), Voyage en Russie (1858-1866) ou encore Voyage en Égypte (1869). En 1844, il se met en ménage avec Ernesta Grisi. Cette dernière est la sœur de la danseuse Carlotta Grisi, à laquelle il vouera une passion et une admiration sans faille tout au long de sa vie. C’est d’ailleurs elle qui interprétera Giselle lors du ballet présenté en 1841. En parallèle de son emploi de critique, Théophile Gautier garde toujours un goût prononcé pour la poésie et c’est ainsi qu’il publie ne 1852 la première édition de Émaux et camées, un recueil qui s’agrémente de nouveaux textes jusqu’en 1872. Il est beaucoup entouré et côtoie entre autre Charles Baudelaire, Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert, Gustave Doré, Ernest Feydeau ou encore Émile Bergerat. Il devient en 1856 jusqu’en 1859 rédacteur en chef de L’Artiste, une revue hebdomadaire illustrée. Baudelaire publie en 1857 Les Fleurs du Mal et le lui dédie : « Au poète impeccable, au parfait magicien ès langue française, à mon très-cher et très-vénéré maître et ami, Théophile Gautier ». Il est élu en 1862 président de la Société nationale des Beaux-Arts et échoue à l’Académie Française à trois reprises en 1866, 1868 et 1869. En 1868, il devient le bibliothécaire de la princesse Mathilde et lors de salons littéraires il fait la rencontre de bons nombres d’artistes de l’époque tels que Prosper Mérimée, Paul Baudry, Jean-Baptiste Carpeaux ou encore Louis Pasteur. Très malade, Théophile Gautier succombera d’un arrêt cardiaque dans la nuit du 23 octobre 1872 à l’âge de 61 ans et sera inhumé au cimetière de Montmartre à Paris.

...