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Commentaire sur le roman La Peste d'Albert Camus

Mémoire : Commentaire sur le roman La Peste d'Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2012  •  533 Mots (3 Pages)  •  1 929 Vues

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t « plus pâle à chaque fois » et ses convulsions se font « de plus en plus rares ». Les différentes étapes de son agonie sont encore accentuées par les nombreux indices temporels, comme « à midi », « seulement », « bientôt », « désormais », « maintenant » et « à la fin », qui rythment la première moitié du récit. La mort elle-même du personnage, qui constitue le point culminant du passage, est mise en valeur par l'ellipse qui la suit et qui se situe à la charnière des deux paragraphes, le récit ne reprenant qu'au moment de la veillée du corps. Le blanc typographique de l'alinéa peut d'ailleurs suggérer symboliquement le silence sous lequel est enfoui ce moment douloureux qui succède à l'agonie. Cette ellipse révèle en tout cas toute la difficulté du narrateur à rendre compte de cet instant, la mort étant à la limite de l'indicible.

2. La déshumanisation de Tarrou

La mort est en fait surtout évoquée par les effets qu'elle a sur le corps de Tarrou. L'homme lui-même semble à peine vivant dès le début de l'extrait et apparaît comme soumis face aux progrès de la maladie. La peste s'est emparée de son corps et agit sur lui. Ce sont souvent les symptômes de la maladie qui sont sujets des verbes et non le personnage : « la fièvre était à son sommet », « les ganglions avaient cessé d'enfler » et « une sorte de toux viscérale [le] secouait », le verbe étant répété dans l'expression « l'orage qui secouait ce corps ». Tarrou n'est d'ailleurs généralement pas vu dans sa globalité d'être humain, mais est présenté trois fois comme un « corps », dont on ne voit que différentes parties : « les ganglions », les « yeux », la « face », le « sourire ». De même, le narrateur évoque le moment où le personnage rend son dernier soupir par le biais d'une comparaison : il expire « comme si […] une corde essentielle s'était rompue ». La mort paraît en fait entraîner un terrible processus de déshumanisation tout au long du passage. La comparaison des ganglions à « des écrous, vissés dans

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le creux des articulations » souligne d'emblée cette altération de l'être humain assimilé à une sorte de machine. Celui-ci se réduit bientôt métaphoriquement à « un masque […] inerte » avant de n'être plus qu'« une forme humaine ». Ainsi, en s'enfonçant irrémédiablement dans la mort, Tarrou révèle son impuissance à mesure qu'il perd son humanité sous l'emprise de la maladie. Rieux, en proie à une souffrance touchante, ne peut que constater la distance définitive qui l'éloigne de lui.

II. Une scène pathétique : la souffrance des personnages

1. La solitude des personnages

Les personnages évoqués dans ce passage, emmurés dans leurs souffrances physiques et/ ou morales, semblent loin l'un de l'autre. Alors que Tarrou paraît se noyer dans « les eaux de la peste », Rieux reste, lui, sur le « rivage ». La métaphore de l'océan et de la rive symbolise spatialement

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